C��tait la liesse au niveau de la zone mixte. Larmes de joie. Le judo alg�rien a pris go�t au podium en s�offrant la deuxi�me m�daille gr�ce � Amar Benyekhlef qui a d�croch� l�argent. De notre envoy� sp�cial � P�kin, Chafik B. Le titre �tait � sa port�e n��tait la partialit� du juge belge qui l�a p�nalis� par un shido tout en fermant les yeux sur un koka r�ussi par l�Alg�rien � presque 1�30�� du terme du combat final. C�est du moins l�avis de tous les sp�cialistes pr�sents. En effet, apr�s le magistral coup d��clat r�alis� par Soraya Haddad qui a ouvert l�app�tit des Alg�riens dans ces olympiades, l�enfant de Leveilley, s�r de lui, a inaugur� son parcours fabuleux face au Marocain Mohamed El Assiri avant d��carter ses concurrents suisse et fran�ais par ippon. Des exploits qui en disaient long sur le potentiel de ce jeune colosse Alg�rien qui a failli abandonner le tatami, trois ans auparavant. Benyekhlef a �crit une belle histoire de bravoure et d�amour pour le judo et son pays qu�il avait quitt� en 2005 pour l�Espagne en qu�te d�un monde (sportif s�entend) meilleur. Hier � P�kin, Benyekhlef a plac� la barre tr�s haut au point o� il ne se faisait aucun complexe en croisant le G�orgien, champion du monde en titre, Irakli Tsirekidze. Des moments incroyables au cours desquels le sc�nario Haddad allait se reproduire apr�s la grande demi-finale devant le Fran�ais Yves Mathieu Affreville. En finale, Benyekhlef paraissait totalement d�contract�. Avant le combat, l�ancien champion du monde, David Douillet, le donnait vainqueur. �Benyekhlef m�a emball� par sa technique et sa grande volont�. Il peut cr�er la surprise �, pr�disait-il. Le nouveau m�daill� alg�rien, courageux jusqu�au bout, n�a pas l�ch� prise, et ce, malgr� l�encha�nement des combats intenses. Un rythme qui faisait d�faut � Benyekhlef qui pensait peut�tre plus � monter sur le podium qu�� d�crocher le vermeil olympique. Faisant jeu �gal avec le G�orgien, Amar a couru, apr�s avoir h�rit� de l�avertissement, derri�re un ippon mais son adversaire avait de bons �appuis�. Ce fut un combat o� le suspens �tait � son paroxysme. Le G�orgien, � la faveur d�un shido adress� par l�arbitre � notre repr�sentant, n�attendait que la fin du combat pour se lib�rer de l�Alg�rien. Au final, la victoire s�est d�cid�e sur une p�nalit� de l�arbitre belge. Il n�en demeure pas moins que Benyekhlef est rentr� dans la l�gende. La stabilit� et la s�r�nit� de la FAJ en sont pour beaucoup dans ses exploits historiques r�alis�s en terre chinoise. Le DEN, Nasser Ouarab, dira � ce sujet : �C�est le couronnement d�un �norme sacrifice que Benyekhlef a conc�d� pour parvenir � honorer l�Alg�rie. C��tait aussi le fruit du travail de tout le monde, de la FAJ, de la LAJ, de son club et de tous ceux qui se sont sacrifi�s pour que le judo atteigne le sommet.� Le coach national Ahmed Moussa dira, pour sa part sa fiert� : �C�est un grand jour pour le judo alg�rien. Benyekhlef �tait remarquable. Dommage que l�arbitrage nous a p�nalis�s. � C. B. �Je suis combl� En l�espace de quelques minutes, Benyekhlef Amar est devenu tr�s sollicit� aupr�s de la presse nationale et internationale. La m�daille au cou, Benyekhlef est en train de vivre les meilleurs moments de sa vie. Le champion d�Afrique, arabe et national vient de d�crocher un titre jamais atteint par d�autres judokas. C�est aussi la deuxi�me m�daille d�argent de l�histoire du sport alg�rien apr�s celle remport�e par l�athl�te Sa�di Sief aux JO de Sydney. Lors d�un point de presse, Benyekhlef a r�pondu aux questions des journalistes accr�dit�s. Le Soir d�Alg�rie : Comment avez-vous r�agi apr�s cette m�daille ? Amar Benyekhlef : Je suis tr�s heureux d�avoir remport� cette m�daille. Une m�daille que