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CHIRURGIE ET M�DECINE ESTH�TIQUES EN ALG�RIE
La beaut� � tout prix
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 08 - 2008

Les Alg�riens sont-ils tomb�s amoureux de leur corps ? Il semblerait que oui � voir l'engouement grandissant pour la chirurgie et la m�decine esth�tiques qui ont connu un boum ces derni�res ann�es. Selon les chirurgiens que nous avons rencontr�s au cours de notre enqu�te, ces disciplines, notamment la chirurgie esth�tique, �volueront d'une fa�on fulgurante les trois prochaines ann�es.
Enqu�te r�alis�e par Fatma Haouari
Les centres du laser et autres cliniques sp�cialis�es dans le relookage extr�me et la correction des imperfections sont en courbe ascendante. Bien qu'on soit encore tr�s loin du Br�sil, des Etats-Unis, de la France et du Liban o� les �bimbos� et les blondes pulpeuses aux corps sculpt�s refaites de la t�te aux pieds ont la cote sur les plages et les plateaux de cin�ma, se refaire une nouvelle poitrine, affiner son nez, faire une liposuccion ou encore se faire poser une greffe de cheveux n'est plus un tabou. Les Alg�riens sont aussi soucieux de leur image et s'identifient all�grement aux canons de beaut� occidentaux si ce n'est plus mais faute de moyens et d'informations, beaucoup h�sitent, m�me s'ils souffrent en silence, � frapper � la porte d'un chirurgien plasticien. La beaut�, et ce n'est pas les po�tes qui le contrediront, est source de d�sir, d'amour et de fantasme et souvent le gage d'une union durable. Notre culture est riche d'allusions et de description de femmes et d'hommes aux charmes certains et m�me notre religion promet aux fid�les croyants le paradis o� se pavanent dans l'insouciance �ph�bes et houris. La soci�t� aussi a �volu�, la parabole nous renvoie des images qui nous mettent mal � l'aise. En mati�re d'emploi, les choses ont chang� �galement. Il est rare de voir une annonce de recrutement sans cette phrase assassine ayant trait au physique pr�sentable. Mais c'est tout un programme pour �tre pr�sentable ! Etre svelte, bien habill�, agr�able � regarder requiert un travail sur soi et pas des moindres. Dans certains m�tiers, la comp�tence et l'intelligence passeraient presque pour un crit�re secondaire. Les commerciaux qui sont la cheville ouvri�re des entreprises, les h�tesses d'accueil que l'on sollicite pour les salons et les manifestations internationales, on les cherche carr�ment dans les agences de mannequinat. Le para�tre prend le pas sur l'�tre. La mondialisation, c'est aussi l'homog�n�it� de certains comportements. Qui pouvait croire qu'un jour la Chine, qui interdisait � l'�poque de Mao Ts� Toung aux camarades femmes de se maquiller, enregistrerait aujourd'hui plus d'un million de chirurgiens esth�tiques. On organise m�me un concours de miss chirurgie esth�tique qui ouvre aux laur�ates toutes les portes de la gloire et de la r�ussite. C'est sans doute dans ce cheminement logique d'ouverture que l'Alg�rie deviendra, aux dires des sp�cialistes en la mati�re, la plaque tournante de la chirurgie esth�tique au Maghreb et peut-�tre m�me en Afrique.
