Apr�s le fameux �on les a eus� lanc� � partir de Boumerd�s par le patron de la S�ret� nationale, Ali Tounsi, un tour d�horizon avec les responsables s�curitaires de cette wilaya s�imposait. Cette r�gion de par sa g�ographie est fortement cibl�e par le GSPC. Elle pourrait �tre consid�r�e donc comme un indicateur sur la situation s�curitaire nationale. Est-ce le discours du chef de la S�ret� pour rassurer tout le monde � la veille d�une d�cision politique importante mais controvers�e � r�vision �ou viol� pour certains, de la Constitution permettant � Bouteflika de se perp�tuer au pouvoir � ou une r�alit� du terrain ? Au-del� de la fin annonc�e du terrorisme, la s�curit� du pays et des citoyens ira-t-elle en s�am�liorant ? En tout cas, nos sources qui, au demeurant, sont hautement qualifi�es pour donner un avis, sont unanimes : l��radication du terrorisme, dans sa forme politique pour la destruction par la violence de la r�publique, est effectivement en phase terminale pour reprendre l�une des expressions du patron de la DGSN. Encore faudrait-il achever pleinement la besogne emp�chant l�hydre de se r�g�n�rer et lancer, par la suite, un d�bat r�el sur les autres aspects de la s�curit� nationale. A noter que le crime organis� sous la couverture de l�islamisme politique violent est en phase de constitution. Les �mirs du GSPC ne s�embarrassent plus de discours politico-religieux. Le cumul de richesse est leur seul credo. C�est du grand banditisme, version islamiste. C�est d�sormais presque une certitude aussi bien pour le commun des citoyens des wilayas du centre du pays que pour un officier des services de s�curit� de cette r�gion du pays, le GSPC alli� d�Al-Qa�da est en nette perte de vitesse et ses capacit�s de nuisance s�amenuisent de jour en jour. Certes, ce mouvement arm� garde encore quelques possibilit�s de r�agir comme une bette bless�e, comme il l�a fait r�cemment � Lakhdaria, mais imperturbablement, le processus de sa destruction continue � enregistrer des r�sultats probants. �Quand on est r�duit � la seule alternative de suicide comme choix de moyen de guerre, cela veut dire qu�on rentre dans une phase d�autodestruction�, pense un officier sup�rieur au sujet du dernier attentat kamikaze perp�tr� � Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira. Lorsque le GSPC �tait, il y a quelques ann�es, � l�apog�e de sa puissance, nous avions alert� l�opinion que cette organisation �tait en mesure de remettre en cause les �quilibres r�gionaux et de d�stabiliser le pays. Cette sonnette d�alarme a �t� suivie d�une mise en garde bien avant l�apparition des terroriste kamikazes sur les risques av�r�s d�attentats-suicides. D�s lors, examinons maintenant les indices qui ont permis � M. Tounsi d��tre optimiste et de promettre � br�ve �ch�ance la destruction du GSPC. �limination de certaines t�tes pensantes du GSPC �Sofiane El Fassila �tait plus dangereux que Antar Zouabri�, nous confiait un haut responsable de la police. Pour notre interlocuteur, ce redoutable terroriste natif de la r�gion de l�est de la wilaya de Boumerd�s a � son actif un lourd bilan. Au moment de son �limination, fin octobre 2007, il occupait le poste d��mir de la zone 2 (le centre du pays) dans la configuration territoriale du GSPC. Sa neutralisation r�alis�e de main de ma�tre par les �l�ments des services secrets de l�ANP dans la wilaya de Tizi-Ouzou a port� un coup terrible � la t�te pensante du GSPC. L�op�ration a �t� suivie, quelques jours apr�s, par un autre succ�s � travers l��limination du tuteur Sofiane El Fassila. Les services de s�curit� ont, en effet, inscrit un autres succ�s en neutralisant Sadaoui Abdelhamid, cofondateur du GSPC, fondateur de l�une des plus importantes phalanges du GSPC, la katibate El Ansar, en l�occurrence. Sadaoui, alias Yahia Abou Haytem, �tait le parrain du groupe de Bordj-Mena�el. Il faisait fonction de charg� des relations internationales quand il a �t� abattu en novembre 2007. Certaines sources disaient � l��poque qu� il �tait, de fait, quasiment le chef du GSPC. Droukdel n�est pas un historique du mouvement et n�avait ni le parcours, ni les moyens humains et financiers d�Abou Haytem. On peut ajouter aussi l�arrestation de l��mir national charg� des finances du GSPC. Il y a eu �galement au tableau des services de s�curit� la neutralisation, en avril 2007, d�Abou Mossad qui aurait �t� charg� de la coordination nationale des actions terroristes. Un peu plus tard, en janvier 2008, est survenue l�arrestation de Ma�rouf Khaled qui est, selon des sources s�curitaires, le commanditaire des attentats contre le Palais du gouvernement. Plus r�cemment, les services de s�curit� ont enregistre des r�sultats aussi importants, en neutralisant plusieurs