je d�die � mes parents et � tout le peuple alg�rien. Je n�oublie pas les amis du quartier. Cela n�a pas �t� facile, j�ai d� encha�n� les efforts et les sacrifices. Est-ce que vous �tiez s�r de votre coup ? Je dirais que j��tais pr�t, car je me suis pr�par� pour cette �ch�ance. Il faut dire que la victoire contre le Marocain m�a motiv�. Qu�est-ce qui vous a le plus motiv� pour cr�er cet exploit ? Sans doute la m�daille de Haddad m�a encourag�, mais surtout les appels t�l�phoniques de mes parents qui sont une source de motivation suppl�mentaire. Mes co�quipiers aussi m�ont encourag�. Vous �tes satisfait de cette m�daille ? J��tais en mesure de remporter l�or, mais je ne fais pas la fine bouche pour cette m�daille d�argent. A pr�sent, vous allez poursuivre votre carri�re avec d�autres ambitions ? Incha-Allah, je poursuivrais mon ascension pour atteindre d�autres objectifs. Je vais m�accorder quelques jours de repos et passer un bon Ramadan avec mes parents. Propos recueillis par C. B. � L��COUTE DE P�KIN DAVID DOUILLET (DOUBLE CHAMPION OLYMPIQUE) �Benyekhlef a �t� l�s� L�ex-judoka fran�ais, David Douillet, a suivi la finale qui opposait hier le G�orgien Irakli Tsirekidze et l�Alg�rien Amar Benyekhlef (90 kg). A la fin du combat qui a vu le G�orgien empocher l�or, le judoka fran�ais le plus titr� nous a fait part de ses impressions. �Ce n�est pas une d�faite logique pour votre judoka qui m�ritait mieux que �a. C�est vraiment dommage que le combat soit d�partag� de la sorte. En toute franchise, l�arbitre qui a offici� a vraiment p�nalis� le judoka alg�rien � travers ses jugements�, dira Douillet avant d�encha�ner : �Certes, le G�orgien est le champion du monde en titre, mais en voyant l�Alg�rien � l��uvre, il avait toutes les capacit�s pour venir � bout de son adversaire. Je pense que votre athl�te semblait se contenter de l�argent � l�issue de sa qualification face au Fran�ais, en demi-finale. Le judoka fran�ais appr�hendait beaucoup l�Alg�rien que je consid�re comme �tant le plus fort de sa cat�gorie dans ce tournoi�, dira le judoka le plus titr� de France. Propos recueillis par C. B. Le fruit de la passion, de la patience La cons�cration de Amar Benyekhlef motive les sportifs alg�riens, toujours accroch�s � d�infimes lueurs d�espoir dor�, argent� ou bronz�. A la lecture du nom de cet heureux Alg�rien argent�, de lointains et tristes r�miniscences remontent brusquement � notre surface r�dactionnelle. Ce flash-back date du d�but de l�ann�e 2005, lorsque trois judokas alg�riens, en l�occurrence Mohamed-Lamine A�t Youcef, Amar Benyekhlef et Sma�l Guendouz, quittent les rangs de la s�lection alg�rienne en partance pour l�Open de Paris pour s��vaporer dans la nature pour rejoindre la ville espagnole de Barcelone. En ce temps-l�, les responsables de ce sport de combat sont mont�s sur leurs grands chevaux pour r�agir et rendre des sentences mortelles (sportives bien s�r) envers ce trio. A cette �poque, le �trio fugueur� a pr�f�r� op�rer de la sorte pour se venger. De qui ? Les trois lettres ont �voqu� sommairement leur d�sarroi devant l�attitude de Mohamed Meridja, pr�sident de la f�d�ration et de son DTN, Nasser Ouarab. Pour notre trio, ces deux responsables de la FAJ ont tout fait pour freiner leur carri�re. Comme d�tail, Mohamed-Lamine a r�v�l� que Nasser Ouarab lui a propos� un surclassement en passant de sa cat�gorie des -73 kg � celle des -81 kg ! Une proposition que l�athl�te trouve �sournoise� surtout que le DTN lui a confi� que s�il acceptait cette offre, il fera partie de tous les stages et tournois � venir de l�EN. Pour le jeune athl�te, c�est une forme de chantage qui permettrait � Yacoubi Noureddine, le titulaire de cette cat�gorie (-73 kg) en s�lection, de