L'affaire de l'atelier clandestin découvert ces derniers temps dans l'enceinte même du complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba) sera bientôt portée devant le tribunal territorialement compétent. « L'instruction judiciaire est encore en cours et ne manquera certainement pas de lever le voile sur cette zone d'ombre qui a éclaboussé le complexe », a déclaré M. Karbaoui, membre du syndicat qui suit de près le développement de cette affaire. Quatre personnes ont été mises sous contrôle judiciaire par le juge de la première chambre d'instruction près le tribunal de Annaba. Il s'agit du directeur du laminoir à froid (LAF) de l'entreprise sous-traitance ETB TCE, d'un chef de secteur du service décapage de fer blanc, de l'exploitant de cet atelier clandestin et de son fils. Dans cet atelier relevant de l'entreprise sous-traitance ETB TCE, on confectionnait et transformait en toute quiétude des produits à l'aide de matière première (tôle galvanisée et fer blanc) appartenant au complexe, indique-t-on. Le scandale avait éclaté suite aux dénonciations d'un employé de l'usine ArcelorMittal qui avait alerté les responsables sur l'existence d'une fabrique illégale implantée dans un bâtiment de la station de traitement des eaux à l'arrêt depuis les années 1990. Aussitôt informée sur la découverte de cet atelier, la direction générale de l'usine ArcelorMittal Annaba avait déposé une plainte qui a abouti à une enquête diligentée par la brigade de Gendarmerie nationale de Sidi Amar. Plus loin, la direction a immédiatement réagi par la résiliation pure et simple du contrat qui lie l'entreprise incriminée à Arcelor-Mittal. S'exprimant récemment sur cette affaire, le mis en cause principal, le patron de l'entreprise ETB-TCE, a déclaré que les enquêteurs de la gendarmerie n'ont relevé aucun délit de vol de matière ou d'équipement, « à l'exception de la présence de la tôle achetée au marché noir », a-t-il précisé. Notons que ce scandale est le troisième du genre qui concerne une entreprise de sous-traitance depuis l'avènement de la nouvelle direction syndicale. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar avait été secoué, rappelons-le, par les transactions douteuses des entreprises étrangères telles l'indienne Grand Smithy Works (GSW) et une autre de nationalité turque.