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A FONDS PERDUS
LES ARABES ET LA CRISE Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 10 - 2008

Les places boursi�res du Moyen-Orient sont en baisse depuis juin dernier et en chute libre depuis dimanche 5 octobre, en raison, notamment, de la d�gringolade des valeurs immobili�res locales. Qu�en est-il d�abord de la premi�re �conomie arabe ? Les deux Bourses �gyptiennes �taient ferm�es le jour du krach boursier.
A leur retour, mardi 7 octobre, apr�s un long cong� co�ncidant avec la fin du Ramadan et la c�l�bration de la f�te de la Victoire sur Isra�l en octobre 1973, les courtiers du Caire et d�Alexandrie retrouvaient l�indice boursier �gyptien, le CASE-30, � son pire niveau depuis deux ans, apr�s son effondrement de 16,47% la veille en cl�ture. Pourquoi une Bourse apparemment si d�connect�e de l�effet domino des cr�dits hypoth�caires am�ricain a-t-elle �t� aussi fortement frapp�e ? Wael Ziada, chercheur � EFG-Hermes Egypte, une banque d'investissement dont les actions propres ont diminu� de 8,6% au cours de la chute, a comment� le naufrage sur la cha�ne Al-Jazeera (1), peu apr�s la fermeture des march�s au Caire et d�Alexandrie. Il impute �l'accident de mardi� � un effet de rattrapage du reste des march�s � notamment ceux du Golfe en d�pression depuis dimanche. Une tendance en cours depuis d�j� une ann�e, par anticipation sur le d�clin du march� mondial. �Quels secteurs ont �t� les plus touch�s et pourquoi ?�, lui demande la cha�ne qatarie. En premier lieu, le secteur financier qui a subi un effondrement de 22,5%, suivi des mat�riaux de construction (20%). Certains acteurs, comme la CIB, la plus grande banque commerciale d'Egypte, ont vu leurs cours baisser de fa�on plus significative : pr�s de 40%. Mais cela n�est que la partie visible de l�iceberg. A la fin de la session du mardi noir, les investisseurs �trangers et institutionnels se sont empress�s de c�der leurs titres. Seuls les investisseurs locaux ont �t� des acheteurs nets. En attendant la stabilisation des march�s des pays d�velopp�s et �mergents, �nous avons besoin d�atteindre le fond�, anticipe l�expert. Et ce n�est pas un simple rel�vement des taux directeurs de la Banque centrale qui aidera le pays des pharaons � remonter la pente : �Pour s�en remettre, il est plus important de suivre l��volution de la situation �conomique mondiale et la capacit� du gouvernement � venir � bout d�une forte inflation et de son d�ficit budg�taire qui p�sent sur l'�conomie dans son ensemble.� Quel conseil donne-t-il aux intervenants sur le march� �gyptien ? �Tout d'abord, ne pas paniquer, juste attendre et observer les tendances� et, au-del�, s�inscrire dans la perspective de la recherche de gains � long terme et de rendements assis sur un �investissement bas� sur les fondamentaux plut�t que sur la sp�culation.� Beaucoup d'Egyptiens sont pauvres, et peu d�entre eux ont un tel app�tit pour les Bourses. C�est pourquoi l�impact de la crise sur l'�pargne des faibles revenus est faible parce qu�elle est tout simplement inexistante et la petite minorit� qui boursicote et sp�cule sans compter a g�n�ralement, comme partout dans le monde arabe, une tr�s faible �compr�hension de la fa�on d'investir�. C�est pourquoi, �ces Egyptiens qui ont trouv� leur fortune r�duite de 40 � 60% ne sont pas pr�s de revenir sur le march�. Qu�en est-il ensuite des richissimes monarchies p�troli�res voisines ? La descente aux enfers des march�s boursiers s'est acc�l�r�e, mercredi 8 octobre, de Duba� � Riyad en passant par Doha, malgr� les tentatives des autorit�s de rassurer les investisseurs : elle d�passait ainsi les 10% � Duba�, ville-�mirat pourtant en plein essor qui vient de lancer deux nouveaux projets immobiliers gigantesques, et approchait 9% en Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut au monde, et au Qatar, l'un des principaux producteurs de gaz de la plan�te. La Bourse de Duba� a ainsi perdu plus du quart de sa valeur depuis dimanche 5 octobre. Certes, les �normes r�serves financi�res de l��mirat devraient lui permettre d'absorber le choc de la crise mondiale du cr�dit. La question : quel avenir procure une �conomie qui repose largement sur des projets et des r�alisations immobili�res pharaoniques ? A quoi serventils ? G�n�ralement, � enrichir des sp�culateurs qui ont souvent emprunt� pour payer 10% du prix d'un immeuble avant sa construction dans le seul but de le revendre en faisant un gros b�n�fice � quelqu'un qui, � son tour, le revendra, et ainsi de suite jusqu�� d�cupler la valeur de certains biens en quelques