Le bruit courait. La nouvelle a �t� confirm�e par la chanteuse elle-m�me. Elle r�v�le qu'elle a �t� destinataire d'une invitation de la part de l'APC de Chlef pour se produire dans cette ville. C�est s�rement la commission des arts et de la culture qui va organiser l'�v�nement puisque c'est elle qui est en charge de l'animation artistique de cette commune. De toutes mani�res, elle a dans son programme une tourn�e � travers tout le territoire national, avec une halte � Chlef, la ville natale de son p�re qui exerce en tant que sp�cialiste en radiologie et sa m�re comme pharmacienne. La musique l'a accapar�e sur les bancs de la fac, en 1995, ann�e pendant laquelle elle fait une premi�re sc�ne au centre f�minin de Ben Aknoun. La p�riode �tait tr�s difficile, l'atmosph�re d�l�t�re. Tout le monde avait peur et faire de la musique n'�tait pas du tout �vident. Elle fait quand m�me son concert rock accompagn�e des Black Birds, un groupe tr�s en vogue � ce momentl�. Cette auteur compositeur interpr�te est n�e � Besan�on, mais toute son enfance et sa scolarit�, elle les passe � Chlef, ville de toute sa famille. Avec un bac sciences, elle s'inscrit � l��cole polytechnique, � Alger puis sciences �conomiques. La passion de la musique prend le dessus. Elle passe plus de temps � gratter sur sa guitare et composer des chansons que d'examiner les cours des actions de la bourse de Wall Street. C�est tout naturellement qu'elle va investir toute son �nergie dans la musique. Un �v�nement cin�matographique va donner un coup d'acc�l�rateur � sa carri�re. En effet, apr�s une annonce, elle est prise dans un casting de Merzag Allouache. Elle fera la musique du film L'autre monde tandis que le groupe Gnawa Diffusion va se charger du g�n�rique. Une anecdote r�v�latrice de son esprit romantique va se produire : les prises de vue du film ont lieu � Timimoun, ville splendide du Sahara. Elle s'assied � c�t� d'une femme, en train de contempler le ciel. Apr�s plus d'une heure, elle s'aper�oit que toute l'�quipe de tournage est � sa recherche. Cette r�ussite va la stimuler et elle commence � acqu�rir une certaine maturit� sur le plan musical. C�est ainsi que Gnawa Diffusion la remarque et lui confie la premi�re partie de son spectacle � Ibn Zeydoun, en 2001. Elle continue sa carri�re en Alg�rie et devient choriste du groupe Index, mais sent que l'environnement ne s'y pr�te pas, mais son s�rieux et son talent ne passent pas inaper�us. Elle est convi�e, dans la Dr�me, en France, au Petit Festival en herbe. Elle constate que l'artiste st bien trait�. Alors elle d�cide de s'installer en France �tant donn� sa bi- nationalit� qui lui �vite pas mal de d�marches administratives. Elle y trouve toutes les conditions pour s'am�liorer. En 2003, elle fonde son propre groupe Samira Brahmia. Elle fait des tourn�es, on la remarque dans la compagnie �questre de Salem Toto o� elle ex�cute des m�lodies orientales sur lesquelles dansent des chevaux. En 2007, elle se voit confier la musique du film Fran�aise d'une Franco-Marocaine. Apr�s deux ann�es laborieuses, elle sort en 2006 son premier album Nailiya rehauss� par le talent �poustouflant du guitariste Khliff Milizaoua, qui n'est pas un inconnu puisqu'il a fait partie du c�l�bre Orchestre national de Barb�s. On sent chez cette musicienne beaucoup de m�tier et une ma�trise parfaite de son art. Le m�tronome n'a pas � s'en plaindre. La plupart des chansons sont en anglais mais aussi en arabe et en fran�ais. La voix est claire et porte tr�s haut un message nostalgique avec Djdoudna. Elle y d�nonce aussi la situation de la femme en Alg�rie et se bat pour son �mancipation. L�album appara�t comme un daguerr�otype de �Woodstook 1970�. L'influence est folksong, jazz, blues qui renvoient � Aretha Frankling, Otis Redding, Nina Simone, les Beatles, Bob Dylan, Donovan, Simon and Garfrunkel. Les titres de ses chansons sont �loquents Fly away, In the corner, Mountains over there. Quelques textes en fran�ais Je d�lire, Fabuleux destins et un Ahmed el djadarmi en arabe. On d�couvre un instrument traditionnel, le badingu�, habilement utilis� par le maestro Miziallaoua. Elle privil�gie la langue de Shakespeare par pudeur pour dire des choses qu'elle ne peut exprimer en arabe. Pour les interpr�tes fran�ais elle trouve qu'ils ont une telle notori�t� qu'elle ne peut se mesurer � eux. Elle parle bien s�r de Brel, Brassens, L�o Ferr�. A propos de la d�ferlante ra�, elle pense que cette musique a repr�sent� l'Alg�rie dans le monde mais les paroles ne sont pas du �Flaubert�. Elle a de l'admiration pour Mami chantant avec Sting. Pour ce qui est de la culture en Alg�rie, elle la trouve en dents de scie, mais se d�clare contre l'artiste assist�. Pour recueillir ces informations, nous avons �t� � sa rencontre lors d'un concert au th��tre de verdure o� elle a �t� salu�e par un standing ovation. Chlef pavoise pour retrouver son enfant prodige. Esp�rons que l'organisation sera � la hauteur de l'�v�nement.