Sous les yeux impuissants des responsables locaux et devant une soci�t� civile d�mobilis�e, voire fataliste, la s�rie noire se poursuit irr�m�diablement sur les routes de la wilaya de B�char. Lundi dernier, cinq personnes ont encore trouv� la mort dans un accident de la circulation survenu � une trentaine de kilom�tres au nord de la capitale de la Saoura, sur la route d�Oran. Il �tait environ 4h du matin lorsqu�un v�hicule de marque Toyota Hilux, venant du nord du pays, avec � son bord cinq passagers est entr� en collision avec un autocar transportant des voyageurs vers Oran. Les cinq occupants du v�hicule l�ger ont trouv� la mort sur le coup en raison, nous dit-on, de la violence du choc. Ils revenaient au bled pour passer le mois de Ramadan en famille apr�s un s�jour estival dans le nord. La semaine pass�e, un adolescent de 15 ans qui circulait sur un v�lo a �t� mortellement fauch� par une voiture en plein centre-ville. Les accrochages et les accidents de la circulation ne se comptent plus. D'aucuns pensent que cette h�catombe est le r�sultat logique de l�anarchie qui r�gne dans la circulation automobile � travers la ville o� certains ignorent royalement le code de la route en toute impunit�. Il suffit de compter les pyl�nes �lectriques arrach�s par des chauffards et les v�hicules qui terminent leur course parfois sur les trottoirs pour mesurer l�ampleur du ph�nom�ne. Aussi, certains v�hicules de transport urbain sont devenus d�sormais un danger public. Des tacots qui imposent leur loi aux citoyens � travers les rues sans �tre inqui�t�s. Cette situation imp�nitente est grave et illustre aux yeux de la population la d�liquescence de certaines institutions de l�Etat. Pour l�anecdote, la quasi-totalit� des arr�ts de bus est situ�e dans des virages aussi, r�cemment des plaques de stop ont �t� enlev�es d�une rue secondaire � proximit� de l�ancien commissariat pour �tre plac�es dans une rue principale. Lies Mourad La circulation : la turpitude ! Conduire � B�char est un vrai casse-t�te chinois et repr�sente un danger omnipr�sent puisque seule une voie sous forme d�entonnoir vous permet d�acc�der au centre-ville. Si quelques feux timor�s tentent tant bien que mal � r�glementer la circulation, les autres, d�fectueux ont rendu l��me depuis longtemps et malgr� quelques tentatives de les remettre en �tat, ils r�sistent � toute r�paration et demeurent ainsi, faisant partie du d�cor qui ne sert � rien. Beaucoup de taxis, de bus, de v�hicules utilitaires empruntent le m�me chemin qui longe la grande place �jadis appel�e place du Chameau, aujourd�hui, place h�t�roclite o� se vendent portables et parfois des parties interminables de dames attirent nombre de spectateurs. Pour revenir � la circulation, il faut pr�ciser que les pi�tons font fi des r�gles les plus rudimentaires du code de la route, traversant l� o� il ne faut pas o� se faufilant entre les v�hicules pour rejoindre l�autre bout parce que carr�ment squatt� par les caf�s, les magasins qui ont en fait leurs devantures puisque cela les arrange. Tant pis pour les autres, ceux qui risquent leur vie � chaque instant. Et tout le monde fait semblant de ne rien voir. Pourtant, cette r�alit� insipide et insidieuse d�range et vient � bout des nerfs m�me les plus solides. De quoi vous le donner le tournis ! A titre d�exemple, les pi�tons, certes, ont certains privil�ges, celui d�utiliser le passage prot�g�, d�adopter un comportement respectueux envers tous les usagers de la route mais doivent aussi observer certaines r�gles relatives au respect des autres et des automobilistes. Et les deux roues (v�los et motos) dans tout �a. Ils n�en font qu�� leur t�te et font fi de la r�glementation, br�lant des stops, roulant � contre-sens. Le sens interdit ne repr�sente qu�une plaque et parfois sous l��il bienveillant de personnes cens�es faire respecter la loi. Il faut constater que ces deux roues sont � l�origine de nombreux accidents, parfois h�las, dramatiques car le port du casque est n�glig� et l�identification par les feux est quasiment nulle. Il est grand temps de revoir, de repenser, le mode de circulation dans la ville de B�char qui conna�t un essor consid�rable gr�ce aux nombreux efforts accomplis par les autorit�s : p�riph�riques illumin�s, goudronnage, constructions de logements, assainissement� B�char est en train de bouger dans le bon sens. Il reste cette �pine de la circulation routi�re et de sa fluidit� qu�il reste � enlever car en accomplissant une bonne �tude qui commencerait par r�tr�cir la superficie de la grande place, on parviendrait indubitablement � rendre � C�sar ce qui lui appartient. A bon entendeur !