Vote n C'est sans surprise que le Parlement – avec ses deux Chambres réunies – devait adopter ce matin le projet de loi portant révision de la constitution. Réunis au palais des nations, à Club-des-Pins à Alger, les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) et les sénateurs du Conseil de la nation, au nombre de 529 ont voté dans leur écrasante majorité en faveur des amendements proposés. A l'heure où nous mettons sous presse, le vote n'a pas encore eu lieu, mais au vue de la température ambiante régnant ce matin au Club des Pins, seuls les élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), 19 députés et 2 sénateurs, devaient voter contre. Il y a lieu de signaler que pour être promulguée, la loi portant révision de la Constitution doit être votée par les 3/4 des membres du Parlement, soit 400 voix au minimum. Présidée par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, la réunion des deux chambres du Parlement s'est déroulée en présence du Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et des membres de l'exécutif. Dans son exposé, M. Ouyahia a mis l'accent sur le contenu historique de cette révision qui vise «un meilleur fonctionnement des institutions de l'Etat. Nous sommes là, aujourd'hui, pour la consolidation du processus de redressement et de reconstruction nationale, grâce à une adaptation du socle constitutionnel de la République algérienne démocratique et populaire qui est l'aboutissement de la glorieuse révolution du 1er Novembre 54», a-t-il ajouté. Après l'ouverture officielle de la séance, les membres de l'APN et du Conseil de la nation ont adopté le règlement intérieur. Suite à quoi, le Chef du gouvernement a présenté le texte de révision conformément à l'article 176 de la constitution, les amendements ont été ensuite soumis, article par article, au vote des députés et des sénateurs qui devaient les adopter à main levée. Ces amendements introduits à la loi fondamentale du pays de 1996 stipulent, notamment que le président de la République est rééligible pour un mandat de 5 ans dans une démarche qui vise à redonner à la souveraineté populaire «sa pleine et libre expression». Ils introduisent également la fonction de premier ministre et permettent au chef de l'Etat de nommer un ou plusieurs vice-premiers ministres. De même, ils font obligation à l'Etat de promouvoir l'écriture de l'Histoire et son enseignement aux jeunes générations, et de renforcer les droits politiques de la femme par une large représentation au sein des assemblées élues. Il y a lieu de rappeler que c'est la deuxième fois en 6 ans que le parlement se réunit pour amender la constitution. La première fois, c'était en mai 2002 pour voter une disposition consacrant tamazight comme langue nationale et officielle.