Il m�arrive souvent de fermer les yeux et de faire ce r�ve insens� : je vis dans un pays o� il fait bon vivre, un pays o� chacun est libre de penser, de s�exprimer et d�agir � sa guise, un pays o� chacun est reconnu � sa juste valeur. Je vis dans un pays o� la corruption n�existe pas, o� les constructions illicites ne poussent pas ici et l� comme des champignons, un pays o� les intellectuels n�ont pas des fins de mois difficiles et o� plus personne ne vit sous le seuil de la pauvret�... Je vis dans un pays o� les gardiens de parkings informels n�existent pas, o� les employ�s administratifs sont souriants. Je vis dans un pays o� les h�pitaux ne sont ni archa�ques ni � l�agonie, dans un pays o� les mosqu�es surr�alistes �rig�es � la gloire de dirigeants m�galomanes n�existent pas� Dans ce pays l�, j�ai 22 ans mais je ne m�ennuie pas � mourir et je ne fais pas partie de cette jeunesse d�laiss�e et m�pris�e. Dans ce pays-l�, tout le monde a une vie d�cente et personne ne cherche l�exil. Je vous disais que ce r�ve �tait insens� parce que lorsque j�ouvre les yeux la r�alit� me rattrape : nous sommes en 2008 et mon pays, c�est l�Alg�rie� Nezha H. La police en question La modernisation de la police est une bonne chose. Elle ne devrait cependant pas se limiter au changement de tenue, qu'elle soit anglo-saxonne ou autre. Elle devrait aussi appara�tre moderne dans son comportement avec les citoyens, dans la gestion des documents qu'elle leur retire et qu'elle perd, dans l'abandon de son arrogance et la posture de cow-boy au milieu de la chauss�e pour diaboliser les automobilistes alors qu'elle �oublie� de faire son v�ritable travail en d�barrassant les rues squatt�es par les revendeurs ambulants, violents et souvent drogu�s et ce... � 100 m�tres du si�ge de la DGSN, de tol�rer que des commer�ants s'approprient le domaine public en se r�servant des morceaux de chauss�e sans qu'elle intervienne. Ce sont ces �portes ouvertes� que la police devrait privil�gier. Il est vrai que l'exemple vient d'en haut o� on pr�f�re �le-para�tre�. Fawzi Z. La bonne gouvernance Pendant que l�on nous abreuvait, des ann�es durant, de soi-disant changements que l�on allait impulser pour une meilleure vie du citoyen, d�autres pays ont eu le temps de r�aliser valablement mille et une r�formes. En fait, les changements, chez nous, sont souvent de vieux projets, du �d�j� vu�, que l�on a �t� retirer des tiroirs apr�s avoir �t� raccommod�s et rapi�c�s. On palabre, on palabre, pendant que les autres construisent l�avenir de leur pays, dans un monde o� souvent le changement est si rapide qu�il ne donne pas le temps de se pr�parer. M�me si le prix du baril de p�trole est � plus de 140 dollars et que les r�serves d�passent les 120 milliards de dollars, cela ne servira � rien en l�absence de ce qui nous manque cruellement, une bonne gouvernance. B. Mohamed Moretti, avant� Entre six et huit ans, je me baignais � Rmila ou l'Amiraut�. A huit et plus, je d�couvris les plages paradisiaques de Moretti et Palm Beach. A cette �poque, l'�den existait � Alger. Des plages au sable fin, brillant de mille �clats, la mer �tait bleue et propre. Les ann�es 1970, Sidi-Fredj accueillait les familles avec leurs couffins remplis de victuailles. On pr�parait la bouffe dans la for�t, on se baignait librement en maillot sans honte, sans complexes ! Nous �tions libres ! Puis vint la maturit� : Club-des- Pins nous recevait encore et nous offrait des plages. Elles n��taient plus comme avant mais elles existaient pour nous�Et puis ce jour arriva... Maintenant, j'�touffe dans mon F3 b�tonn� banlieusard. Une d�sesp�r�e 1 500 �m�res�� Cette information livr�e par la radio d�s les balbutiements de la matin�e me laissa interloqu� : la pr�sidence et les ministres de la R�publique re�oivent les maires alg�riennes ! Livr�e � mes coll�gues de travail, cette information, peu convaincante au premier abord, a donn� lieu � moult supputations, surtout qu�en cette p�riode de plage et de p�che, le canular du poisson d�avril est �cart� : - vu leur nombre, c�est pour les inviter � voter la r�vision de la Constitution instituant le troisi�me mandat, suppose Madjid ; - pour Samir, �a permet simplement � nos dirigeants de voir � quoi ressemble une femme alg�rienne, la plupart d�entre eux ayant des �pouses de nationalit� �trang�re ; - c�est pour endiguer le ph�nom�ne des harragas, pronostique Kamel : on subventionne les mamans qui ach�tent des baskets, des baggys et des MP3 � leurs enfants sans que ceux-ci travaillent ; - �tant d�pensi�res, on a fait appel � elles pour consommer les 125 milliards de dollars de r�serves, conclut Hamid. Finalement, et apr�s lecture du journal, je confirme que ce sont les maires et non les m�res qui sont invit�s. Un malentendu qui donne lieu � une interrogation : est-ce plus utile d�inviter les maires ou les m�res ? Ne r�pondez pas tout de suite, il y a un pi�ge ! Aliane Merouane, T-O Nos jeunes vivent-ils leur jeunesse ? Ne dit-on pas que les plus belles ann�es sont nos dix-neuf-vingt ans. Est-ce que nos jeunes vivent r�ellement leur jeunesse ? Est-ce qu�ils jouissent vraiment de la libert� qui leur est normalement conf�r�e ? Messieurs les dirigeants, faites en sorte que nos jeunes puissent se sentir bien dans leur peau et qu'ils enl�vent l'id�e de partir. Construisez des centres de formation, b�tissez des complexes sportifs, comme une piscine dans chaque commune, un stade dans chaque quartier... J'aime l'Alg�rie ! Vive l'Alg�rie Une Alg�rienne frustr�e Les d�fis de l�Alg�rie Au-del� du choix que chacun de nous fera, qui n'est pas conscient de cette �vidence ? L'Alg�rie ne pourra affronter les d�fis qui l'attendent que si le pouvoir en place se remet en cause et si l'opposition se lib�re de ses d�mons ; que si les clivages obsol�tes sont red�finis et redessin�s ; que si, au-del� du vote, les citoyens reprennent leur destin en main et redeviennent acteurs principaux de leur devenir. Tahir Ahmed-Ouahbi (Oum-El-Bouaghi)