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Les attentes et les défis de la troisième mandature
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 04 - 2009

Le 9 avril dernier, les Algériens sont allés massivement aux urnes. En dépit des allégations de l'opposition contestant les chiffres officiels, il en demeure pas moins que depuis pas mal de temps les Algériens ont toujours manifesté à un intérêt particulier pour les élections présidentielles.
Par ailleurs, il se peut qu'il y ait des dépassements dans tel ou tel endroit, des bourrages d'urnes dans certains bureaux, mais on ne peut pas faire croire, pour celui ou celle qui a suivi la campagne électorale, que les Algériens étaient désintéressés par cette joute. D'ailleurs, la comparaison avec la dernière élection nationale, la législative en l'occurrence, prouve, si besoin est, que l'engouement à la participation est incontestable. Du coup, on peut affirmer que les Algériens ont une propension pour le régime présidentiel ou présidentialiste. Toutefois, bien que le vrai tournant de l'élection ait lieu le 12 novembre dernier, lorsque le président a convoqué les deux chambres pour supprimer la clause limitant le nombre de mandats présidentiels, la majorité des Algériens n'a pas tenu rancune au président. Ainsi, après deux mandats à la tête de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika a su convaincre ses concitoyens de la nécessité de poursuivre les réformes qu'il avait engagées depuis 1999. Excepté la réforme politique, qui représente le talon d'Achille du bilan présidentiel, le président devrait parachever les réformes initiées en 1999. Ainsi, il est attendu sur plusieurs dossiers.
L'interruption du processus électoral en janvier 1992 a plongé le pays dans une crise abyssale. Avant l'arrivée du président Bouteflika aux affaires en 1999, le bilan était déjà très lourd. En effet, les combats fratricides ont causé la mort de quelque 150000 Algériens. Les populations vulnérables n'avaient d'autres choix que de quitter leurs gîtes. Résultat de ces violences : le déplacement de prés de deux millions d'Algériens. Arrivé au pouvoir en avril 1999, A. Bouteflika a promis de panser les plaies en menant une politique de réconciliation. La première mesure qu'il a prise était l'organisation d'un référendum, le 16 septembre 1999, sur la concorde civile. Bien que les islamistes aient du sang dans leurs mains, le président a promis une amnistie pour peu qu'ils renoncent à la violence. D'ailleurs, violence qu'il a trouvé un peu légitime dans l'un de ces discours. La deuxième étape de sa démarche est l'adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. A la question posée lors du référendum du 16 septembre 2005 de savoir si les Algériens le soutenaient dans cette voie, 97% des suffrages exprimés étaient, sans fard, pour le oui.
Actuellement, les attentats sont sporadiques. Les organisations terroristes ont vu leurs chiffres dégringoler ou même fondre. Pour autant, le calme n'est pas revenu totalement. Et il va falloir œuvrer sérieusement pour réduire la nuisance des quelques groupes terroristes en activité. C'est aussi la première chose que le président candidat a rappelé le 12 février à la coupole en assurant qu'il lutterait contre le terrorisme avec tous les moyens nécessaires et qu'il laisserait toujours la porte ouverte aux repentis. Il n'a pas exclu, durant sa campagne, l'organisation éventuelle d'un référendum sur l'amnistie générale en faveur des islamistes qui s'engageraient à mettre un terme à leur entreprise terroriste. Cette amnistie viendrait couronner la politique de réconciliation nationale mise en œuvre depuis l'an 2000. Toutefois, bien que le Président ne le dise pas, la meilleure politique pour combattre l'extrémisme serait d'associer les Algériens à la gestion de leur pays. Car le verrouillage du champ politique ne fait que nourrir une certaine forme de radicalisation. Et cette ouverture garantira la participation des Algériens au développement du pays, dont celui de l'économie.
Le défi économique
La conjoncture financière favorable, due principalement à la hausse des prix des hydrocarbures, a permis à l'Algérie d'avoir une croissance économique très forte. Pendant les deux mandats d'A. Bouteflika, elle a été en moyenne de 4,2% par an. En effet, les exportations des hydrocarbures ont passé de 9 milliards de dollars par an en 1992 à 76 milliards en 2008. Du coup, le revenu par habitant est nettement amélioré ainsi que le niveau de vie. Les chiffres de 2008 sont, à ce titre, explicites. Les exportations ont atteint les 78,2 M$, dont 76,3 M$(97,6%) dus aux hydrocarbures. Les importations, quant à elles, ont atteint les 39,1M$. D'où l'excédent de la balance commerciale atteignant 39,1M$.
