Malgr� son statut de chef-lieu de wilaya, Mila ressemble � ces contr�es perdues o�, pour vivoter, il faut une sacr�e dose de courage et de sacrifice, surtout en cette p�riode caniculaire. Une p�riode propice aux travaux tous azimuts qui font que la ville est devenue un �ternel chantier � ciel ouvert et � tranch�es b�antes, ouvertes � tout bout de champ, provoquant des d�sagr�ments insupportables et une anarchie indescriptible, d�gageant un tableau implacable et apocalyptique fait de poussi�re, de suffocation et de d�s�uvrement et dont est victime une population r�sign�e, parqu�e dans des cit�s lugubres, sales et hideuses o� les odeurs naus�abondes, les d�tritus jonchant tous les espaces, les colonies de rats et les essaims de moustiques forment son lot quotidien. Si on ajoute � ce d�cor infernal la raret� de ce liquide pr�cieux et indispensable qu�est l�eau, distribu� au compte-gouttes malgr� son abondance (le fameux barrage de Beni-Haroun qui se trouve � proximit� faisant foi) la boucle est boucl�e ! Mila ressemble � s�y m�prendre � un grand bagne o� sont intern�s des for�ats purgeant �dignement� leur peine (destin), qu�� une agglom�ration prosp�re et florissante subissant positivement les bienfaits d�une politique salvatrice d�un d�veloppement global int�gr� qu�on annonce, en haut lieu, � coups de dizaines de milliards de dollars ! Mais tant qu�il y a cette incurie des hommes, faite d�inculture, d�incomp�tence et de pr�dation, peut-on aspirer � mieux ? C�est que la ville ne dispose toujours pas du moindre �quipement ou moyen de distraction ou d��vasion � proposer � une population qui ne sait quoi faire de son temps, ni le moindre espace � offrir � une famille fuyant la fournaise diurne ou nocturne d�un minuscule appartement durant cette p�riode caniculaire o� la seule �chappatoire reste incontestablement la c�te jijelienne, il n�y a qu�� voir l�impressionnante flotte, particuli�rement les week-ends, qui s��lance chaque matin vers Jijel (voitures particuli�res, minibus, J9) pour s�en rendre compte ; car Mila, dans l��tat actuel des choses, est tout simplement incapable d�offrir quoi que ce soit � ses habitants ! Et dire que la ville est � la veille d�un �v�nement historique, � savoir l�ouverture durant la prochaine rentr�e de son centre universitaire Abdelhafid- Boussouf. Bref, Mila doit changer, elle doit absolument sortir de sa ghetto�sation en s�ouvrant davantage vers la r�gion, la modernit� et l�investissement priv� pourvoyeur d�infrastructures et d��quipements de service. Certes, les nombreux milliardaires de la ville, propri�taires de l�essentiel du tissu foncier urbain, n�aiment pas trop investir, par manque de culture ou par souci d��tre d�couverts, pr�f�rant plut�t garder leur pactole � port�e de main pour pouvoir le compter et le recompter ; mais � l�administration �galement de �d�bureaucratiser� un tant soit peu sa gestion et ses agissements afin de permettre au peu de dossiers qui lui sont soumis d�aboutir !