Reprenant les activit�s qui faisaient son succ�s, l�association A nous les �crans a organis� jeudi dernier � la salle ABC d�Alger-Centre, une soir�e court m�trage avec comme th�me �La femme dans le court m�trage�, en pr�sence d�un public nombreux et surtout des deux r�alisateurs Sabrina Draoui et Rachid Benallal, qui pr�sentaient ainsi leur �uvre pour la premi�re fois � Alger. Au programme cinq courts m�trages : Goulili de Sabrina Draoui, Pimprenelle de Yamina Benguigui, Pelote de laine de Fatma-Zohra Za�moum, Vois-moi, de Omar Moulduira et Eternel F�minin, de Rachid Benallal. C�est ce dernier court m�trage qui posa d�bat � la salle ABC d�Alger-Centre. R�alis� en une journ�e, avec des moyens techniques modestes, le film, posant l��pineux probl�me du hidjab, raconte l�histoire d�une femme qui d�cida de mettre le voile et de s�enfermer derri�re les barreaux de sa maison, et dans un geste symbolique lib�re un oiseau de sa cage. Un court m�trage de 6 mn qui posa �norm�ment d�bat, dans la forme et le fond. D�abord la forme. De nombreux professionnels dans la salle, parmi eux Mahmoud Zemmouri, le producteur Bachir Derais et Rachid D�chimi, organisateur du dernier festival du court m�trage de Blida, ont reproch� au r�alisateur Rachid Benallal, qui a derri�re lui plus de 35 ans de cin�ma, de faire un film �amateur�. Ce dernier s�en d�fend et affirme qu�il a surtout voulu exposer une histoire � travers ce genre qu�il aime beaucoup : le court m�trage. Dans le fond, de nombreuses critiques sont venus de personnes qui n�arrivent pas � comprendre la probl�matique du port du voile, expos�e par le r�alisateur. En tout cas, ce film court qui a �t� exclu de la course au festival de Taghit et qui n�a pas pu �tre diffus� pour des raisons techniques au festival de Blida m�ritait d��tre vu et d�battu. Le deuxi�me court m�trage � faire d�bat dans cette soir�e court m�trage consacr�e � la femme, le film Goulili de Sabrina Draoui. Un film techniquement ma�tris�, qui raconte l�histoire d�une jeune fille, qui se d�bat avec son ange du mal. Un sujet tabou qui a �t� ouvertement d�battu par les deux femmes. La virginit�, le concubinage, la religion et la femme, sont autant de sujets tabous expos�s dans ce court m�trage tr�s ma�tris�, par une r�alisatrice injustement �cart�e du podium du dernier festival de Taghit. La r�alisatrice, visiblement tr�s timide, a tenu � exposer son point de vue en tant que femme dans une salle totalement acquise � sa cause. Pour le reste du programme, on soulignera la beaut� et la simplicit� du court m�trage de Fatma-Zohra Zamoum, qui a r�ussi � capter la sympathie du public � travers l�histoire �mouvante de cette femme alg�rienne venue en France rejoindre son mari travailleur immigr� et qui est enferm�e par ce dernier. Elle ne verra la lumi�re que gr�ce � la complicit� de sa voisine fran�aise. Une vision r�elle qui d�montre que la discrimination peut venir aussi de la personne la plus proche. Une discrimination invers�e dans le court m�trage de Yamina Benguigui qui expose le racisme sous sa vraie couleur. Une beurette dans le r�le d�une f�e pour un anniversaire d�une fille de bourgeoise parisienne, �a donne cette image de classe qu�on voit souvent dans la r�alit� parisienne. Enfin, le dernier court m�trage pr�sent� est un joyau dans la ma�trise technique. Autant dans la mise en sc�ne que dans le jeu parfait des acteurs. Un homme tue sa femme et se trouve en face de son �me, qui le torture. Une r�flexion tr�s pertinente sur la violence conjugale. La soir�e court m�trage de l�association A nous les �crans a eu le m�rite d�exposer plusieurs th�mes sensibles li�s � la femme : la libert� religieuse, la libert� sexuelle, la violence conjugale, l�enfermement et la discrimination. Autant de th�mes qui ont men� un d�bat tr�s anim� et convivial jusqu�� 21h � la salle ABC, qui reprend peu � peu les couleurs du cin�-club d�antan.