Le Parlement, en ses deux chambres r�unies, a adopt� hier � une large majorit� la loi portant amendement de la Constitution. Comme pr�vu, le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie a �t� la seule formation politique � rejeter ce texte. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - D�put�s et s�nateurs se sont press�s aux premi�res heures de la matin�e � Club-des-Pins pour prendre part � la session extraordinaire du Parlement. 10h10. Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem, Noureddine Zerhouni, Aboudjerra Soltani et Abdelmalek Guena�zia font leur entr�e dans la salle de conf�rences du palais des Nations. Ils sont suivis, quelques minutes plus tard, par Abdelkader Bensalah, pr�sident du Parlement, et Abdelaziz Ziari, pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale, ainsi que par Abderezak Bouhara et Messaoud Chihoub, respectivement pr�sident et rapporteur de la commission mixte. Les quatre parlementaires s�installent � la tribune. D�un ton solennel, Bensalah ouvre la s�ance. Il �num�re un � un les points inscrits � l�ordre du jour. Il annonce, entre autres, qu�un message du pr�sident de la R�publique sera lu avant la cl�ture de la session. C�est au tour de Messaoud Chihoub de prendre la parole. Il fait lecture du r�glement int�rieur. Comme annonc� initialement, le vote se d�roulera � main lev�e. Les points d�ordre sont interdits. Le r�glement int�rieur est adopt� par la majorit� de l�Assembl�e, � l�exception du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie, qui vote contre, et du Parti des travailleurs, qui pr�f�re s�abstenir. Une position plut�t surprenante de la part de la formation de Louisa Hanoune. D�mocratie, transparence, libert� Le chef du gouvernement est invit� au pupitre pour pr�senter au Parlement le projet de loi portant r�vision de la Constitution. Ahmed Ouyahia revient sur l�ensemble des dispositions introduites par Bouteflika � la loi fondamentale. Il axe principalement sur les mesures visant � �sanctuariser � les symboles de la nation et celles cens�es assurer une meilleure repr�sentativit� politique de la femme. Il insiste sur le strict �respect de la souverainet� populaire� pour mieux justifier l�initiative pr�sidentielle. A propos de la lev�e de la restriction des mandats � disposition- cl� de cette r�vision �, il dira : �L�alternance au pouvoir se d�cide par la volont� du peuple seul. En la mati�re, les v�ritables exigences d�mocratiques r�sident dans la transparence et la libert� qui doivent caract�riser le processus. L�alternance au pouvoir serait vaine �galement, dans sa port�e, si elle �tait fond�e sur une quelconque forme d�exclusion pr�alable, au d�triment de la volont� souveraine du peuple, et en dehors de son unique sanction sans appel par la voie des urnes. J�ajouterai, enfin, � titre personnel, que l�Alg�rie, qui panse ses blessures profondes et qui se rel�ve d�une grave crise, a l�gitimement droit � la consolidation de sa stabilit� et � tirer avantage de la continuit� dans son processus de redressement et de reconstruction nationale, pour autant que le peuple le d�cide souverainement, librement et d�mocratiquement.� D�mocratie, transparence, libert� Le discours ne semble pas du go�t de Sa�d Sadi qui feuillette un journal et de Noureddine A�t Hamouda qui quitte la salle de conf�rences pour quelques minutes. L�intervention du chef du gouvernement achev�e, Abdelkader Bensalah annonce une pause d�une demi-heure pour permettre �aux membres de la commission mixte de finaliser leur rapport�. �L�entracte� durera plus d�une heure. La s�ance reprendra donc � 12h10. Le rapporteur de la commission est invit� � pr�senter le rapport. Rien de nouveau. Ce dernier n�est qu�un long et ennuyeux rappel des dispositions du projet de loi. Au passage, les membres de la commission parlementaire mixte ne manquent pas de saluer les nouvelles mesures introduites par Abdelaziz Bouteflika. Un non et puis s�en vont Le moment fatidique arrive. 