Afin de donner plus de consistance aux huiles insatur�es et pour en prolonger la conservation, on a invent� l�hydrog�nation, un proc�d� industriel qui modifie la configuration des mol�cules d�acides gras insatur�s. On obtient ainsi des gras trans qui permettent de confectionner, � partir d�huiles v�g�tales insatur�es (le plus souvent de soja ma�s et colza) des margarines plus ou moins solides � la temp�rature ambiante et des �shortenings� (agents de texture) qui peuvent tol�rer de hautes temp�ratures de cuisson. De plus, ces produits ont une longue dur�e de conservation. Au cours des 40 ou 50 derni�res ann�es, les margarines hydrog�n�es ont progressivement remplac� le beurre tandis que les shortenings se retrouvent dans presque tous les produits agro-alimentaires tels que les viennoiseries, les soupes d�shydrat�es, le chocolat � base d�huile v�g�tale... Certes, ces acides gras trans se retrouvent �galement dans des produits plus naturels tels que les produits laitiers et les viandes ou les huiles trop chauff�es mais leur utilisation abusive par l�industrie agro-alimentaire fait courir des risques sanitaires aux consommateurs. En effet, leur consommation r�guli�re augmente notamment les risques de maladies cardio-vasculaires et serait m�me responsable du cancer du sein, m�me � faibles doses. Pour ces raisons, de nombreuses organisations pour la sant� recommandent de r�duire le plus possible leur absorption. Dans ce sens, beaucoup de pays d�velopp�s ont d�cid� d�obliger les producteurs � limiter leur incorporation dans leurs produits et d�indiquer leur teneur sur les �tiquettes. A New York, les autorit�s sont m�me all�es plus loin, puisqu�elles interdisent aux 24 000 restaurants de leur ville d�en utiliser. Il est estim� que l��limination totale des acides gras trans aux Etats- Unis, par exemple, permettrait d��viter de 70 000 � 100 000 d�c�s par ans. Et en Alg�rie, qu�en est-il ? A ma connaissance, il n�y a aucune r�glementation restrictive � ce sujet, ni de campagnes d�information et de sensibilisation. Or, notre pays est inond� ces trois ou quatre derni�res ann�es par des barres chocolat�es provenant surtout de Turquie, mais �galement de pays arabes et de m�me de Chine. Il faut se munir d�une loupe pour voir que ces confiseries contiennent ces fameux acides gras trans et sont bourr�s d�autres produits chimiques. Mais, nulle mention des teneurs de ces ingr�dients. Le co�t modique de ces confiseries (10 DA et m�me 5 DA), leur go�t et l�attrait de leur emballage, fait que nos enfants et m�me les adultes s�en gavent � longueur de journ�e. Et l�, il y a un risque de sant� tr�s grave pour la population alg�rienne. Il faut tirer la sonnette d�alarme. Il faut informer et sensibiliser. Il faut imposer des teneurs limites en acides gras trans dans la composition de ces barres chocolat�es et un �tiquetage donnant la composition quantitative. Il va de soit que ces risques et ces recommandations concernent �galement d�autres produits issus de l�industrie agro-alimentaire, m�me locale. Alors, le meilleur moyen d��viter ces risques, c�est d�en consommer le moins possible et de les remplacer par des produits plus naturels, plus co�teux, certes, mais les d�penses de sant� sont encore beaucoup plus co�teuses. M. R�da Djebbar Enseignant-chercheur en biologie (Universit� de Bab-Ezzouar - Alger)