ann�es � peine. La logique est �rig�e en doctrine d�Etat : les autorit�s viennent d'annoncer la mise en �uvre de deux gigantesques projets, pour plus de 150 milliards de dollars : une nouvelle cit� et une tour de plus de 1 000 m�tres de haut. Le dernier-n� de ces monuments est Atlantis, un complexe h�telier aussi rose que gigantesque, inaugur� le 24 septembre dernier, qui a �t� construit (pour 1,5 milliard de dollars) sur une �le artificielle en forme de palmier. Les touristes convi�s � l�inauguration devaient �tre pr�ts � payer 25 000 dollars la nuit pour pouvoir observer les requins et les raies qui �voluent dans l'aquarium donnant sur le hall et d�ner dans de grands restaurants. A l�autre extr�mit� du Golfe, l��mirat de Sharjah, membre de la F�d�ration des Emirats arabes unis, joue la carte de la culture avec, d�j�, plus de 70 mus�es dernier cri qui projettent ses traditions dans un avenir technologique sans limites. La Banque centrale des Emirats arabes unis, qui a d�bloqu� 13,6 milliards de dollars pour soutenir le march� du cr�dit, faisant �cho aux mesures de sauvetage adopt�es aux Etats-Unis, n�arrive toujours pas � rassurer certains banquiers : ils disent que cela ne suffira pas au regard, notamment, de leurs engagements ext�rieurs. Rien n�y fait, aux Emirats aussi, les banques pr�tent moins, et les finances des entreprises comme les projets de construction s'en ressentent. Jusqu'� r�cemment, le volume de cr�dit augmentait � Duba� de 49% par an (d'apr�s la Banque centrale des Emirats arabes unis), un taux presque deux fois sup�rieur � la croissance des d�p�ts de la banque. Cela inqui�te certains banquiers, qui craignent un effondrement. Nombre de projets des plus extravagants � les �normes centres commerciaux, �les et autres stations de ski en int�rieur � risquent alors d'�tre abandonn�s s'ils n'ont pas d�j� trouv� leur financement. La crise du cr�dit pourrait �galement mettre un frein � la demande car les candidats � l'acquisition vont avoir de plus en plus de mal � obtenir un pr�t. Ce ralentissement sera encore plus fort si la situation s'aggrave en Occident. Les prix de l'immobilier � la vente et � la location, qui �taient rest�s stables jusqu'� pr�sent, devraient bient�t commencer � baisser. Outre les souffrances que subiront leurs projets immobiliers, les pays membres du Conseil de coop�ration du Golfe (Kowe�t, Emirats arabes unis, Bahre�n, Arabie Saoudite, Qatar et Oman) verront, sans aucun doute, se d�pr�cier une partie des 1 000 milliards de dollars investis partout dans le monde par leurs fonds souverains. Ils croyaient faire illusion de peser sur le cours de l��conomie mondiale attel�e � la bulle financi�re, mais �ils ne restent que peu int�gr�s dans le syst�me financier mondial, en d�pit de leur r�le-cl� en tant que fournisseurs de capital, et ont peu ou pas de contr�le sur les d�veloppements en cours�, rel�ve Omar Benderra (2). Les banques arabes qui d�tiennent des capitaux colossaux aux Etats-Unis et dans les banques britanniques sont menac�es par les plans de nationalisation. Leurs investissements sur le moyen terme dans de grandes institutions financi�res ont �t� s�v�rement atteints. Elles ont �t� directement touch�es par l��vaporation de leurs titres et la r�duction significative de la valeur de leurs stocks, m�me si la recapitalisation de leurs actions devrait �tre assez facile, gr�ce � leur richesse en p�trole et les �normes r�serves accumul�es dans les fonds souverains au cours des quelques derni�res ann�es. �Au-del� de ces incidences n�gatives, la crise financi�re commence n�anmoins � produire un effet positif sur les �conomies des pays les moins peupl�s, par la r�duction des fournitures de cr�dit pour les secteurs fortement sp�culatifs. Le risque de surchauffe �conomique a �t� r�el dans des �conomies stimul�es par des investissements disproportionn�s dans l'immobilier�, poursuit Omar Benderra. Les �conomies arabes donnent ainsi l�image d�plorable de vaches d�apparence bien engraiss�es qui regardent passer le train : �La question de savoir si l'�clatement de la bulle financi�re arabe conduira les banques et les investisseurs � r�viser leurs priorit�s et � r�examiner la nature et le placement de leurs investissements est une question ouverte.� M�me si �rien dans leur comportement au cours des trente derni�res ann�es n�indique que cela est susceptible de se produire�, conclut Benderra.
A. B.
(1) - Alex Dziadosz, Al-Jazeera Net.
(2) - Omar Benderra, The Global Financial Crisis andArab Markets, Arab Reform Initiative, 23 octobre 2008.


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