523 d�put�s et s�nateurs sur les 531 membres du Parlement sont pr�sents au palais des Nation. Abdelkader Bensalah, sur un ton toujours aussi solennel, pr�sente le projet de loi � adoption. Les votant oui sont bien �videmment majoritaires. Les 21 parlementaires du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie votent non. Vingt-deux, pourrions-nous dire, puisque Noureddine A�t Hamouda a vot� avec les deux mains. On compte par ailleurs abstentions. Parmi les abstentionnistes, on retrouve des d�put�s du Front national alg�rien qui ont suivi le mot d�ordre de Moussa Touati. Contre toute attente, et tandis que l�assistance applaudit cet �instant historique �, l�ensemble des parlementaires du RCD quittent la salle de conf�rences. �Nous avons vot� non et nous refusons d�entendre le message du pr�sident de la R�publique. C�est un coup d�Etat constitutionnel. Le Parlement n�a pas � se prononcer sur ce genre d�amendement. La Constitution pr�c�dente �tait claire, lorsque les amendements mettent en cause l��quilibre des pouvoirs, et il y a remise en cause de l��quilibre des pouvoirs, nous devons aller vers un r�f�rendum�, affirme Sa�d Sadi dans un point de presse improvis� dans le patio du palais des Nations. Au m�me moment, Abdelkader Bensalah entame la lecture du message d�Abdelaziz Bouteflika. L�existence m�me de ce message confirme que tout �tait jou� d�avance. Le chef de l�Etat y fait part de �sa fiert� et de sa consid�ration pour l'adoption par les membres du Parlement, � une large majorit�, de la loi portant r�vision de la Constitution�. Comme il ne manquera pas de saluer �le patriotisme et le sens de responsabilit� des repr�sentants du peuple� ainsi que �leur clairvoyance� pour avoir pl�biscit� �cette d�marche louable�. La session du Parlement s�ach�vera comme elle a d�but� par l�hymne national Kassamen� T. H. ZERHOUNI : �Nous ne sommes pas contre les observateurs �trangers� Le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales a annonc�, hier, ne pas �tre contre la venue d�observateurs �trangers lors de la prochaine �lection pr�sidentielle. �Nous ne sommes pas contre les observateurs �trangers. Mais cette mesure doit faire consensus parmi l�ensemble des partis politiques �, a-t-il affirm� en marge de la session du Parlement. T. H. ABDELAZIZ BELKHADEM : �Je n�accepterai pas le poste de vice-Premier ministre� Abdelaziz Belkhadem a d�clar�, hier, ne pas vouloir du poste de vice-premier ministre. �Le poste de vice-Premier ministre ne nous a pas �t� propos� et je ne l�accepterai pas. Je m�exprime en qualit� de secr�taire g�n�ral du Front de lib�ration nationale. Je refuse le poste de vice-Premier ministre.� T. H. AHMED OUYAHIA � PROPOS DU POSTE DE PREMIER MINISTRE : �Attendons la promulgation de la loi� Ahmed Ouyahia sera-t-il le futur Premier ministre de la R�publique alg�rienne ? �Attendons d'abord la promulgation de la loi portant r�vision de la Constitution�, a r�pondu l'int�ress� lors d'une conf�rence de presse anim�e au terme de la session du Parlement. Prudent, Ouyahia a refus� de dire si un remaniement minist�riel pourrait avoir lieu � la faveur de ce changement de statut. �Je suis l�galiste et je le resterai. Cela est une pr�rogative du pr�sident de la R�publique.� Quant � ceux qui ont soulev� le fait que le projet de loi n�est pas pass� par le processus habituel, il r�pondra que la Constitution est claire � ce sujet. �La Constitution permet une telle initiative au pr�sident de la R�publique. La loi fondamentale est une mati�re s�che. Ce n'est pas de la po�sie.