Le président de la République arrive à l'usine de dessalement d'eau de mer "Koudiet Eddraouche" à El Tarf    Décès de l'artiste Abdellah El Medjahri, un des piliers de la chanson bédouine    Le Conseil de la nation participe au Caire aux réunions des commissions permanentes et du Comité Palestine du Parlement arabe    ANP: élimination d'un terroriste et reddition d'un autre en une semaine    49e anniversaire de la proclamation de la RASD: un parcours riche en réalisations à tous les niveaux    Distinction des lauréats de la 4e édition du Concours national de journalisme environnemental    Sonatrach signe un contrat avec Sinopec pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures à Hassi Berkane-Nord    L'Algérie exprime son étonnement face à des mesures de restrictions de circulation et d'accès au territoire français    Rebiga tient des rencontres avec plusieurs ministres et responsables nicaraguayens à Managua    Arkab examine avec le MAE nigérien les moyens de renforcer la coopération énergétique    Clôture des travaux de la première Assemblée générale ordinaire du CSJ pour 2025    Foot/ CAN-2026 féminine (éliminatoires/ 1er tour-retour) : l'Algérie domine le Soudan du Sud (3-0) et file au 2e et dernier tour    L'Assemblée générale de l'ONU a adopté le projet de résolution américain    Le Parquet ouvre une enquête sur l'explosion dans l'enceinte du consulat russe    Le FBI et le Pentagone ne vont pas rendre compte au DOGE d'Elon Musk    La création d'une holding pour la voie ferrée et pour les travaux maritimes au menu    Maroc : La classe politique entre l'emprise de l'argent sale et la complicité du Makhzen    Saihi reçoit une délégation du SNASFASP    Installation de la commission nationale de la protection des forêts pour l'année 2025    Ooredoo participe à la 2ème édition du salon ECSEL EXPO 2025    Elargir l'accès des enfants de la diaspora aux opportunités d'enseignement selon le programme national    Un projet monumental aux portes des pyramides    Des trésors de La Mecque exposés à Bradford    Fidaï, compagnon de Fernand Iveton…    Tindouf : Sonatrach accorde une aide de dix millions DA aux associations et clubs sportifs    Les Verts en stage de préparation à Fouka    Le ministre des Sports appelle la presse à faire front    Les chaînes audiovisuelles appelées à présenter des programmes de qualité    Le ministre de la Communication appelle la presse à faire preuve de professionnalisme    Le football n'est plus football    Zaalani: la lutte de l'Algérie pour la défense des peuples colonisés découle de la Déclaration du 1e Novembre    HCI: Colloque sur la Finance islamique    Le président de la FIFA félicite Walid Sadi pour sa réélection à la tête de la FAF    Accidents de la circulation: 34 morts et 1641 blessés en une semaine    Merad visite le siège de la Direction générale du trafic du Ministère espagnol de l'Intérieure    Le ministre des Sports appelle la presse nationale à faire front face aux attaques extérieures        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



LETTRE DE PROVINCE
L�injure comme mot d�ordre de campagne Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 03 - 2009

Habituellement, il �tait �cout� mais jamais cru sur parole. Et l�on attribuait cet int�r�t � ses propos, non pas � ce qu�ils r�v�laient de juste, mais plut�t � l�art de la rh�torique qui �tait le sien et qui lui permettait de maquiller les fautes du r�gime. Jusque-l�, l�opinion savait � quoi s�en tenir avec ce bateleur sans �thique.
