Le pourquoi, le comment et la portée politique de la révision constitutionnelle décidée par le chef de l'Etat, tel est l'objet de la réunion, hier, des membres des deux chambres du Parlement issus du Rassemblement national démocratique (RND) avec le secrétaire général, Ahmed Ouyahia. Cette réunion, abritée par l'hôtel Essafir, intervient à la veille de l'amendement du texte fondamental du pays, prévu aujourd'hui au palais des Nations (Club des Pins). Il ne s'agit pas, dira d'emblée Ouyahia à l'adresse des députés et sénateurs RND, de les convaincre de la nécessité de cette procédure, le récent congrès du parti ayant statué sur la question, mais de les mettre au fait des amendements apportés par le président de la République. «Ces amendements concernent les symboles de l'identité algérienne que sont le drapeau et l'hymne nationaux ; la réhabilitation de la place de notre histoire ainsi que la promotion de la femme dans le champ politique. Les 104 parlementaires appartenant à la famille politique du RND voteront ce matin oui à la révision de la Constitution conformément à une résolution du 3ème congrès du parti, lequel a également adopté la résolution de soutien à un troisième mandat de Abdelaziz Bouteflika», rappelle Ouyahia. Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que les amendements seront approuvés par le Parlement «en respect de cette Constitution». Celle-ci ajoutera-t-il, a octroyé au président de la République les prérogatives qui lui ont permis d'opter pour l'article 176 afin d'amender la présente Constitution, plutôt que de se référer au référendum populaire. «La non-limitation des mandats n'est également pas contraire à la démocratie […] Le fait qu'il n'y aura pas de débat à l'occasion du vote des amendements ne signifie pas que la dictature va s'abattre sur le Parlement», enchaînera-t-il, citant l'exemple de l'ex-président américain, Roosevelt, qui avait cumulé trois mandats. Ouyahia n'omettra pas de réitérer ce qu'il avait déjà annoncé durant le 3ème congrès, à savoir que le parti qu'il dirige mobilisera sa machine électorale au service de la campagne en faveur du candidat Bouteflika. M. C. Ouyahia se prononcera ce matin sur la démission du gouvernement C'est ce matin, à l'occasion de l'adoption des deux chambres du Parlement que le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, se prononcera sur la lancinante question de son départ de la tête de l'exécutif, comme rapporté cette semaine par la presse. «Je ne ferai aucun commentaire en tant que chef du gouvernement, j'animerai demain [aujourd'hui, ndlr] une conférence de presse !», a-t-il déclaré hier aux journalistes qui l'interpellaient sur cette question, en marge de la rencontre avec les parlementaires de son parti. M. C.