Les combats qui font rage � Ghaza sur le terrain militaire s'accompagnent de batailles m�diatiques et de propagande comme lors de la premi�re guerre du Golfe et plus r�cemment durant l'invasion de l�Irak par les Am�ricains. L'objectif est de rallier l�opinion publique internationale � leur cause. Les restrictions et les interdictions faites � la presse internationale de couvrir les �v�nements qui se d�roulent � l'int�rieur de Ghaza sont un signe de f�brilit� d�fensive dans un monde o� les nouvelles technologies de l'information et de la communication battent en br�che toute vell�it� d'�riger des barri�res qui dissimulent et faussent la v�rit�. Internet, le t�l�phone portable, les t�l�chargements, les vid�os amateurs constituent des vecteurs techniques contre lesquels les bombes isra�liennes ne peuvent rien. Cette �vidence est mise � nu par les appels des m�dias internationaux de tous les continents � l'initiative de Reporters sans fronti�res. Dans le communiqu� de cette organisation, il est notamment dit : �Face � l'ampleur des op�rations militaires, ainsi que les r�percussions qu'elles provoquent dans le monde entier, la fermeture de la bande de Ghaza � la presse par les autorit�s isra�liennes nous para�t intenable et dangereuse. Il est incompr�hensible qu'Isra�l emp�che la presse de rendre compte de mani�re ind�pendante d��v�nements qui nous concernent tous.� Le ton est ainsi donn� et devant la catastrophe humanitaire provoqu�e par l'arm�e d'occupation isra�lienne, l'on assiste � un glissement du discours partial des m�dias occidentaux, domin�s dans leur immense majorit� par le lobby isra�lien (presse �crite, parl�e et film�e comprise), vers un discours parl� et film� plus �quilibr�. Cette domination, selon Jean-Fran�ois Tealdi, pr�sident du SNJCGT, s'expliquerait, pour ce qui est des m�dias fran�ais, par le fait que ces derniers �ont un probl�me par rapport � tout ce qui touche le monde juif. La Shoah marque encore les journalistes, consciemment ou inconsciemment, mais aujourd'hui l'Etat d'Isra�l ne peut pas se revendiquer de la Shoah... Quand les atteintes � la libert� de la presse se produisent dans quelque pays que ce soit, il y a aussit�t une mont�e au cr�neau de l'ensemble des institutions, des associations, des syndicats, des partis politiques... Cela fait quinze jours que l'ensemble de la presse internationale est interdite d'entr�e sur la bande de Ghaza par le gouvernement isra�lien. C'est une atteinte aux libert�s fondamentales �. Devant une telle mobilisation, les m�dias occidentaux, particuli�rement fran�ais, tentent d'�quilibrer leurs discours. De l'image et du commentaire montrant de paisibles citoyens isra�liens terroris�s par le tir des roquettes du Hamas, les t�l�visions occidentales commencent � diffuser la barbarie dans toute son horreur. La pression de l'opinion internationale, horrifi�e par les insoutenables images des exactions isra�liennes, de m�me que les manifestations de solidarit� avec les populations de Ghaza � l'appel des organisations des droits de l'Homme et de la soci�t� civile dans les plus grandes capitales du monde, ont forc� ces m�dias � adapter leur ligne �ditoriale aux exigences de v�rit� de leurs opinions publiques respectives. Cette inversion de tendance est, selon un professionnel alg�rien de la presse �crite, �ph�m�re et, sit�t l'�motion pass�e, Isra�l reprendra sa place privil�gi�e dans les m�dias occidentaux. Cette th�se est tr�s probable. L'influence politique, id�ologique, religieuse et surtout financi�re du lobby juif est tellement forte qu'il serait illusoire de croire que celle-ci puisse dispara�tre facilement. Gageons que c'est l� un d�but de d�cantation port�e par la conscience universelle qui n'a pas manqu� de se manifester jusque y compris dans la communaut� juive ellem�me. De ce combat pour la libert� d'expression et pour la v�rit�, les m�dias arabes en g�n�ral et alg�riens en particulier sont partie prenante. Du Golfe persique � l'oc�an Atlantique, les journalistes arabes dans leur multiconfessionnalit�, les hommes de culture, les artistes... n'ont pas manqu� de s'impliquer aux c�t�s de leurs fr�res palestiniens. La mobilisation de la presse �crite alg�rienne publique et priv�e, arabophone et francophone, est un bel exemple d'humanisme et de solidarit� � saluer non seulement parce qu'elle traduit les valeurs culturelles et civilisationnelles de notre peuple, mais surtout l'attachement ind�fectible de cette derni�re aux id�aux de justice, de paix et de solidarit� avec toutes les causes justes de par le monde. Ce sont l� aussi les principes et les enseignements de Novembre 1954. Le m�me hommage doit �tre �galement rendu � notre presse audiovisuelle qui ne m�nage aucun effort pour que les Alg�riens soient inform�s quotidiennement des �v�nements de Ghaza. A. Hamma ancien cadre sup�rieur de l'Etat