Les centres du laser, pour venir � bout des imperfections
Le Dr Yacine Houfani est sp�cialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esth�tique. Il op�re au Centre du laser d'El Qods � Ch�raga. Il a bien voulu se pr�ter au jeu des questionsr�ponses. Dipl�m� des grandes universit�s fran�aises, il explique qu'il a d� faire beaucoup de chirurgie r�paratrice avant de commencer � travailler dans la chirurgie plastique. Il r�v�le que ces derni�res ann�es, la demande a nettement augment� en termes d'interventions. Il a d�j� quelques ann�es � son actif mais l'engouement qu'il �prouve � pratiquer la chirurgie esth�tique a �t� presque un concours de circonstances : �Je n'oublierai jamais le jour o� j'ai acquis mon premier laser. Ce dernier a �t� import� par erreur. Il �tait destin� � un ophtalmologue mais il s'est av�r� qu'il n'avait pas cette fonctionnalit�. C'�tait un laser qu'on utilisait pour des interventions esth�tiques. C'�tait le premier laser destin� � cet usage qui rentrait en Alg�rie!� En parlant de sa client�le, il indique que cela va de la femme au foyer � la femme cadre sup�rieure. Il avertit n�anmoins de cette tendance courante qui est celle de l'�pilation ou toute autre intervention au laser pratiqu�e durant l'�t�. �Beaucoup de femmes pour para�tre belles � la plage ou lors des f�tes de mariage font des peelings ou demandent une �pilation au laser en juin et m�me en juillet, ce qui est d�conseill�. De telles op�rations doivent se faire en automne ou en hivers. Le soleil est mauvais pour la peau. On ne cessera jamais de le dire, il ne faut pas trop s'y exposer.� Quelles sont les interventions que vous pratiquez le plus ? Le Dr Houfani r�plique en disant que �la liposuccion et l'augmentation ou la r�duction des seins sont en t�te du peloton. Il le fait dans une clinique priv�e dot�e d'un bloc op�ratoire. L'op�ration peut durer quelques heures sous anesth�sie�. Il fait remarquer que les Alg�riennes et les Alg�riens ont tendance � l'embonpoint, pour cause notamment de mauvaises habitudes alimentaires. Sur le plan organisationnel, il reconna�t que �la profession n'est pas encore cadr�e mais que la corporation commence � s'organiser�. Les centres du laser sont en pleine expansion. Ils offrent plusieurs prestations ayant trait au traitement d'imperfection de la peau par le laser, l'injection de botox et le comblement des rides. Patte d'oie, ride du lion ou encore joues affaiss�es. Tout passe � la loupe. Ce n'est plus l'�pilation classique � la cire ou � l'argile mais une �pilation radicale, efficace et durable qui est en vogue. Les instituts de soins esth�tiques seront bient�t d�pass�s. L'�pilation au laser se d�roule sur plusieurs s�ances. Les jeunes mari�es viennent s'�piler pour avoir une peau lisse et sans poils pendant longtemps et surtout pendant la lune de miel. C'est le cas de Fatiha, une petite brune �g�e de vingt deux ans, elle se marie ce mois d'ao�t. �J'ai entendu parler de ce cabinet par ou�-dire, dit-elle, cela m'a tout de suite emball�e. S'�piler tous les jours est une corv�e en plus de tous les d�sagr�ments que cela peut provoquer, des �corchures quand on le fait au rasoir ou encore toutes ces cr�mes d�pilatoires qui irritent la peau. L'�pilation au laser, c'est simple et efficace et surtout durable.� Elles sont nombreuses � avoir opt� pour cette m�thode. Une vieille dame vient pour effacer son tatouage sur le visage. D'autres pour une injection de botox ou encore pour enlever des taches pigmentaires ou en venir � bout de couperoses. Elles restent n�anmoins discr�tes. Il faut croire que la chirurgie esth�tique n'est pas totalement ancr�e dans les m�urs.
Les hommes s'y mettent aussi
On croit le plus souvent � tort ou � raison que les femmes sont plus g�n�es par leurs bourrelets ou par leurs imperfections que les hommes. Il n'en est rien. Le sexe fort repr�sente 20% des patients. Ce pourcentage tend � augmenter. Selon le Dr Houfani, �les hommes veulent plaire et s�duire. Quoi de plus normal�. Il est �vident qu'avec un nez tordu ou bossu, un front d�garni ou une brioche qui pendille au-dessous de la ceinture, ce n'est pas du tout gagn� si on veut rencontrer et garder sa dulcin�e. Les hommes sont souvent sujets � l'acn� durant leur adolescence, ce qui laisse des marques d�plaisantes sur le visage. La calvitie aussi est l'une des �tares� que la nature a r�serv�e aux hommes. Ils sont aussi sujets � l'ob�sit�. La brioche ou la bedaine, quand on se laisse aller � partir de la trentaine, remplace la fameuse tablette de chocolat. Les poils aussi ne sont plus � la mode. Le temps o� l'homme exhibait fi�rement sa poitrine velue et son �paisse moustache, symbole de virilit�, est r�volu. La tendance est plut�t � la peau lisse et douce. �Eh, oui, nous dit, avec le sourire, le Dr Mohamed Oughanem, pr�sident de la Soci�t� de m�decine esth�tique, l'homme se f�minise !