Ce vendredi, �a a boug� dans la corniche ouest d�Annaba. D�abord dans le bon sens puisque r�pondant aux sollicitations quotidiennes des estivants et des riverains, les forces de l�ordre, tous corps confondus, sont intervenues t�t le matin. EIles avaient pour mission de mettre fin au racket au niveau des plages par des groupes de d�linquants d�guis�s qui en loueurs de parasols, de chaises, de maillots de bain, en vendeurs de casse-cro�te de qualit� plus que douteuse. Un racket g�n�ralis� au niveau de toutes les plages tant et si bien que tout baigneur doit pr�alablement verser la �d�me� pour pr�tendre � un petit coin de sable ou pour stationner son v�hicule. L�interdiction est particuli�rement appliqu�e aux familles en provenance des wilayas de l�int�rieur du pays. Tatouages vulgaires bien en vue, un gourdin bien en main et un couteau � cran d�arr�t � port�e de main, le regard et le verbe agressifs, ces d�linquants agissent en groupe. Ils menacent quiconque oserait s�opposer � leur diktat. Croyant en l�Etat de droit et confort�s par la pr�sence en force des policiers notamment en civil, combien de fois de paisibles citoyens ont �t� tabass�s. Plusieurs fois cette situation a failli d�g�n�rer en m�l�e g�n�rale avec usage d�armes blanches. Apr�s l�intervention muscl�e des parents et amis des victimes, la corniche a boug� dans le mauvais sens. Ensuite, il y a eu l��meute que les d�linquants des plages ont tent� de d�clencher en prenant possession de la route de la plage de la Caroube jusqu�� celle de Refes Zahouane. �La loi, c�est nous�, criaient plusieurs d�entre eux devant les automobilistes et les estivants violemment emp�ch�s d�aller plus loin. �La loi, c�est nous�, r�p�taient-t-ils aux �l�ments du service d�ordre qui tentaient de canaliser le mouvement de ce qui s�apparentait � une op�ration de trouble � l�ordre public. Les estivants auront tout loisir de constater qu�Annaba est r�ellement une wilaya o� les lois de la R�publique sont quotidiennement bafou�es. La compromission, le trafic d�influence et la sauvegarde d�int�r�ts bien particuliers y sont pratiqu�s. Sinon comment qualifier l�intervention faite ce vendredi dans la matin�e par le premier magistrat de la commune en ordonnant aux services d�ordre de restituer aux d�linquants les parasols et les chaises saisis et de demander � ces derniers de s�asseoir avec lui autour d�une table pour discuter. �Cette d�marche implique que les plages ne seront plus publiques. Dor�navant, toute la corniche d�Annaba sera la propri�t� des hors-la-loi. Ainsi, il faudra payer pour pr�tendre � une petite place sur l�une ou l�autre de nos plages. D�s notre arriv�e, nous avons eu � faire � des jeunes tatou�s qui, gourdins � la main, nous ont impos� de payer le droit de garer en stationnement interdit � quelques dizaines de m�tres du commissariat. Pour �viter le pire, j�ai pr�f�r� rentrer avec la ferme intention de me rendre en Tunisie pour y passer mes vacances en famille. Dans ce pays, j�ai la certitude de ne pas �tre agress� d�une mani�re ou d�une autre� dira Mohamed-Salah M., interrog� apr�s l�altercation qu�il a eue avec un d�linquant � la plage Rezzag-Rachid. Selon des indiscr�tions, le P/APC d�Annaba se pr�pare � l�galiser le racket des baigneurs en accordant aux d�linquants des autorisations d�exploitation. Ce qui signifie l�interdiction absolue � tout estivant d�acc�der � l�une ou l�autre des plages sans verser une d�me.