Finalement, c'est dans la magnifique salle des f�tes du parc d'attractions Orl�ans-Land que se d�roulent les soir�es du ramadan. Cette semaine a �t� marqu�e par un programme consistant. Les diff�rents intervenants ont �merveill� les habitants de Chlef, en qu�te de loisirs et de fra�cheur, surtout apr�s l'emballement du mercure ces derniers jours. Il y en a eu pour tous les go�ts, du cha�bi, du maghribi, du gnaoui et m�me du ra� et du b�doui. Contre toute attente, c'est le b�doui qui a recueilli la plus grande audience. La troupe Omar Mokrani a produit un r�pertoire, haut en couleur, � la hauteur du chantre du melhoun qui a �crit les paroles. La troupe a revisit� toutes les compositions du terroir et on se rend compte que ce genre tient toujours la vedette dans cette r�gion. Pour preuve, ces youyous ininterrompus, � telle enseigne que le chanteur a demand� un peu de retenue pour que les spectateurs puissent appr�cier les m�lodies. Jamais cette salle n'a connu une telle affluence. La gasba et le bendir sont des excitants qui font vibrer le c�ur de Chelfis. Amari Ben Denia, le chef du groupe, sait y faire pour ressusciter un grand ma�tre du genre, en l'occurrence Abdelkader Bouras, dont la notori�t� est arriv�e jusque chez Mahieddine Bachtarzi, qui lui a enregistr� un 33 tours. La magie des paroles revient au po�te melhoun Amar Mokrani qui a m�me servi � Ahmed Saber les textes de ses chansons. Voil� un style dont excellent des a�des ciseleurs de m�taphores qui nous invitent � une d�licieuse balade � travers les us et coutumes d'un Maghreb �picurien des XVe et XVIe si�cle au moment de la d�cadence arabe en Andalousie. Les paroles du b�doui sont issues d'une po�sie construite avec des vers d'une grande beaut�, simples et accessibles, pleins d'assonance et d'allit�ration. Le cha�bi a �t� aussi tr�s bien repr�sent� par Abdelkader Chercham, le successeur d'Al Anka au Conservatoire d'Alger. Il f�licite le public qu'il trouve tr�s chaleureux. Il pense que la commission de la culture et des arts fait un travail remarquable et que M. Lakhal Sadouki, Missoum se d�pensent sans compter pour organiser ces activit�s. Il me fait savoir par la m�me occasion qu'un film sur le cha�bi vient d'�tre tourn� par une r�alisatrice irlandaise, Safina Bousbia, et que le montage est en cours � Paris. Ce film fait appara�tre les chanteurs Chercham, Meskoud, Bernaoui, R�da Djillali. A son avis, le fait qu'il n'y ait pas de solf�ge dans le cha�bi a rendu l'interpr�tation plus puissante. Cela est d� au fait que la musique andalouse nous a �t� transmise oralement depuis Zyriab. Il demande des �coles de formation pour pr�server ce genre musical, mais se d�sole que le mat�riel ait pris le pas sur l'art. Il y a eu aussi un groupe de folklore maghribi, Assala, qui m�rite d'�tre encourag� car il fait de la bonne musique. Il y a aussi Djil El Abtal, un autre groupe tr�s remarqu�, mais le plein de d�cibels a �t� pour Cheb Brahim et Asma Djermouni qui ont �allum� le feu�. Le public chelfi appr�cie beaucoup cette chanteuse qui semblait tr�s touch�e par l'accueil. Elle pense que le niveau de la culture est moyen mais elle ne cro�t pas au statut de l'artiste. Une autre artiste, dont l'ombre a plan� en permanence sur ces soir�es ; elle se nomme chaba m�diocrit� et ne doit pas se faire trop de soucis pour monter sur le podium.