� La gent masculine vient consulter pour une �pilation au laser de certaines parties poilues du corps, tels le dos et les �paules. La greffe de cheveux ainsi que les peelings sont �galement demand�s par les hommes, notamment pour effacer les cicatrices d'acn�. Quant aux autres prestations, il n'est pas encore admis d'un point de vue de la mentalit� qu'un homme cherche � se faire lifter le visage. Quant � la liposuccion, la demande reste timide. Les hommes ont peur du qu'en-dira-t-on. Un homme qui se pr�occupe trop de son physique, selon les croyances ataviques �ce n'est pas tr�s viril�. Et pourtant, certains n'h�sitent pas � briser ces tabous car parfois leur boulot d�pend de leur �mine et de leur allure�. Selon le Dr Houfani, �des patients viennent corriger une imperfection pour des raisons professionnelles. Pour certains, ces d�fauts sont une v�ritable torture !� Y-a-t-il des demandes d�mesur�es ? �Oui, nous r�pond le Dr Houfani, j'ai eu des patients qui venaient avec la photo d'une star de cin�ma �. Il n'est pas �tonnant de voir quelqu'un arriver avec la photo de Brad Pitt � qui il veut ressembler ou encore des personnes qui ont un probl�me avec leur identit� sexuelle. �Ce sont des cas qui rel�vent de la psychologie. Il faut comprendre que le changement de sexe est interdit. Nous ne pouvons pas non plus transformer le visage de quelqu'un. Nous sommes l� pour am�liorer l'apparence et non pas la transformer.� Des cas de transsexuels, il en existe certainement puisque au cours de notre enqu�te, on a appris que plusieurs interventions de changement de sexe ont eu lieu � Alger et � Oran mais il nous a �t� impossible de v�rifier cette information. Il n'en demeure pas moins que certains chirurgiens travaillent dans la clandestinit�. Ils sont connus par leurs confr�res qui ont pr�f�r� ne pas prendre part � notre dossier. D'ailleurs certains d'entre eux, nous dit-on, pratiquent des interventions sur des jeunes filles d�pucel�es � qui ils rendent �la virginit� au prix fort et dans des conditions d�plorables. Beaucoup d�Alg�riens regardent les cha�nes �trang�res. Des �missions aux heures de grande �coute traitent des bienfaits de la m�decine et de la chirurgie esth�tiques. Etre beau ou belle est devenu un fantasme accessible. On n'h�site pas � casser la tirelire ou � racler le fonds de tiroir pour acc�der � la beaut�. Tout comme le march� des cosm�tiques qui a vu l'implantation de grandes marques en Alg�rie, ce cr�neau est tr�s rentable. Cependant, les prix pratiqu�s chez nous d�fient toute concurrence, comme en t�moignent les praticiens. Selon les chirurgiens esth�tiques que nous avons abord�s, la liposuccion vient en premier lieu. Suivra la rhinoplastie (correction des imperfections au niveau du nez), la bl�pharoplastie (op�ration au niveau des paupi�res sup�rieures ou inf�rieures), les liftings et l�abdominoplastie viennent successivement en deuxi�me, troisi�me et quatri�me position. �Les interventions sont effectu�es dans de grandes cliniques avec une prise en charge postop�ratoire compl�te�, affirme le Dr Houfani. �Les Alg�riens connaissent tr�s bien les derni�res techniques et th�rapies. Le Botox, nom commercial de la toxine botulique, qui permet de lisser durant six � dix mois les rides d�expression, figure en pole position parmi la gamme de produits propos�s aux patients. Les produits de comblement et autres m�soth�rapies esth�tiques viennent par la suite. Ce qui est int�ressant dans ce processus, c'est que les Alg�riens ne sont plus oblig�s de partir � l'�tranger et qu'ils ont � port�e de main les derni�res techniques en mati�re de chirurgie et de m�decine esth�tique. En outre, les prix restent concurrentiels par rapport � ceux pratiqu�s dans d'autres pays. Les interventions, selon les sp�cialistes, co�tent 15 fois moins cher qu�en France et deux fois moins qu�en Tunisie�. Le Dr Houfani affirme qu'�une liposuccion co�te entre 20 000 et 100 000 DA, selon le volume de la masse de graisse � aspirer�. Une injection de botox d�marre � 20 000. �Le prix d'un lifting varie entre 180 000 � 200 000 DA. Si les prix restent �lev�s pour le commun des citoyens, cela est d�, selon notre interlocuteur, au co�t de la location du bloc op�ratoire et les cachets des collaborateurs qui sont sollicit�s pour accompagner le chirurgien durant l'intervention chirurgicale. � Il est int�ressant de savoir que la population qui s'adresse � la chirurgie esth�tique vient des quatre coins du pays, nous dit-on, aussi bien des grandes villes comme Alger, Oran, Constantine, B�ja�a et Annaba que des villes de l'int�rieur. Tout le monde est sensible au regard de l'autre qui peut parfois �tre impitoyable. �Socialement, une personne dont l�aspect physique est acceptable, voire une personne belle, est plus avantag�e qu�une autre qui l�est moins�, nous dit le Dr Oughanem. La soci�t� alg�rienne, � l'instar des soci�t�s de consommation, subit les mutations dict�es par la mondialisation en d�pit de certaines r�ticences d'ordre religieuse qui finissent par c�der devant �les besoins� des individus. Il est vrai que l'Islam n�admet pas qu�on change son apparence, sauf en cas de force majeure comme dans les cas de br�lures au troisi�me degr� ou de graves accidents entra�nant des s�quelles irr�versibles. Cependant, les th�ologiens tol�rent �l'am�lioration� quand le d�faut physique devient lourd � supporter. La chirurgie esth�tique, argumentent les praticiens de cette discipline, c'est aussi une affaire de sant� publique. Les personnes qui souffrent de charge pond�rable sont sujettes aux maladies cardio-vasculaires et ont un taux �lev� de cholest�rol. Ce qui r�duit leur esp�rance de vie.
