Dans le cadre de l'année Abdelkader GUERMAZ, initiée par le cercle des « amis de Guermaz », le Centre culturel algérien (CCA) à Paris organise une exposition de peinture en hommage à cette grande figure de la peinture algérienne, encore méconnue dans son propre pays. Le vernissage de cette exposition, qui durera jusqu'au 27 novembre, aura lieu le 23 novembre prochain. Vingt-quatre peintres, la plupart des Algériens vivant en France et à l'étranger, participent à cette manifestation. Soulignons que Hamid Skif, journaliste et écrivain oranais établi depuis quelques années en Allemagne, n'est pas totalement étranger à l'organisation de cette exposition. Préparant un livre sur Guermaz, Skif a eu l'occasion de connaître le peintre à Oran, avant son exil en France tout au début des années 60. Remarquons que ce n'est pas la première fois au courant de cette année que le CCA ouvre ses bras pour abriter des rencontres sur celui que certains considèrent comme le fondateur incontesté de la peinture moderne algérienne. Le 19 octobre dernier, ce centre a organisé une rétrospective sur Guermaz qui doit prendre fin demain où le public a pu découvrir certaines toiles de ce peintre, dont l'oeuvre est dispersée sur les quatre coins du monde chez des collectionneurs particuliers. Ajoutons que le CCA a aussi abrité en mai dernier la présentation d'une monographie consacrée à l'oeuvre de Guermaz réalisée conjointement par Pierre Rey, Michel-Georges Bernard et Roger Dadoun, publiée par « le livre d'Art » cette année même. Des peintures de Baya et de Khadda, des contemporains de Guermaz, seront exposées lors de la manifestation prévue dès la semaine prochaine. Parmi les exposants, on note aussi la participation de Arezki Larbi et Denis Martinez qui appartiennent à une autre génération que celle de Guermaz. D'autres peintres, plus jeunes, connus surtout en France seront parmi les exposants. Autrement dit, celui qui a préféré « l'exil » volontaire et qui a terminé sa vie dans la solitude la plus totale, a finalement réussi à regrouper trois générations de peintres treize ans après sa disparition, appartenant à différentes écoles picturales. Rappelons que dans le cadre de l'année Guermaz, Oran, sa ville natale, a abrité de son côté deux manifestations qui lui ont été consacrées: l'une à l'IDRH avec la participation de Mediene Benamar et l'autre au CRASC avec la participation du peintre El-Hachemi. Cependant, Guermaz demeure toujours inconnu chez lui. A notre connaissance, un seul collectionneur de peinture vivant à Oran possède une de ses toiles qu'il garde jalousement. Au Musée d'Oran, il existe une seule toile de Guermaz qui n'a jamais attiré l'attention du grand public oranais qui fréquente occasionnellement ce lieu de la mémoire. Répétons-le encore une fois, c'est grâce au « cercle des amis de Guermaz », composé de critiques d'art français qui ont approché ce peintre que l'anonymat où il gisait pendant des décades à accusé une petite brèche. Quant à son oeuvre, il faudrait du temps et de la volonté pour pouvoir la répertorier et la faire connaître.