Le recours à l'informatisation de gestion de l'état civil s'impose aujourd'hui. Devant un service jugé non satisfaisant, car ne répondant vraiment pas à la demande des usagers, souvent en attente des heures entières, agglutinés aux guichets pour se faire délivrer les actes de l'état civil, ne faut-il pas penser à l'informatisation de ces mêmes services. A ce problème de taille, se pose également celui de la manipulation abusive des registres, plus que jamais menacés par la déperdition. Depuis 1997, l'année où l'Algérie a commencé à embrayer sur l'informatisation de l'état civil, ce projet n'arrive toujours pas à se matérialiser, alors que la solution de la modernisation de l'état civil est devenue une urgence. Constantine n'est pas à l'abri des dysfonctionnements constatés sur le terrain. Rien que pour l'année 2007, pas moins de 1 200 erreurs sur les documents officiels ont été enregistrées. Des informaticiens algériens, installés au Canada, ont conçu un projet d'informatisation de l'état civil, qui permettra, selon Bouaâlem Aliouat, manager de cette équipe, « une gestion plus rigoureuse de ce service, et une célérité dans la délivrance des documents officiels, avec une sécurité optimale en matière d'accès à la base de donnée ». Il s'agit de la mise en place d'un système qui assurera « une mise à niveau de la gestion de l'état civil, une économie en matière de documents pré-imprimés, un redéploiement plus efficient de l'effectif de l'APC, une meilleure sécurisation des écritures avec limitation des responsabilités, ainsi que l'élimination des erreurs de transcription, notamment lors de la traduction ». Ce projet est composé de 3 options réseaux, à savoir un réseau local, un mixte et un autre national. « Parmi les avantages du réseau local se trouve celui de la rapidité dans la délivrance des documents sans erreur, et la suppression des chaînes interminables », souligne B. Aliouat, qui ajoute que « le seul inconvénient caractérisant cette option est que le citoyen non natif de la commune où il réside ne peut se faire délivrer un acte original ». Le réseau mixte, quant à lui, assure tous les avantages de celui local, et peut être utilisé à tout moment, servant de sécurité pour n'importe quelle panne momentanée du réseau national. Ce dernier doit comporter un serveur national auquel seront connectées toutes les APC du pays. « Tout citoyen désirant se faire délivrer un document d'état civil peut l'obtenir dans n'importe quelle commune », rassure le manager. Interrogé sur les délais de réalisation de ce projet, celui-ci affirme que 12 mois sont envisageables pour installer ce système. Seulement, l'opération de transcription des registres vers le système pourrait durer. Notre interlocuteur tiendra à préciser que ce projet, qui lui tient à cœur, lui et son équipe, « pourrait contribuer à la modernisation des services de l'état civil en Algérie ». Il suffirait, selon lui, « de donner l'occasion à beaucoup de cerveaux algériens, vivant à l'étranger, de servir leur pays ».