DHEA et m�latonine pour une client�le tri�e sur le volet
L'�tre humain commence � vieillir � partir de 25 ans. C'est l'�ge durant lequel il perd 50% de ses hormones de croissance. Les m�decins esth�tiques conseillent l'utilisation, � titre pr�ventif, des cr�mes anti-�ge et autres lotions.
Ces produits sont en vente libre dans les pharmacies qui sont devenues de v�ritables cosm�tologues puisqu'elles n'h�sitent pas � prodiguer des conseils de soins � leurs clients. Mais le must reste in�luctablement la DHEA et la m�latonine, des hormones de croissance vendues � une client�le tri�e sur le volet. Quelques rares pharmacies, dont l'une se trouve � la rue Didouche-Mourad au centre d'Alger, une autre pr�s du caf� Tantonville et deux autres sur les hauteurs de Sidi Yahia, vendent ces produits miracles de jouvence. Ils les importent de l'�tranger en petites quantit�s. Ils sont vendus sous le manteau. Si aux Etats-Unis, ces produits sont propos�s dans les supermarch�s, en Europe, ils font l'objet d'une vive pol�mique, notamment en France o� la l�gislation est plus rigide et o� le contr�le de ce genre de produits est rigoureux. Il faut se faire, nous dit-on, recommander par son m�decin car le pharmacien peut toujours d�cliner la demande s'il n'est pas rassur�. En plus, ces �m�dicaments� ne sont pas � la port�e de toutes les bourses.
Tourisme et rabattage vers la Tunisie
La Tunisie est devenue une destination tr�s pris�e par les Alg�riens. Profitant de cet engouement, des agences de voyage priv�es n'h�sitent pas � exploiter ce nouveau filon en or. C'est le cas d'une agence de voyage sise � Kouba qui propose en concomitance d'une semaine dans un h�tel trois �toiles en Tunisie, un s�jour dans une clinique priv�e sp�cialis�e dans la chirurgie esth�tique. Des montants variant entre 200 000 et 300 000 DA sont exig�s pour une augmentation mammaire, une liposuccion ou un lifting. Amel, c�libataire de trente six ans, a choisi cette formule pour se d�barrasser de son gros ventre dont elle a du mal � se d�barrasser. �Les gens qui ne me connaissent pas, dit-elle, croient que je suis enceinte et comme je suis petite de taille, on ne voit que �a.
J'ai fait plein de r�gimes amincissants, j'�tais tout le temps fatigu�e et affam�e. �a n'a servi � rien. J'ai achet� un v�lo d'appartement pour faire du sport chez moi mais je n'y arrive pas et pour se rendre dans une salle de gym, c'est difficile, je rate les s�ances. �a me d�courage. Une liposuccion, c'est ce qu'il me faut. J'ai vu une �mission sur une cha�ne de t�l� fran�aise que les Fran�ais se rendaient en Tunisie pour faire de la chirurgie esth�tique. Les Tunisiens sont en avance sur nous et j'avoue que je me sens plus rassur�e sur le plan de la qualit�.� En ajoutant : �J'ai une coll�gue qui a fait un lifting, son visage a rajeuni et ses cicatrices sont invisibles.� Amel est persuad�e qu'elle n'arrive pas � trouver un mari � cause de son poids. Elle n'est pas la seule � choisir ce circuit. Nombreuses sont les Alg�riennes, nous r�v�le-ton, qui l'ont emprunt�. Cependant, face � l'anarchie qui caract�rise le march� du tourisme, aucune donn�e n'est fiable. Ce que n�glige Amel et toutes les autres patientes press�es d'en finir avec leurs amas de graisse est qu'en cas de ratages, elles n'ont aucune preuve � soumettre � la justice.
