Apr�s avoir �t� pendant longtemps les b�tes de compagnie pr�f�r�es de l�homme, ne voil�-t-il pas que chats et chiens sont rel�gu�s en deuxi�me position. La concurrence fait rage, avec l�arriv�e, dans les animaleries de la capitale, d�une nouvelle race d�animaux dont la place est normalement au zoo tels les �cureuils, perroquets, cam�l�ons, singes, hamsters, cochons d�Inde... Le plaisir des enfants C�est une petite animalerie situ�e en face de la place Kennedy, � deux pas du march� d�El-Biar, qui attirera notre attention. �Les pensionnaires� prennent l�air sur le trottoir, ce qui ne manque pas d�attiser la curiosit� de tous les passants. Un perroquet gabonais qui baragouine quelques premiers mots ; un �cureuil grignotant une noisette ; un cochon d�Inde jouant � cache-cache avec un lapin et des tortues piquant un petit somme. Les hamsters, quant � eux, tournent en rond dans leur cage tandis que d�adorables chatons s��tirent paresseusement, nullement d�rang�s par les gazouillis stridents des canaris et chardonnerets... Toutes ces petites espi�gleries n�ont pas �chapp� aux enfants qui sont aux premi�res loges les yeux grands comme la lune. �Maman, s��crie une petite fille, ach�te-moi un petit lapin�... Cette animalerie tr�s anim�e ne d�semplit jamais, au grand bonheur de son propri�taire, Hac�ne (29 ans). �Avant d�investir ce cr�neau, je v�g�tais car mon taxiphone tournait au ralenti. Depuis ma reconversion, les affaires marchent comme sur des roulettes. Les Alg�rois adorent les animaux de compagnie. Une nouvelle tendance est apparue ces derni�res ann�es. De plus en plus de clients sont � la recherche d�animaux plus exotiques tels les perroquets, les singes, les �cureuils, les hamsters...� Tortues sp�cial grigris S�il y a un animal pour qui les Alg�riens ont beaucoup d�affection (notamment les enfants), c�est bien la tortue (de mer ou de terre). �Les petits sont amus�s par cette b�te portant sa maison sur son dos. Les adultes l�ach�tent plut�t par superstition car on dit qu�une tortue dans la maison �loigne le mauvais �il. On m�en rapporte essentiellement de Mostaganem. J�en vends environ 15 par jour. Certaines personnes bizarres m�ont m�me avou� les utiliser � des fins de sorcellerie, au m�me titre que les h�rissons !� Hac�ne poursuit : �Par ailleurs, les perroquets gabonais sont tr�s recherch�s, pas pour faire des grigris, rassurez-vous (rires). Il y a quelques mois, une maman m�en a command� un pour l�offrir � son fils � l�occasion de sa r�ussite � l�examen de 6e. Ces volatiles sont tr�s dr�les. J�en avais un qui �tait expert dans les youyous. Un f�tard qui mettait une sacr�e ambiance. Leur raret� fait grimper leur prix, environ 40 000 DA l�un.� Dans cette animalerie, on peut acheter des petits chats siamois (3 500 DA), des coqs (500 DA), des mini-poissons multicolores (70 DA pi�ce), des h�rissons (700 DA), des petits �cureuils (2 500 DA), des cochons d�Inde (2 500 DA) et des lapins blancs de race espagnole (2 500 DA). �Les lapins sont tr�s appr�ci�s surtout par les bambins. Les blancs partent comme des petits-pains �, indique notre interlocuteur. Qu�en est-il du chardonneret, cet oiseau � la m�lodie envo�tante, qui est en voie de disparition dans notre pays ? �On �prouve de plus en plus de mal � s�en procurer. Nos fournisseurs nous en ram�nent sp�cialement de Jijel, de B�ja�a et des fronti�res marocaines. Le chardonneret albinos peut se vendre jusqu�� 10 millions de centimes.� Les chardonnerets en voie d�extinction Dans des cages suspendues, quelques �b�b�s� de cette esp�ce de volatile picorent des graines. �Celui-l�, indique Hac�ne en pointant du doigt un de ces oisillons, ne sait pas encore chanter. Il a � peine 8 semaines. Il faut compter 7 � 8 mois avant de le voir � l��uvre. Pour l�y aider, des CD de dressage sont disponibles.� Un coq pour les superstitieux Cages, aquariums, museli�res... divers accessoires pour animaux de compagnie sont �galement vendus. Des clients ach�tent croquettes, graines et vitamines. Ils n�h�sitent pas � demander conseil � Hac�ne quand leur petite boule de poil ou de plume a quelques bobos. Il y a des gens qui commandent des �ufs de ferme pour retrouver une sant� en b�ton (15 DA l�unit�). D�autres r�servent un coq comme cette dame qui tient � �faire couler du sang� dans la nouvelle villa qu�elle vient de construire. �C�est pour conjurer le mauvais sort�, lance-t-elle. Des singes vendus sous le manteau Le plus �tonnant, c�est cette nouvelle cat�gorie de clients qui recherchent d�sesp�r�ment la compagnie d'un quadrup�de dont la place est normalement au zoo : le singe ! �Leur vente est illicite et pourtant on peut s�en procurer au march� des animaux d�El-Harrach tous les dimanche et vendredi entre 15 000 DA et 30 000 DA.� Les autorit�s concern�es sont-elles au courant de ces transactions commerciales d�un nouveau genre ?