Dans un entretien accordé au journal "Le Monde" dans son édition, d'hier, le conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, s'est exprimé sur les grandes questions et segments qui touchent le projet d'Union pour la Méditerranée, qui devrait être lancé aujourd'hui à Paris, avec la participation de plus d'une quarantaine de chefs d'Etat, notamment du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. En effet selon Guaino, l'Union pour la Méditerranée se veut être une copropriété, un partenariat à égalité de droits et de devoirs pour assumer ensemble cette part de destinée commune qui s'appelle la Méditerranée. C'est de là que vient selon ce dernier, l'idée de construire non pas l'Union de la Méditerranée mais pour la Méditerranée. Or, le processus de Barcelone a été conçu par l'Europe comme un instrument pour dialoguer avec le Sud. Selon lui, c'est pour la première fois depuis la décolonisation, que l'Europe marque son intérêt pour le Sud. Mais, dans le processus de Barcelone, il y avait un déséquilibre en faveur du Nord. Barcelone c'était la propriété de l'Europe qui parlait au Sud, lui offrait son aide et quelquefois lui faisait la leçon, assène-t-il. Pour le conseiller de Sarkozy, le grand exploits de l'UPM consiste à voir des gens qui ne se parlaient plus, ne se supportaient plus, se combattaient, accepter de s'asseoir à la même table. C'est le premier succès de l'UPM en faveur de la paix. Pour Guaino, l'UPM est porteuse de paix et de civilisation afin que la Méditerranée cesse un jour d'être le lieu de toutes les tragédies et de tous les périls pour redevenir un creuset de civilisations. En outre, et s'agissant de la modestie des projets proposés et du problème de financement de ces programmes, le conseiller de l'Elysée a affirmé que le 13 juillet est un commencement pas une fin. Mais le but c'est qu'après le 13 tous ceux qui ont un projet de dimension régionale et d'intérêt général, Etats, collectivités, universités, associations, entrepreneurs, scientifiques, artistes, peuvent le réaliser avec le soutien de l'UPM. Selon lui, il existe une forte possibilité de créer une Banque de la Méditerranée, un centre méditerranéen de la recherche scientifique, des universités communes, des politiques communes du tourisme, au nucléaire civil, qui permettront de tisser des solidarités entre les deux rives. Cependant, concernant l'ouverture sur les pays du Golf pour le bon financement des projets, Guaino a déclaré que le but c'est la coopération, non l'intégration. "Les Etats du Golfe pourront s'associer à tous les projets auxquels ils souhaiteront participer. L'UPM a pour ambition d'être la base d'une grande alliance entre l'Europe et l'Afrique, mais aussi entre l'Occident et l'Orient", dira-t-il.