Consentement �clair� : attention l'arnaque !
Une op�ration de chirurgie esth�tique ne doit pas co�ter au patient, en plus de l'argent, une d�ception au final. Il faut savoir que m�me s'il y a un effort qui se fait pour que la corporation s'organise en Alg�rie, la d�claration de consentement �clair� qui doit �tre sign�e entre le chirurgien et le patient n'existe pas. C'est une garantie pour les deux parties. Pour le patient qui peut faire des r�clamations en cas de non-satisfaction du contrat et pour le praticien qui, en cas de m�contentement du patient, peut se r�f�rer � ce qui a �t� conclu au pr�alable. En France, nous citerons ce pays europ�en pour sa proximit� et son exp�rience en la mati�re, il existe un d�cret qui r�gule la profession. C'est le d�cret n� 2005-777 du 11 juillet 2005. Il stipule clairement que �le devis concernant un acte m�dicochirurgical � vis�e esth�tique doit �tre conforme au cachet du m�decin�. Il a pour objet �de donner � la personne examin�e toutes les informations pratiques utiles � sa prise de d�cision concernant l'acte envisag�. Il est sp�cifi� que �le chirurgien plasticien soit reconnu par le Conseil de l'Ordre des m�decins. Cette entit� a son �quivalent dans notre pays et il serait judicieux de s'en rapprocher pour s'informer sur le chirurgien qu'on a sollicit� pour une intervention esth�tique. Aujourd'hui, c'est la seule mani�re d'�tre prot�g� contre les charlatans qui exercent dans la clandestinit� et d'�viter les mauvaises surprises. Apr�s tout, il s'agit de trouver du bien-�tre et non pas saper son moral ! Il faut savoir qu'un chirurgien pour ex�cuter un acte op�ratoire, doit utiliser un plateau technique lourd et s�assurer la participation de plusieurs collaborateurs qui doivent �tre comp�tents et form�s. Le praticien a l'obligation de r�sultat de ce qu'il promet de r�aliser tout en sachant qu'il ne peut r�aliser des miracles. Les ratages sont tr�s courants dans ce domaine. La m�saventure de plusieurs malades ayant subi des interventions de greffe de cheveux sur un adolescent br�l�, de rhinoplastie sur une jeune fille et de liposuccion sur une femme de quarante ans par un chirurgien esth�tique exer�ant � Didouche-Mourad, il y a trois ans, est un exemple �difiant. Ce chirurgien, qui avait plus de 70 ans, s'improvisait un bloc op�ratoire non st�rilis� et faisait appel � une aide-soignante pour l'assister durant les op�rations qu'il pratiquait sans aucune commodit�. Les autorit�s lui ont ferm� son cabinet suite � un d�p�t de plainte mais les victimes ne sont toujours pas d�dommag�es, sans oublier qu'elles ont v�cu un v�ritable cauchemar. Si le pas doit �tre franchi, il faut qu'il soit bien calcul�.
F. H.


DR MOHAMED OUGHANEM, PR�SIDENT DE LA SOCI�T� ALG�RIENNE DE M�DECINE - ESTH�TIQUE (SAME) :
�On esp�re que la m�decine esth�tique sera enseign�e dans les universit�s alg�riennes�
Le Soir d'Alg�rie : Qu�est-ce que la m�decine esth�tique ?
Dr Mohamed Oughanem : La m�decine esth�tique (ME) est une discipline m�dicale assez r�cente dont l�objectif est la pr�vention, l�am�lioration et/ou la correction des aspects inesth�tiques. Ces derniers peuvent �tre la cons�quence du vieillissement physiologique ou bien secondaires � des �tats pathologiques : cicatrices d�acn�, br�lure� La ME n�a aucune pr�tention d�arr�ter le cours du temps mais peut retarder, et de plus en plus, les signes visibles du vieillissement.
Qu�est-ce qu�elle apporte de plus que la chirurgie esth�tique ?
La chirurgie esth�tique, comme la ME, intervient sur des sujets sains pour des motifs jug�s inesth�tiques par le patient. La diff�rence, c�est que la chirurgie se pratique en clinique, sous anesth�sie g�n�rale, avec une �viction sociale assez longue et une ran�on cicatricielle parfois lourde. Alors que les actes de ME se font au cabinet du m�decin, le plus souvent sans anesth�sie, sans �viction sociale et sans cicatrices. Mais il est clair que les indications sont tout � fait diff�rentes.
