Une nouvelle mandature de cinq ans se pr�pare. Bien que nous ne connaissions pas encore l�ensemble des candidats � l��lection pr�sidentielle � et d�ailleurs cela importe-t-il ? � les dossiers �conomiques qui attendent d��tre pris en charge durant les cinq prochaines ann�es sont lourds et nombreux. Si on devait les r�sumer en une phrase : l�Alg�rie est toujours en attente de l��mergence d�une nouvelle �conomie. Les politiques conjoncturelles mises en �uvre jusque-l� ont eu leurs r�sultats mais ont aussi atteint leurs limites : le cycle r�cessionniste a �t� retourn�, les aides � l�emploi ont calm� la pouss�e du ch�mage (temporairement), le rattrapage du retard dans l��quipement du pays est en bonne voie ... Tout cela a �t� possible gr�ce � un march� p�trolier mondial qui a �t� favorable mais pas seulement. Encore fallait-il affecter utilement une partie de cette rente accumul�e, encore fallait- il relancer l�investissement public m�me si le bilan d�taill� de cette relance reste � faire et qu�il y a certainement une d�marche � revoir. Ces rattrapages ayant �t� r�alis�s, il reste tout de m�me � lancer de v�ritables politiques structurelles capables de casser les rigidit�s syst�miques qui plombent l��conomie et d�insuffler une nouvelle dynamique pour installer l��conomie sur un sentier de croissance robuste et de longue dur�e. Sept dossiers attendent d��tre pris en charge dans une approche globale, coh�rente et coordonn�e. 1�/ Le dossier des hydrocarbures Ce secteur est et restera encore, pour une bonne p�riode, le pourvoyeur de ressources pour l��conomie. Mais il est aussi un secteur industrialisant. Comment maximiser les recettes de l�Etat, garantir l�approvisionnement �nerg�tique du pays � long terme et inscrire ce secteur dans la nouvelle strat�gie industrielle aussi bien par la demande qu�il adresse � l�industrie nationale (�quipements divers) que par ce qu�il apporte lui-m�me � l�industrialisation du pays ? Le probl�me, on le voit, n�est pas simple. 2�/La nouvelle politique industrielle L�Alg�rie doit renouer avec son ambition industrielle en prenant acte, une bonne fois pour toutes, du d�classement du mod�le d�industrialisation des ann�es 1970. Le processus de mondialisation de l��conomie et ses imp�ratifs de comp�titivit� impose une nouvelle d�marche de politique industrielle. Il faut la d�finir en s�inspirant des exp�riences des pays �mergents et en s�ouvrant aux champions mondiaux. 3�/ Dans ce sens, l��conomie alg�rienne a besoin d�une strat�gie d�attractivit� pour b�n�ficier des opportunit�s offertes par le mouvement d�internationalisation des capitaux, les processus d�outsourcing et les politiques de d�localisation des firmes transnationales. Comment faire pour attirer les IDE qui ont incontestablement un effet positif restructurant sur l��conomie nationale pour peu que celle-ci d�veloppe ses capacit�s � en tirer profit. 4�/ Le rythme rapide de l��volution de l��conomie mondiale et la place de plus en plus importante qu�occupe l�immat�riel, le savoir et la connaissance imposent � l�Alg�rie de travailler � faire �merger une �conomie fond�e sur la connaissance (EFC) qui stimule la productivit� globale des facteurs. 5�/ Au c�ur du processus de fabrication de la croissance �conomique, il y a l�entreprise. En Alg�rie, celle-ci est handicap�e par de multiples contraintes. La relance par la demande doit laisser progressivement place � une politique de l�offre qui privil�gie l�entreprise : fiscalit�, cr�dit, charges obligatoires, formation, innovation : l�Etat a l� des champs d�action dont il doit faire ses priorit�s. 6�/ L�ins�curit� alimentaire de l�Alg�rie est r�elle et augmente chaque ann�e au rythme de l�accroissement d�mographique. Les politiques agricoles qui se sont succ�d� depuis l�ind�pendance politique n�ont pu diminuer notre sensibilit� � cette contrainte alimentaire. Comment �largir au maximum notre marge de man�uvre dans ce domaine et �laborer et mettre en �uvre une strat�gie agroalimentaire qui r�duit cette lourde d�pendance des approvisionnements ext�rieurs que nous pourrons de moins en moins assurer. 7�/ L�ouverture �conomique, la comp�tition mondiale, la comp�titivit� ne peuvent �tre men�es avec efficacit� que si la politique sociale est en capacit� d�assurer, au plan interne, la non-exclusion et la lutte contre la pr�carit�. Dans le m�me temps, il faut admettre que la gestion du social doit avoir sa propre logique et non pas se dissoudre dans une d�marche du �tout est dans tout�. Nous ne savons pas encore, en Alg�rie, g�rer le social sous contrainte et nous avons refus� jusqu�� ce jour la dichotomie �conomique-social. La mauvaise surprise risque d��tre grande lorsque le �voile� du p�trole sera lev�.