chefs locaux, particuli�rement ceux de la katibate El Arkam, consid�r�e � l�heure actuelle comme la phalange la plus dangereuse au sein du GSPC. Halouane Amrane, mont� au maquis depuis 1994 et signal� comme �tant �mir et artificier de la phalange en question, Kolla, recruteur d�adolescents de Th�nia, Moh Jack, �mir des finances du groupe de Zemmouri et d�autres �l�ments aussi dangereux ont �t� neutralis�s. Ajoutez � cela les dizaines d��liminations et captures d�autres terroristes. R�tr�cissement du recrutement �Le meilleur indicateur sur la baisse des activit�s terroristes est le recrutement qui est largement en diminution�, nous assure l�un des officiers que nous avions questionn�. Effectivement, une autre source nous a inform� qu�en 2006, environ 80 jeunes de la wilaya de Boumerd�s avaient rejoint les seriates du mouvement islamiste arm�. Ils �taient, toujours au pointage des services de s�curit�, 40 en 2007 et ils ne sont, selon notre source, que moins d�une vingtaine � monter au maquis en 2008. Notre officier rappelle � titre d�exemple la commune de Ouled- A�ssa, � l�est de la wilaya de Boumerd�s, consid�r�e comme un r�servoir de recrutement. �Le recrutement s�est compl�tement arr�t�, assure-t-il. Neutralisation des r�seaux de soutien Selon des chiffres communiqu�s ces derniers jours, plus de 600 individus accus�s de soutien au terrorisme ont �t� arr�t�s. �Rien qu�en 2008, nous avons neutralis� plus de 300 individus�, dit un haut grad� de la police. A cela il y lieu d�inclure la neutralisation, depuis le d�but de cette ann�e, de plusieurs r�seaux de poseurs de bombes, notamment � Bordj-Mena�el, Cap-Djinet, les Issers, Si-Mustapha, A�t-Amrane� Incapacit� de mener des attaques arm�es Assur�ment, les hordes islamistes arm�es n�ont plus les m�mes capacit�s pour mener des embuscades contre les patrouilles des services de s�curit�. La derni�re tentative d�une attaque � l�arme organis�e en avril dernier par la Katibate El Arkam contre le chantier de la construction de logements � Souk- El-Had par une entreprise chinoise, a �t� un �chec. Et pour cause, non seulement l�assaut men� par plus d�une dizaine de terroristes arm�s de klasch et bazookas artisanaux (habhab) a �t� repouss� par quelques gardes communaux qui surveillent ce chantier, mais la r�action des unit�s de l�arm�e stationn�es dans les environs avait mis en d�route le groupe terroriste. Le lendemain, les services de s�curit� avaient �limin� trois d�entre eux qui tentaient de sortir de la r�gion o� s��tait d�roul�e cette attaque. Effectivement, des statistiques r�centes indiquent que seuls des attentats � l�explosif sont organis�s par les seriates en activit�. Celui men� derni�rement sur la RN 5 au niveau de Tidjelabine (wilaya de Boumerd�s) en est l�exemple type de ce genre d�attentat. Contrairement � ce qui �tait annonc� dans certains journaux, il n�y pas eu d�utilisation d�armes de la part des terroristes. Ce qui signifie que les assaillants avaient des capacit�s militaires pour organiser une embuscade en plein jour sur un grand axe routier pas loin d�une agglom�ration et des postes permanents de la Gendarmerie nationale. La r�alit� est tout autre. Trois bombes ont �t� cach�es sur le bord de la route. Une premi�re a �t� actionn�e � distance au passage d�un v�hicule des services de s�curit�. Les deux l�ont �t� � l�arriv�e des secours. C�est le rituel suivi par les terroristes dans ce genre d�attentats. S�embusquer � des centaines de m�tres, voire des milliers de m�tres, suivre � l�aide des jumelles le mouvement humain et actionner une bombe par le biais d�un portable et mitrailler une cible, la diff�rence est tr�s importante comme l�est tout aussi la responsabilit� de transmettre au grand public l�information s�curitaire. Basculement vers le grand banditisme Les rapts des hommes d�affaires, des entrepreneurs et des commer�ants qui ne sont lib�r�s que contre versement de ran�ons, se chiffrant parfois par milliards, sont, pour l�heure, la source principale du financement du GSPC. Selon une information s�curitaire, il a �t� recens� six rapts en 2007, alors que l�ann�e en cours a vu quatorze enl�vements. Outre le pillage et commerce de sable, le racket des fellahs activant sur des terres riches de la bande c�ti�re de la wilaya de Boumerd�s. Sentant probablement leur fin proche, les �mirs des seriates et des katibates encore en activit� se lancent dans une course fr�n�tique de collecte d�argent. Histoire de mettre leurs familles � l�abri des besoins. Mais fort heureusement, en d�pit des milliards amass�s, alors que la mis�re a mis des milliers de jeunes dans la pr�carit�, notamment au sein des milieux ruraux, le GSPC Qa�da Maghreb n�arrive plus � recruter comme il le faisait nagu�re.