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TAYEB ARAB
Caricature et peinture, t�moins de son �poque De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 10 - 2008

Tayeb Arab, qui s�est d�abord longtemps consacr� � la caricature et qui est consid�r� comme le p�re du de cette forme d�art, s�est investi depuis 1980 dans la peinture. Jusqu�au 15 novembre, le Centre culturel alg�rien � Paris expose ses �uvres. Au vernissage de son exposition, mercredi dernier, les visiteurs, dont beaucoup avaient perdu sa trace, ont eu l�agr�able surprise de d�couvrir, au travers de son �uvre graphique et picturale, une richesse d�expression et une palette de cr�ations diverse et vari�e.
Ils ont surtout eu l�ind�finissable sentiment de parcourir, sans discours et avec beaucoup de talent artistique, les grands moments de notre histoire et celle du monde aussi, et ce, depuis le d�but des ann�es 1970. �C�est un �tre magnifique, je le croyais mort. C�est un artiste, un g�nie ; c�est une parabole, un symbole ; le caricaturiste qui faisait peur aux tyrans.� Ce sont l� les propos de Yasmina Khadra qui inaugurait le vernissage de l�exposition structur�e en deux �poques, celle de Arab caricaturiste et celle de Arab, peintre. Et � ce propos, le directeur du CCA dira encore : �J�ai une nouvelle divinit� devant moi et je m�incline devant chaque tableau, m�me si je suis profane en la mati�re�. Paul Balta, invit� au vernissage, n�en revenait pas, lui aussi, et s�est dit tr�s impressionn� par la peinture de l�artiste, qu�il a connu en tant que caricaturiste de 1973 � 1978, du temps o� le journaliste �tait correspondant du quotidien Le Monde en Alg�rie et du temps, aussi, o� un autre grand homme qui vient de nous quitter � Bachir Rezzoug � directeur alors du quotidien La R�publique, permettait � tout un chacun, journaliste ou dessinateur, de donner libre cours � leur expression. Balta r�v�lera que lors de ses entretiens avec Boumediene, le pr�sident lui avait parl� de l�artiste, �dont il appr�ciait les caricatures �. A ce propos d�ailleurs, Tayeb Arab nous apprendra que ses dessins de presse de la d�cennie 1970 lui ont valu de nombreuses convocations dans les services de police qui le rel�chaient tr�s vite, et Dieu sait que la conjoncture d�alors n��tait pas � la libre expression. Audace et libert� d�aller vers toutes le formes picturales, n�en privil�giant aucune, la peinture de Tayeb Arab n�ob�it qu�au propre cheminement de l�artiste, l� o� le conduit sa recherche du beau, l�esth�tique qui r�veille les consciences. La quarantaine de tableaux, toiles ou �uvres sur papier, qu�ils soient en noir et blanc ou qu�ils explosent par leurs couleurs, sont d�une extr�me beaut�. �La peinture est t�moin de son �poque et aucune toile de tous les grands peintres n�a �t� faite pour l�art. M�me les peintures sur l��glise ont une fonction : une fonction qui r�v�le le beau tout en voulant v�hiculer quelque chose.� C�est ainsi que Tayeb Arab con�oit son m�tier d�artiste et revisiter son �uvre depuis ses d�buts dans la caricature de presse ne fait que confirmer cette approche. Ses caricatures aux charges acerbes pour ne pas dire tr�s provocatrices, d�abord de 1970 �1978 dans le quotidien d�Oran La R�publique, dans Afrique Asie, ensuite de 1981 � 1987 t�moignent de ces p�riodes comme le feraient des historiens qui seraient contraints d�y consacrer de grands d�veloppements. Ses travaux attestent que cet artiste ne pourra jamais �tre d�fini comme simple observateur de la vie de son pays et de celle du monde en mouvement, mais comme un homme qui s�est fortement impliqu�, avec fougue ou ironie, dans la d�nonciation de toutes les situations faites d�injustice, d�in�galit� ou d�oppression de toutes natures. Chacune des nombreuses caricatures de ces �poques nous replonge dans nos utopies ou nos r�voltes, dont certaines continuent d��tre plus actuelles que jamais. P�lem�le, dans le quotidien La R�publique, l�artiste a offert son trait acerbe pour d�noncer la situation faite � la femme (colonisation des filles octobre 1975) ; pour appeler � la libert� de la presse (en f�vrier 1974) en l�illustrant par une grande presse (l�outil), broyant tout ou encore par un dessin paru dans Afrique Asie en 1986 o� l�on voit le journaliste Ali Lembarek plaqu� au sol et ses tortionnaires en train de lui faire ingurgiter de force de l�encre de Chine. Toujours dans le domaine de la libert� de la presse, et d�j� en octobre 1975, Arab signait un magnifique dessin dans lequel il caricatura l�Unique, illustr�e par un poste de t�l�vision plant� dans un fauteuil pour handicap�s. �La soci�t� de sp�culation et la vie ch�re� intitul� d�un de ses dessins n�est pas en reste. Dans une de ses caricatures, non dat�e, on y voit un march� de fruits et l�gumes o�, face aux prix affich�s dans l��talage, un acheteur est bouche-b�e, ses l�vres ouvertes sur une toile d�araign�e, le dessin sugg�rant qu�il n�a pas mang� depuis des lustres. L��tat du monde et ses nombreuses guerres et trag�dies ont tout au long de son parcours interpell� aussi l�artiste. La situation n�ocoloniale en Afrique, les potentats de ces pays accroch�s � leurs fauteuils, la connivence de l�Eglise dans les situation d�esclavage en Colombie, par exemple, ou encore les massacres de Sabra et Chatila� Impossible de tout �voquer de l��uvre de l�artiste si prolifique. Il faut aller d�couvrir ou red�couvrir l�artiste, le d�placement en vaut la peine. (Exposition du 8 octobre au 15 novembre de Tayab Arab au Centre culturel alg�rien � Paris).

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