Une vingtaine de jeunes, arr�t�s vendredi dernier pour avoir manifest� dans la capitale en solidarit� avec le peuple palestinien, ont �t� pr�sent�s hier devant le procureur de la R�publique du tribunal d�Alger. Ils devront compara�tre prochainement devant le juge pour r�pondre du chef d�inculpation suivant : destruction de biens d�autrui, attroupement et outrage � corps constitu�. Salima A. - Alger (Le Soir) - Pour leurs familles, qui se sont regroup�es hier devant le tribunal Abane- Ramdane � Alger, c�est le d�sarroi total. Elles ne comprennent pas pourquoi ces manifestants, sortis dans la rue pour exprimer leur soutien et leur solidarit� avec le peuple palestinien, se retrouvent accus�s de saccage et de casse. Bless�s pour la plupart d�entre eux, selon les t�moignages des familles, ils ont entre 20 et 38 ans. Tous sont sortis apr�s la pri�re de vendredi pour une marche pacifique, qui s�est sold�e par des arrestations apr�s l�intervention de la police qui a stopp� les manifestants et les a dispers�s. �Mon fils est sorti pour exprimer sa col�re contre les massacres de Ghaza. Est-ce que vous pouvez imaginer qu�un p�re de famille comme lui puisse s�adonner � des actes de vandalisme ?� s�interroge la m�re de Aziz, un des accus�s qui �ne (veut) plus entendre parler de manifestation�. Abderrezak, natif de Bouzar�ah, attend des nouvelles de son neveu �g� de 25 ans, bless� et arr�t� depuis vendredi. �Mon neveu est venu marcher pour la Palestine et non pour casser. Je l�ai rencontr� au commissariat de police o� il m�a confi� qu�il avait �t� arr�t� puis tabass� au moment o� il voulait quitter la manifestation qui commen�ait � d�border �, affirme-t-il. Pour lui, �ce qui se passe n�est ni plus ni moins que de l�injustice�. Un autre groupe de jeunes est venu soutenir un ami qui avait, lui aussi, particip� � la marche de solidarit�. Si eux ont r�ussi � s�enfuir, leur camarade bless� a �t� vite embarqu� par la police. �Nous venions de Kouba. Arriv�s � la Grande-Poste, la police a commenc� � nous disperser. Nous �tions au premier rang et c��tait difficile d��viter les matraques. Notre copain a �t� bless� et il a vite �t� embarqu�. Les forces de l�ordre ont �t� brutales et ce sont elles qui ont commenc� les provocations. Ceux qui ont pu s�enfuir ont �chapp� aux coups de matraque, les autres ont pay� pour ceux qui nous ont demand� de faire cette marche�, nous a racont� Sofiane qui ne comprend pas pourquoi ils ont �t� appel�s � une marche pour �tre tabass�s ensuite. �Si j�avais su que la marche allait mal tourner, je ne serais pas sorti de chez moi�, avoue Karim, la vingtaine entam�e. Selon les propos d�un p�re de famille, c�est aux organisateurs de cette marche de venir aujourd�hui rendre des comptes � la justice. �Pourquoi le monde entier a exprim� sa col�re contre Isra�l alors que les Alg�riens, on leur interdit cela ? C�est � la t�l�vision que j�ai entendu qu�il y aurait une marche. Pourquoi l�a-t-on autoris�e pour ensuite nous tabasser ? On voulait juste exprimer notre solidarit� et la peine que nous ressentons envers nos fr�res de Ghaza, la col�re et la haine envers Isra�l et tous ceux qui le soutiennent�, s�est indign� un jeune manifestant de 22 ans. �Nos c�urs et nos �mes sont d�chir�s par ce qu�on voit. Nos enfants ont juste voulu marcher pacifiquement. Mais ils ne sortiront plus jamais pour soutenir quoi que ce soit dor�navant �, a d�clar� un autre parent venu exiger la lib�ration de son fils devant le tribunal d�Alger.