La société Tramnour chargée de la réalisation du futur tramway d'Oran avait vu juste en posant des écriteaux tout le long du tracé portant le slogan « mille excuses aujourd'hui pour mille avantages demain ». Si les avantages sont à envisager au futur, le présent n'est pas rempli de roses. Les citoyens sont confrontés à moult difficultés et à bien des désagréments. En effet, tel un rouleau compresseur, les travaux du tramway provoquent le courroux des citoyens. Creuser des tranchées pour transférer les différents réseaux conduit irrémédiablement à perturber la circulation, provoquer une tonne de poussière, interdire l'accès à certaines voies. Couper les câbles électriques et l'eau. Ce qui a pour corollaire de causer des complications respiratoires notamment en cette période caniculaire, de priver les citoyens d'électricité et d'eau, de provoquer des bouchons, de causer la fermeture de certains commerces. Tel est le cas du boulevard de Mascara où, devant le manque à gagner, certains ont tout simplement mis la clef sous le paillasson. « J'ai loué mon local pour un loyer mensuel de quatorze mille dinars et pour une période de trois années. Ne pouvant être approvisionné et en l'absence de clientèle, j'ai cessé mon activité », a déploré ce commerçant en gros. Les plus nantis, pour leur part, ont décidé de transférer leurs locaux au Millénium. Les propriétaires des locaux commerciaux sont confrontés, pour leur part, au problème de la location qui a lourdement chuté. Manque de communication Les Pharmacies, boulangeries, quincailleries,… de la rue de Mostaganem, concernés par le tracé, subissent le même sort. Ils baissent au fur et à mesure leurs rideaux. Les riverains ne sont pas pour leur part épargnés. « Je suis contraint de me rendre jusqu'au centre ville pour acheter mon pain, faute de boulangerie ouverte », se plaignait ce citoyen. Monsieur Abed, coordinateur du bureau de l'Union générale des commerçants et artisans de la wilaya, (UGCAA), déplore le manque de communication entre sa corporation et Tramnour. « On devrait agir de concert afin de mieux coordonner nos actions et prévenir de tels impairs », a indiqué ce syndicaliste qui poursuit en signalant les gros dégâts causés aux commerçants qui ont subi des préjudices financiers causés par cette anarchie régnante. M.Abed signale, en outre, que tous ces désagréments auraient dû être pris en considération puisqu'une étude de faisabilité a été réalisée en ce sens. Mais la réalité, sur le terrain, est toute autre. Notre interlocuteur suggère aux commerçants de souscrire une assurance afin de se prémunir contre les risques éventuels que peuvent leur provoquer ces travaux. Il tient à rassurer ses pairs : la solution aux problèmes liés aux impôts a été réglée. Un consensus a été trouvé avec la Direction régionale afin de réexaminer le chiffre d'affaires de chaque contribuable confronté à ce problème. Les commerçants doivent de ce fait se faire identifier auprès du bureau auquel ils sont rattachés territorialement.