Résumé de la 82e partie n Edward voudrait tant que Victoria et Catherine soient de bonnes amies... Catherine, cependant, m'a dit que les communistes ne voudraient pas de moi, parce que mon éducation politique reste à faire... C'était bien la peine que je m'appuie sur des bouquins dont je ne comprends rien ! Je suis trop bête... Edward éclata de rire. — Pauvre Victoria !... Consolez-vous ! Catherine est peut-être très intelligente et politiquement éduquée, mais j'aime encore mieux une petite dactylo de Londres, même si elle n'est pas fichue d'orthographier correctement les mots de plus de deux syllabes ! Victoria fronça le sourcil. Cette plaisanterie lui rappelait l'entretien qu'elle avait eu avec le docteur Rathbone. Elle mit Edward au courant. Il lui parut plus contrarié de l'incident qu'elle n'aurait supposé. — Voilà qui est sérieux, Victoria, très sérieux !... Que vous a-t-il dit, exactement ? Elle fit de son mieux pour retrouver les phrases mêmes de Rathbone. — Mais, ajouta-t-elle, je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétez tant ! — Vous ne voyez pas ?... Mais, ma pauvre petite, vous ne vous rendez pas compte que ça prouve que Rathbone sait à quoi s'en tenir avec vous ? Il vous prévient… Je n'aime pas ça, Victoria.. Pas du tout !... Ces gens-là, rien ne les arrête.. et je ne voudrais pas apprendre un de ces jours qu'on vous a assommée et jetée dans le Tigre ! Victoria écoutait Elle avait fermé les paupières et songeait : «Je suis assise au milieu des ruines de Babylone et il n'est question que de savoir si, dans un proche avenir, on ne retrouvera pas mon cadavre dans le Tigre. En réalité, je rêve. Je suis à Londres, je me réveillerai dans un instant, je cinglerai vers les bureaux de Mr Greenholz et je m'apercevrai qu'Edward est un personnage sorti de mon imagination...» Elle ouvrit les yeux. Non, elle ne rêvait pas. Un soleil brûlant, un soleil qui ne devait pas être le même que celui de Londres, écrasait de lumière vive les ruines de Babylone. Edward était là, assis à côté d'elle, lui tournant presque le dos. Il avait de beaux cheveux, un peu longs dans le cou, peut-être.. Mais le cou, lui aussi, était très beau... Bronzé brun-rouge, du même ton partout, sans aucune des petites cicatrices qui marquent tant de cous masculins par la faute du col, générateur de boutons et de clous, un cou net, bien différent par exemple, de celui de sir Rupert, avec ce clou qui commençait à pousser… Victoria poussa une exclamation. Edward tourna la tête. — Qu'est-ce qu'il se passe ? — Je viens de me rappeler... Pour sir Rupert Crofton Lee... Le regard d'Edward quêtait des explications plus précises. Victoria les donna : — Il avait un clou dans le cou. — Ah ? — Oui. Dans l'avion, il était assis juste devant moi. Ce clou, je l'ai très bien vu. — Je ne vois pas pourquoi il n'aurait pas eu un clou. C'est douloureux, mais ça arrive à des gens très bien... (à suivre...)