Justement, pouvez-vous nous d�tailler les actes pratiqu�s par chaque m�thode ?
En ce qui concerne la ME, on peut citer les peelings chimiques, le photorajeunissement (laser, lampes flash, radio-fr�quence), comblement des rides avec de l�acide hyaluronique, effacement des rides d�expression avec la toxine botulique, la m�soth�rapie esth�tique, greffe de cheveux, effacement des rougeurs (t�langiectasies) du visage avec le laser, lampes flash, �pilation progressivement d�finitive. Quant � la chirurgie esth�tique, on peut citer la liposuccion (aspiration de l�exc�s de graisse), la rhinoplastie (intervention sur le nez), la bl�pharoplastie (intervention sur les paupi�res), les liftings et la chirurgie mammaire.
Quels sont les crit�res requis pour �tre m�decin esth�tique ?
Un m�decin esth�tique, en plus de son doctorat en m�decine, doit suivre une formation sp�cialis�e de qualit�, contr�l�e et valid�e en m�decine esth�tique. Cette formation sera la garante de la bonne pratique de cet exercice m�dical et �vitera les d�rives inh�rentes � l�incomp�tence. Malheureusement, cette nouvelle discipline n�est pas encore enseign�e dans les universit�s alg�riennes. On esp�re qu'elle le sera un jour.
Des formations sont propos�es avec des placards publicitaires dans la presse, quel est votre avis ?
Seules les formations faites et/ou parrain�es par l�universit� sont qualifiantes et dipl�mantes. La SAME, en tant que soci�t� savante, agr��e et affili�e � l�Union internationale de m�decine esth�tique (UIME), active dans le domaine de la formation m�dicale continue en organisant des congr�s scientifiques, des s�minaires, des cours et des ateliers pratiques. Par contre, les formations �sauvages�, organis�es �� la sauvette �, dans un but purement lucratif, sont r�pr�hensibles � plus d�un titre car de qualit� m�diocre et par cons�quent dangereuses. D�ailleurs, le Conseil de l�Ordre des m�decins ne cesse de d�noncer tous les types de d�passements et d�exercice ill�gal de la m�decine en Alg�rie.
Quels types de patients font appel � vos services ?
Il est clair que la gent f�minine est de loin la grande consommatrice de soins � vis�e esth�tique. Les hommes sont demandeurs essentiellement d��pilation au laser (dos, poitrine) et de la greffe de cheveux. Par contre, toutes les cat�gories sociales et professionnelles sont acquises � la ME, de la femme au foyer � la femme d�affaires. Quant � l��ge des patients, il va de l�adolescent au senior, avec un pic � partir de la quarantaine.
Pouvez-vous nous parler de votre association et de son activit� sur le terrain ?
La Soci�t� alg�rienne de m�decine esth�tique (SAME) est une soci�t� savante. Elle est multidisciplinaire, compos�e majoritairement par des dermatologistes mais �galement par des omnipraticiens, chirurgiens, las�ristes, endocrinologues, gyn�cologues, ORL� C�est une soci�t� savante ouverte sur l�universel. Elle est membre de l�Union internationale de m�decine esth�tique, en rapport direct donc avec 27 soci�t�s de m�decine esth�tique, sur les quatre continents. Depuis sa cr�ation en 2003, elle a d�j� organis� 5 congr�s nationaux et le sixi�me est pr�vu pour le 29-30 octobre 2008, � Alger. Les programmes peuvent �tre visualis�s sur le site de la SAME : www.same-dz.com. Les champs d�application de la SAME s��tendent statutairement � la cosm�tologie et la dermo-cosm�tologie, la dermatologie esth�tique, la m�decine anti-�ge, aux lasers m�dicaux dermatologiques, la phl�bologie esth�tique, la m�soth�rapie, l�esth�tique, l�endocrinologie, la nutrition, la pharmacologie, la chirurgie dermatologique et en collaboration avec les plasticiens, � la chirurgie esth�tique. Comme vous pouvez le constater, la SAME est ouverte � tous les m�decins sp�cialistes ou non, qui, dans leur pratique quotidienne, en cabinet priv�, en clinique ou en service hospitalier, proposent � leurs patients des soins ou des traitements, destin�s � am�liorer l�aspect esth�tique.


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