Contrairement aux années 1980 où la croissance démographique était supérieure à la croissance économique, les années 2000 connaissent une croissance économique trois fois supérieure à la croissance démographique. Par ailleurs, ce qui permet de dire que l'économie algérienne est en plein essor c'est surtout l'augmentation de son PIB (Produit Intérieur Brut). Ce dernier a presque quadruplé en dix ans. Actuellement, il est de l'ordre de 12.000 milliards de dinars alors qu'il était de 3.000 milliards de dinars en 2000.
En revanche, la seule question qui s'impose à l'examen de tous ces chiffres est la suivante : Si les importations se maintiennent à la hauteur de l'année 2008, et en sachant que les prix des hydrocarbures ont diminué considérablement, l'Algérie est –elle capable d'assumer le déséquilibre de la balance commerciale et pour combien de temps ? Cette situation va se corser quand on sait que concomitamment à la recherche d'une croissance économique, il faudra aussi lutter contre un fléau qui mine l'économie nationale : la corruption. Le dernier rapport de l'ONG Transparency International a classé l'Algérie à la 92e place sur 180, avec une note de 3,2/10. Ce qui est dangereux c'est la signification qu'est donnée à cette note. En effet, lorsqu'elle est inférieure à 3/10, selon les auteurs de l'IPC (Indice de perception de la corruption), cela signifie que la corruption se pratique à tous les niveaux de l'Etat.
Par ailleurs, le vote de la loi en 2005, enjoignant à toutes les administrations de passer leurs marchés par la voie d'appel d'offres ouvert, ne résout pas totalement le problème. Le chef de l'Etat, lui-même, reconnait que la réussite de cette mesure dépend de deux facteurs. Le premier concerne le temps nécessaire à la maturation de la loi et le second est inhérent à la collaboration de l'ensemble des acteurs des différents systèmes animant la vie nationale. Les cinq années à venir sont-elles suffisantes pour annihiler cette pratique ? L'avenir nous le dira.
Le maintien du chômage dans les proportions acceptables
Si l'on croit les statistiques officielles, le taux de chômage a baissé de 30% à 15% au cours des deux mandats d'A. Bouteflika. Bien que les emplois soient précaires, les Algériens n'attendaient et n'attendent que l'opportunité de trouver un travail afin de subvenir à leurs besoins élémentaires. Et ceux qui souffrent davantage de ce fléau sont indubitablement les jeunes. En effet, trouver un emploi stable avec un salaire décent relève d'une prouesse pour un jeune Algérien. Néanmoins, la situation s'est beaucoup améliorée par rapport aux années 1990. La situation de quasi-cessationn de paiement qu'avait connue le pays avait contraint les dirigeants de l'époque à rééchelonner la dette extérieure avec le FMI. L'ajustement structurel a eu pour conséquence la perte de prés de 500.000 emplois. Et le chômage avait augmenté d'une façon vertigineuse. Chez les jeunes, par exemple, le taux de chômage avait frôlé les 70% pendant ces années là. Cependant, ce qui a changé ces dix dernières années c'est incontestablement la diminution du nombre de chômeurs chez les jeunes de moins de 30 ans. Après avoir atteint 48% en 2001, le taux de chômage, dans cette frange, est passé à moins de 30% en 2005. Bien qu'il ne soit pas parfait, ce chiffre indique une nette amélioration étant donné que 3,4% de la population, en âge de travailler, rejoignent ces statistiques. En somme, pour répondre aux exigences du marché et endiguer le phénomène des Harraga, le président a promis la création de 3 millions d'emplois en cinq ans. Avec 300.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, la promesse présidentielle est amplement suffisante pour absorber cette demande. La seule inconnue de cette équation est la concrétisation ou non des promesses émises. Pour conclure, on peut dire que le plébiscite de jeudi dernier laisse les coudées franches au président afin de parachever ses réformes. Le président est attendu sur plusieurs dossiers. Hélas, la réforme politique, nécessaire pour le pays, est reportée sine die. Il est un secret de polichinelle que cette réforme ne suscite pas, au mieux, un intérêt particulier pour les dirigeants ou ne fait pas partie, au pire, de leur vocabulaire. Et en l'absence d'une opposition crédible, censée faire le contre poids, la politique est le domaine réservé des chefs. Pour ces derniers, le domaine politique devrait rester leur propriété. Les gens qui ne gravitent pas autour du système sont automatiquement traités avec méfiance. Le mauvais exemple a été récemment donné par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, traitant les partisans du boycott de traitres à la nation. Ainsi, le rôle des Algériens, selon les chefs, s'arrête là où commencent les problèmes politiques. Le troisième mandat du président va-t-il apporter du changement ? Là aussi l'avenir nous le dira.


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