Depuis quelques jours, le tribunal correctionnel d�El-Hadjar et la gendarmerie de Sidi Amar ont du mal � contenir des dizaines de personnes, pr�venues ou t�moins, dans l�affaire de vols de produits sid�rurgiques au complexe d�El- Hadjar. Il s�agit d�un des plus importants d�lits depuis l�implantation de la soci�t� francoindienne Arcelor-Mittal Annaba en Alg�rie, il y a un peu plus de sept ann�es. Selon des sources cr�dibles proches des enqu�teurs, le pr�judice financier, qui s��talerait dans le temps, se chiffrerait � plusieurs centaines de millions de dinars. Il est le fait d�une bande organis�e, compos�e de plusieurs individus, dont des chauffeurs de poids lourds, des informaticiens et des receleurs. Quatre membres de ce r�seau, dont le chauffeur du poids lourd, sont en d�tention provisoire. Dans l�espace aussi, du fait de la domiciliation des complices dans diff�rentes r�gions de l�est du pays, o� les produits vol�s, en majorit� des t�les d�acier, sont d�pos�s ou �coul�s. L'affaire a pour origine un bon de chargement. Il est connu par tous les clients du producteur franco-indien de la sid�rurgie � Annaba sous l�appellation �BCH�. Il a �t� pr�sent� par le chauffeur du poids lourd, charg� de t�les lamin�es, pour un montant de 1,48 million de dinars. Il s�est av�r�, apr�s v�rification approfondie, qu�il s�agissait d�un faux r�sultat de scannage du vrai. Les faussaires ignoraient certainement que ce dernier n�avait plus cours, car supprim� r�cemment par les responsables de la direction des exp�ditions. Ce �BCH� contrefait comportait �galement le cachet humide du service comp�tent pour les chargements, confectionn� par les faussaires. Ce qui, apparemment, �tait insuffisant pour prendre � d�faut la vigilance de l�un des pr�pos�s au contr�le. Ce dernier a alert� sa hi�rarchie et, moyens informatiques aidant, on a r�ussi � d�tecter le faux. Confondu en pr�sence des gendarmes arriv�s entre temps, le chauffeur d�balla tout ce qu�il savait sur le vol, le r�seau et le complice, qui attendait la sortie du camion sur le parking � l�entr�e du complexe. Ce r�seau serait en �troite relation avec de gros op�rateurs �conomiques, habitu�s des importations tous genres, y compris des produits sid�rurgiques, dont le rond � b�ton et les t�les lamin�es. L�effondrement du march� du fer et de l�acier, � travers le monde et en Alg�rie, semble avoir aiguis� les app�tits. Tant et si bien que se sont constitu�s des groupes � int�r�ts financiers totalement divergents. C�est un membre de ces groupes, importateur de son �tat, qui aurait appel� au t�l�phone l�agent contr�leur pour d�noncer le r�seau. Du c�t� de la direction g�n�rale d�Arcelor-Mittal, on n�a pas souhait� faire de commentaires sur ce dossier. On a cependant confirm� l'information relative � la tentative de vol. �L�enqu�te diligent�e par la Gendarmerie nationale permettra l�identification et l�interpellation de l�ensemble des membres du r�seau, s�il existe r�ellement. Nous ne pouvons en dire plus pour le moment�, s�est-on limit� � affirmer. Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour la soci�t� Arcelor-Mittal, confront�e � une baisse sensible des prix de ses produits et au m�contentement de la majorit� de ses clients. Ces derniers lui reprochent le maintien des anciens prix, pour des bons de commande d�pos�s bien avant la crise �conomique et financi�re mondiale et non satisfaits. Nos sources indiquent que la f�brilit� qui s�est empar�e du march� national des produits sid�rurgiques a aiguis� les app�tits de ceux int�ress�s par le gain facile. Ils sont bien introduits dans le milieu du commerce de gros. La crise �conomique et financi�re mondiale est l�autre argument avanc� par les importateurs pour casser les prix. Ce dont ont profit� les membres du r�seau de faussaires et de voleurs, pour s�y introduire et proposer le butin apr�s les vols � un prix d�fiant toute concurrence. �Ce qui n�est pas le cas chez Arcelor-Mittal, qui non seulement n�a pas satisfait nos bons de commande, d�pos�s avant la crise, et qui, apr�s le d�clenchement de celle-ci, veut nous faire appliquer les anciens tarifs�, ont d�plor� certains commer�ants du march� de gros de produits sid�rurgiques, anciens clients d�Arcelor-Mittal.