La d�l�gation d�El-Tarf a inaugur� sa visite � Chlef par une tr�s belle et int�ressante exposition. C'est le Centre culturel islamique qui a abrit� cette manifestation. Dans la premi�re salle, notre guide, le tonitruant Kahli Djamal, biologiste et �cologiste accompli, nous commente d'imposants panneaux d�crivant sa r�gion. Il est surtout question du Parc national d'El-Kala. Sur la premi�re photo appara�t un vol d�oiseaux sur un superbe plan d'eau. Notre invit� nous explique �que cette r�gion naturelle, cr��e en 1983, sur une superficie de 70 000 ha, est une mosa�que d'�cosyst�mes forestiers, lacustres, dunaires, marins. De ce fait, ces derniers sont les plus riches de la M�diterran�e. La flore, la faune, son patrimoine culturel lui ont valu l'inscription au patrimoine en tant que r�serve de la biosph�re par l'Unesco en 1990. Le charme de la r�gion est rehauss� par la pr�sence de trois lacs de dimensions internationales, dispos�s en arcs de cercles autour d'El-Kala. Ce sont les lacs Mallah, Oubeira et Tonga qui communiquent avec la mer par l'interm�diaire d'un chenal. Ils sont aliment�s par des sources de montagnes. Le spectacle devient f�erique en hiver. En effet, ces zones humides sont situ�es sur les voies de migrations de milliers d'oiseaux venant d'Europe et d'Asie pour hiberner ou se reposer. Ce centre de biodiversit� est consid�r� comme le plus important site ornithologique du bassin m�diterran�en. Une gravure � c�t� montre un troupeau de cerfs de barbarie qui sont les mammif�res embl�matiques d'une richesse faunesque repr�sent�e par 40 esp�ces. M. Kahli s'insurge contre le manque de gestes �cologiques de la part des touristes. Il nous explique aussi la provenance du nom Tonga que porte un des lacs. En effet, un bateau d'esclaves a �chou� sur la c�te, donnant naissance � une colonie d'Africains. Devant la photo du �Bastion de France�, notre invit� nous pr�cise que cette citadelle a �t� �difi�e en 1628 par un capitaine marseillais, Sanson Appollon, sur un terrain d'une concession, pour exploiter le corail, acquise aupr�s du dey, le ma�tre des lieux. Le palais de Lalla Fatma est aussi superbement repr�sent�. Ce vestige, situ� � El-Ayoune, date de l'�poque romaine, et servait de bain. Devant l'image d'un banc de corail, notre �cologiste nous explique que ce poisson mort devient un mat�riau pour les artisans. La p�che � l'aide de la croix de Saint Andr� a massacr� le corail car ce dernier met 40 ans pour se reproduire. Des photos de Dolmens et Menhirs attestent de la pr�sence d'une civilisation pr�historique � El-Tarf. Tout autour de ces superbes panneaux, sont entrepos�s sur les tables les travaux des diff�rents artistes. Il y a les incontournables bijoux en corail et des objets de d�coration faits de cette mati�re. La bruy�re est aussi un mat�riau tr�s pris� pour la confection de pipes, gr�ce aux immenses for�ts d'El Tarf qui en rec�lent. Un autre artiste fait de tr�s beaux tableaux avec� des �corces de pistaches ! Des guendouras brod�es de fils d'or attestent du savoir-faire de leurs couturi�res. M. Layachi Messaoudi nous fait d�couvrir la tchekhchoukha d'El-Tarf et ses petits flacons d'huile de lentisque, efficace pour la grippe. Dans la seconde pi�ce, nous retrouvons M. Kahli, qui nous montre des tableaux originaux � base de feuilles de palmier vernis. Il nous confie qu'avant de commencer un tableau, il badigeonne la toile d'argile comme pour marquer sa communion avec la nature qu'il v�n�re. M. Achour raffolle de la sculpture avec la bruy�re et nous rappelle que celle d'El-Tarf est d'un label reconnu mondialement. Pour ses �uvres, il utilise aussi la corne de vache. A c�t�, on peut d�couvrir des sculptures sur verre et des scorpions faits avec du coquillage. Mme Abada, responsable de la d�l�gation, nous avoue �tre �tr�s touch�e par l'accueil tr�s chaleureux r�serv� � ses artistes mais regrette les conditions atmosph�riques qui ont un peu g�ch� la f�te�. Elle se montre admirative de la zaou�a Medjadja et pr�conise que cette derni�re soit class�e par la direction du patrimoine. Des soir�es musicales ont eu lieu avec Cheb Ka�s, Hassen, Karima, la troupe Bega. Cheb Hassen qui chante le malouf moderne me fait savoir qu��il a commenc� comme musicien et a m�me compos� pour le Tunisien Ziad Kais. Il trouve que ces �changes culturels sont tr�s enrichissants�. C�t� lettres, nous avons pu assister � deux conf�rences. La premi�re est celle de Mlle Derradji qui nous a parl� d'un conte Bourouda(la froideur) qui exprime toute l'indiff�rence qui caract�rise notre soci�t�. La deuxi�me intervenante est Mlle Biouaichaoui Fatma. Elle nous parle de son roman Imraa taskounouni( une femme m'habite) qui traite de la libert� de la femme.