perdurer. �Pourtant, �crit A�t Youcef, Ahmed Moussa, l�entra�neur national, m�a propos� ainsi qu�� d�autres jeunes, au pr�sident de la FAJ, de remplacer les anciens qui n�ont rien donn� au judo national. � La r�ponse de Meridja a �t� n�gative. Le pr�sident de la FAJ lui a signifi� que tant qu�il est � la t�te de la f�d�ration, son fr�re (Amar, ndlr) et ses �amis� y resteront... D�autres griefs ont �t� avanc�s comme l�absence d�indemnit� et de salaires malgr� le rang d�international de Amar Benyekhlef, et ce, depuis cinq ans. L�histoire nous a appris que les erreurs de jeunesse se paient cash. Celles des a�n�s sont encore plus aggrav�es. Mais la passion pour le judo et la patience dans le travail ont fini par payer. Quelques ann�es apr�s cette �affaire�, un des trois fugueurs prend sa revanche en offrant � l�Alg�rie une m�daille d�argent qui vaut tout l�or du monde. O. K. LES AUTRES ALG�RIENS ENGAG�S Ouettah seul qualifi� du jour En boxe, l'Alg�rien Newfel Ouettah s'est qualifi� aux quarts de finale du tournoi de boxe (+91kg) des JO de P�kin, en battant hier le V�n�zu�lien Jose Payares aux points 7 � 5. Ouettah, 23 ans, s'est qualifi� difficilement face au redoutable boxeur du Venezuela qui menait aux points dans le 1er round. Ouettah est le second boxeur alg�rien � se qualifier, apr�s Abdelhafid Benchebla (81 kg) qui avait battu samedi l'Indien Kumar Dinesh par arr�t de l'arbitre au 3e round. En revanche, trois autres pugilistes alg�riens n'ont pas pass� le cap du premier tour : Hamza Kramou (60 kg), Abdelhalim Ouradi (54 kg) et Abdelaziz Touilbini (-91 kg). En escrime, la repr�sentante alg�rienne dans l'�preuve de l'�p�e individuelle, Hedia Bentaleb, a �t� �limin�e d�s le premier tour, par la Hongroise Emese Szasz (15-4). En natation, le nageur alg�rien Mehdi Hamama a �t� �limin� au premier tour du 200 m 4 nages messieurs de natation des Jeux olympiques, hier, � la salle le Cube d'eau, � P�kin. Hamama, engag� dans la s�rie A, s'est class� � la 4e position avec un temps de 2�04��91. Pour sa part, le lutteur alg�rien Messaoud Zeghdane a �t� �limin� du concours de lutte gr�co-romaine cat�gorie des 74 kg des 29es Jeux olympiques de P�kin hier, apr�s sa d�faite face � l'Allemand Konstantin Schneider (3-1). LE PROGRAMME DES ALG�RIENS CE WEEK-END L�athl�tisme entre en lice Le premier sport olympique entre en lice aux Jeux vendredi matin en marge de la boxe et des autres disciplines. A l�occasion de cette premi�re journ�e d�athl�tisme, cinq autres Alg�riens entreront en lice. Il s�agit d�Antar Zerguela�ne, Tarek Boukensa et Kamel Boulahfane, Baya Rahouli (triple saut) et Widad Mendil (3 000 m steeple). Pour le compte des s�ries �liminatoires, Baya Rahouli, souffrant d�une �longation, et Zerguela�ne, � peine r�tabli, entameront difficilement ce cap. Zerguela�ne a chauss� ses crampons il y a quelques jours. Selon le m�decin de la s�lection, le Dr Bensoltane, Zerguelaine est apte pour la comp�tition. Zerguela�ne repr�sente une chance de m�daille pour l�Alg�rie. S�il n�est pas en possession de ses moyens, Zerguela�ne risque de peiner, car le travail comp�titif va lui manquer beaucoup. L�autre pr�tendant � la m�daille, Boukensa, doit d�montrer cette fois qu�il est � P�kin pour jouer les premiers r�les. Ce talentueux athl�te doit g�rer sans exc�s de confiance ses tours pour atteindre la finale tout comme Boulahfane Kamel. Les coureurs du 1 500 m se valent tous, m�me si la course est ouverte. Rahouli sera en difficult�, alors que la nouvelle sp�cialiste du 3 000 m steeple, Mendil, s�arr�tera probablement � ce stade de la comp�tition, car elle est arriv�e � P�kin sans grande pr�paration. Il convient de noter que l�Alg�rie est priv�e de podium en athl�tisme depuis Sydney-2000.