Elle recevait avec le sourire dubitatif chacune de ses �explications�. Mais le voil� qui change de registre et de ton jusqu'� faire froncer les sourcils. Transgressant les limites de la roublardise politique, il s��rige en contempteur de ceux qui ne seraient pas satisfaits du pouvoir et de sa pratique. En recourant � la stigmatisation des courants appelant � l�abstention, ne les a-t-il pas qualifi�s d�antipatriotes ? Un �norme �cart de langage qui annoncerait d�autres d�rapages verbaux au cours de la campagne. A n�en pas douter, cet Ouyahia �tait tout d�sign� pour �crire les prochains slogans de l�op�ration de mobilisation. Et l�on devine par avance, que des mots peu charmants feront flor�s dans les discours des tr�teaux. Ainsi il sera question de dialoguer entre �patriotes� acquis � la cause de la nation et de traquer la �tra�trise� rampante jusqu�aux portes des chaumi�res. Un conditionnement par la menace et le chantage administratif afin de drainer les �lecteurs vers les bureaux et leur voler leurs bulletins. Le Premier ministre �tait donc en premi�re ligne sur le sujet quand, r�cemment, il s��tait exprim� � partir du m�dia officiel. Ce qu�il avait dit �tait bien plus qu�une allusion. Elle constitue d�ors et d�j� le �la� de la musique qui doit porter sur les fonts baptismaux un homme dans sa troisi�me version. Un ordre de marche pour s�en aller ex�cuter les derni�res illusions d�mocratiques que donne le droit de ne pas exercer un droit constitutionnel. Comme on le devine, les voies de la sorcellerie politiques sont, non seulement imp�n�trables, mais �galement multiples � l�infini. Gr�ce � Ouyahia et ses compagnons d�arme l�on aura invent� � un homme, d�s le 9 avril, une omnipuissance adoss�e aux grandioses all�geances populaires le mettant � l�abri de la moindre contestation. Idyllique ic�ne politique, sujet de toutes les adulations, mais qui finira bien par �tre sa propre contradiction dans la solitaire omniscience qui sera la sienne. Car, enfin, en se voulant incontestable et incontest�, Bouteflika III s�appr�te � engager le plus �trange d�fi qu�un chef d�Etat alg�rien ait eu � porter � sa propre charge. Celui de ne plus pouvoir rendre des comptes qu�� lui-m�me en l�absence de l�hygi�ne de la consultation, voire de la contradiction. Contraint d�agir seul avec un diwan de courtisans, il ne trouvera, � partir d�avril, ni gr�ce, ni subterfuge pour se d�fausser dans la difficult�. Dot� de nouvelles pr�rogatives constitutionnelles, saura-t-il alors agir en cons�quence et faire en sorte que cette troisi�me investiture ne soit pas oblit�r�e par les m�faits et les ratages des pr�c�dentes ? Ne pouvant plus geindre sur la pi�tre qualit� des commis qui l�entourent, il devra, imp�rativement, changer le logiciel de sa gouvernance. Celui qui lui permettra de se reconnecter en personne avec la r�alit� du pays et ne plus imputer aux institutions ses propres pannes ou encore les imaginaires blocages qui l�auraient emp�ch� d�accomplir son gran-d��uvre. Bient�t, il ne lui sera fait aucune concession. Bien �videmment d�aucuns verront, dans cette mise en perspective du 3e mandat, des relents de frustration chez ceux qui n�ont pas su engager, en son temps, le bon combat pour sauver le principe de l�alternance. Mais pourront-ils, par contre, faire oublier de sit�t les credo de leur campagne quand les lumi�res se seront �teintes ? Ces tonitruants engagements auxquels lui-m�me ne croit pas un mot. On le sait d�j�, le candidat Bouteflika ne plaidera pas sa cause au nom de la continuit� d�une �uvre qu�il sait qu�elle a �t� imparfaite et cafouilleuse. Il demandera sa reconduction au nom de ce qu�il croit incarner lui-m�me ! C�est-�-dire en se pr�sentant � la fois comme le d�positaire de l�histoire r�cente de l�Alg�rie souveraine et en m�me temps comme le rempart d�fiant l�instabilit� chronique qui menace le pays. C�est justement � cela que s�attelle et le fait savoir � sa mani�re M. Ouyahia jusqu'� faire des distinguos assassins entre une opinion cr�dule et une autre faisant valoir son droit au scepticisme et � la critique. Ainsi, lorsqu�on aura fini de lui confectionner un leadership intouchable et qu�on lui aura c�d� la totalit� de l�arsenal constitutionnel, Bouteflika III sera alors expos� uniquement � son propre reflet. Chaque fois qu�il voudra se soustraire � sa nouvelle charge, il ne fera alors qu�entrer en contradiction avec lui-m�me. L�omnipuissance � laquelle il se pr�pare l�y engagera plus par le pass� car, � l��vidence, il s�est lui-m�me priv� des b�quilles que sont des institutions autonomes. Tenu dor�navant pour unique r�gent de la nation et architecte de l�Etat, il sera oblig� de tout assumer avec le risque, cette fois, de se retrouver seul lorsque les vents contraires se l�veront. Pour Bouteflika de l�an 2009, le temps du funambulisme politique est r�volu. D�sormais il n�y aura, pour �pargner son image, aucun artifice. Pas m�me des recours proc�duraux pour faire payer aux autres les facteurs de l��chec. Or, de ce revers cach� d�un pouvoir sans partage, les Ouyahia et consorts ne veulent pas en parler � leur ma�tre. Ils pr�f�rent jouer aux procureurs contre ceux qui multiplient les saines mises en garde. Par la parole courtisane, ceux-l� sont devenus des l�gions de la 5e colonne qui menacent la stabilit� de la patrie. Plus qu�un abus de langage, de l�injure.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.