Au moment o� les informaticiens et les chercheurs en cryptologie du monde entier claironnent que la s�curit� sur Internet et autres r�seaux similaires de communication est �incontr�lable�, le minist�re de l�Int�rieur alg�rien tergiverse sur l�informatisation des fichiers de l��tat civil � cause notamment de ce probl�me de s�curisation du futur r�seau. Les gestionnaires de ce dossier, qui se penchent actuellement sur le syst�me de s�curit� de ces fichiers, aspirent � un risque z�ro. �Les fichiers de l��tat civil sont tr�s sensibles. C�est la m�moire de tout un peuple et nous devons nous assurer de l�absence de tout risque de piratage qui pourrait affecter ce r�seau. Il faudrait que le futur r�seau soit s�curis� � 100 %. Nous aspirons � un risque z�ro�, dira le chef du service des affaires publiques et de la r�glementation de la commune de Constantine. En fait, ce degr� de risque n�existe nulle part ailleurs. Et n�importe quel bon informaticien, � partir de n�importe quel point du monde, constitue ind�niablement une menace potentielle pour tout r�seau informatique. M�me les intranets sont vuln�rables. Une �libert� informatique� qui serait la moins mauvaise des solutions, du fait que les malfrats, eux aussi, pourraient utiliser � leurs avantages des syst�mes v�ritablement s�curis�s, la police ne pourrait plus agir dans ce cas de figure. Ainsi, les chantiers d�informatisation des fichiers de l��tat civil, lanc�s par ladite administration depuis pratiquement une �ternit�, risquent de s��taler encore dans le temps. Quant aux citoyens, qui aspirent � une qualit� de service meilleure et � une instantan�it� dans le traitement de leurs commandes de documents d��tat civil, ils n�ont qu�� prendre leur mal en patience. �Sous d�autres cieux, on r�pond instantan�ment aux commandes des citoyens. Tout est informatis�. Ici, il nous faut encore une �ternit� pour �tre � la page�, l�chera un septuag�naire, retrait� de son �tat, qui venait demander un extrait d�acte original de naissance. La pr�pos�e au guichet lui a signifi� qu�il ne pourrait avoir son document avant deux jours. D�cid�ment, cet argument de s�curisation du r�seau d�note l�incomp�tence des meneurs de l�informatisation du service de l��tat civil. Autant dire que les op�rations de modernisation ont �t� d�finitivement achev�es dans plusieurs autres structures administratives. L�exemple du secteur de la justice est enviable. Le citoyen peut, depuis plusieurs ann�es d�j�, se procurer son certificat de nationalit� ou l�extrait de son casier judiciaire � partir de n�importe quelle juridiction � travers le territoire national. Ceci est possible gr�ce � un r�seau informatique, d�autant que les informations stock�es dans les serveurs de l�administration judiciaire sont de la m�me nature que ceux du service en question, c�est�- dire que ce sont des donn�es sur l��tat civil des Alg�riens. Pourtant, plusieurs communes du pays, � l�instar de Constantine d�ailleurs, o� toutes les donn�es � compter de 1920 sont num�ris�es, ont achev� les op�rations de num�risation des donn�es sur l��tat civil. Les bases de donn�es sont fin pr�tes et il ne reste que leur mise en r�seau. Certaines communes d�livrent d�j� des documents d��tat civil trait�s par des moyens informatiques. �Il ne s�agit pas d�une version num�ris�e de l�acte lui-m�me, mais c�est du simple traitement de texte�, affirme le chef du service des affaires publiques et de la r�glementation de la commune de Constantine. � ses yeux, la saisie des renseignements pour les actes de l��tat civil serait plut�t une perte du temps. �Nous pr�f�rons remplir les documents � la main plut�t que d�utiliser des �quipements informatiques. Nous pouvons gagner beaucoup de temps�, expliquera-til. Mais pourquoi n�opterait-on pas pour des r�seaux, pour chaque circonscription, � partir du moment o� les banques de donn�es sont fin pr�tes ? D�s lors, l�argument de la s�curisation du �r�seau national � deviendrait caduc. Dans plusieurs wilayas, plusieurs petites communes ont, en effet, r�ussi cette �prouesse� sans que cela rel�ve d�une simple op�ration de traitement de texte mais bien � partir d�une base de donn�es r�elles. En g�n�ral, on constate � Constantine, depuis quelques mois, un l�ger mieux dans le traitement des commandes par les citoyens de documents d��tat civil, m�me s�il subsiste encore des probl�mes de part et d�autres au niveau des neuf secteurs urbains de cette commune, o� le citoyen est pris en otage avec des mesquineries bureaucratiques encore courantes. Pr�c�demment, obtenir un extrait d�acte original de naissance, � titre d�exemple, relevait d�un v�ritable parcours du combattant. Le demandeur pourrait attendre, parfois, une quinzaine de jours pour obtenir ce fameux document. Enfin, il convient de noter que cette administration d�livre, en moyenne, 1 800 extraits d�actes par jour. Un chiffre qui, parfois, atteint des pics d�passant 3200 d�extraits d�actes par jour. Le nombre des actes enregistr�s sur les morasses de cette commune est de l�ordre de 1,5 million. Plus de 25 000 nouveaux actes de naissance ont �t� enregistr�s durant l�ann�e 2008, dont 9 000 seulement pour ceux r�sidant � Constantine. Les autres habitent, soit les communes d�pendant administrativement de la wilaya de Constantine, soit les communes environnantes d�pendant des wilayas limitrophes. Sur un autre plan, le service de l��tat civil de la commune de Constantine a enregistr� environ 4000 rectifications sur les renseignements consign�s sur ses registres. Un chiffre qui repr�sente pratiquement la moyenne depuis plusieurs ann�es, selon le chef du service des affaires publiques et de la r�glementation. Selon ses dires, cette r�alit� s�explique par les d�g�ts caus�s par l�arabisation, entam�e en 1976. D�ailleurs, avance-t-il, la quasi-totalit� des erreurs corrig�es sur les actes d��tat civil remontent � cette p�riode allant de la fin des ann�es 1970 au d�but des ann�es 1980. D�autres erreurs sont � mettre au passif des fonctionnaires des h�pitaux. Il proposera, � ce titre, la cr�ation d�un formulaire qui serait rempli par les int�ress�s au moment de l��tablissement du certificat d�accouchement. Un document qui sera annex� au dossier transmis au service de l��tat civil.