Le premier Salon r�gional de la micro-entreprise, qui se tient au Palais des expositions d�Oran depuis le 12 juillet, aura pour m�rite de mettre � nu le d�calage entre les discours des responsables vantant les dispositifs d�appui � l�emploi et les t�moignages des jeunes promoteurs que nous avons rencontr�s. Par les chiffres, les dispositifs de l�Ansej et de la Cnac � Oran depuis le mois de janvier a valid� 293 dossiers de microentreprises sur un total de 401 d�pos�s. Depuis la mise en place de ce dispositif, ce seraient 4 835 dossiers qui auraient b�n�fici� d�un financement permettant la cr�ation de 14 458 postes de travail. Des donn�es qui laissent songeur mais qui ne disent rien quant aux nombres de projets abandonn�s pr�cipitant la faillite et l�endettement des jeunes. Ces jours derniers, au Salon r�gional de la microentreprise, regroupant quelque 124 participants venus de plusieurs wilayas de l�Ouest, des jeunes promoteurs t�moignent des difficult�s qu�ils rencontrent. �Nous reconnaissons que l�Etat nous a aid�s avec les mesures de l�Ansej, mais au niveau des banques nous rencontrons d��normes difficult�s. Il n�y a pas d�accompagnement sp�cifique pour les microentreprises �, explique Samir. Son projet �tait une micro-entreprise sp�cialis�e dans l�entretien et le nettoyage professionnels. Elle est entr�e en activit� en 2006 avec 4 employ�s. Aujourd�hui, il a des march�s et emploie 15 personnes, mais voil�, les difficult�s de gestion, fonds de roulement, charges parafiscales, retard de paiement des clients� font qu�il est sur la corde raide. �Nous pouvons avoir des march�s, mais pour cela, les banques devraient nous accorder des cr�dits d�exploitation. Or elles refusent syst�matiquement. Pourtant, c�est un produit bancaire... Elles demandent des garanties o� des hypoth�ques, vous imaginez ?� Autre r�action, cette fois, venant d�une jeune femme qui, elle aussi, se d�sole du manque d�engagement et d�accompagnement des banques apr�s avoir lanc� son projet de papier hygi�nique. �Les banques nous traitent et g�rent nos dossier comme si nous �tions une grande entreprise. Que ce soit pour les d�lais de remboursement, les cr�dits, etc. Je n�ai pas les moyens de me procurer la mati�re premi�re en grande quantit�... Les banques doivent fonctionner � la hauteur des microentreprises que nous sommes�, pr�cise-t-elle. D�autres jeunes promoteurs vont plus loin dans la critique expliquant qu�il y a un centralisme qui bloque toute initiative : �Lorsque nous d�marchons au niveau local des soci�t�s pour les services, on nous explique que les march�s sont donn�s au niveau d�Alger par les directions centrales. Ce sont des entreprises d�Alger qui viennent ici � Oran assurer les services ! Pourquoi ce blocage au niveau local, au niveau r�gional ? C�est incompr�hensible !� Du c�t� des banques, l�on se d�fend de toutes ces critiques. Des repr�sentants des banques publiques au salon n�ont consenti � s�exprimer que sous couvert de l�anonymat, et pour cause. �Une banque n�est pas l� pour faire du social, la plupart des promoteurs viennent vers nous sans ma�triser les notions de management et de financement, avec des �tudes �conomiques tr�s faibles. La banque ne peut prendre le risque de financer leurs exploitations. R�sultats ? Au bout de quelques mois, ils font faillite et ce sont des milliards de cr�dit non recouvr�s que nous supportons�, nous explique un responsable service client�le d�une banque publique. Un de ses coll�gues abonde dans ce sens : �Ces dispositifs sont con�us ou fonctionnent comme du social pour calmer les jeunes. Il faut revenir � des bases et r�gles �conomiques et financi�res, sans plus�. L�on comprend pourquoi nos interlocuteurs ont voulu garder l�anonymat. Il y a un adage qui confirme leurs propos : �L�on ne pr�te qu�aux riches !