La Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), qui a hiss� un �tendard noir au niveau de ses si�ges, pour affirmer une symbolique de deuil, a vivement r�agi hier � la subite mais certainement instruite campagne de d�nonciation et de d�nigrement dont il a fait l�objet. Sa�d Sadi, le pr�sident du parti, � qui il est logiquement revenu d�ajuster la r�plique, a choisi la lettre ouverte au chef de l�Etat. Sofiane A�t-flis - Alger (Le Soir)- Le pr�sident du RCD, que ce tintamarre politique ne complexe en rien, a fait le choix de s�exprimer dans une lettre ouverte au chef de l�Etat car il estime qu�il ne vaille pas de r�pondre � ceux, la quincaillerie politique du pouvoir, dit, qui ont pr�t� leurs voix. �Nous ne r�pondrons ni � l�ENTV, ni � la commission charg�e d�organiser la fraude ni � ceux qui ont assum� devant la justice leurs d�tournements ni encore moins � ceux qui offrent des pensions � un nombre de moudjahidine plus de 20 fois sup�rieur � celui que comptait l�ALN en 1962.� Il a affirm� s�adresser au chef de l�Etat et non au pr�sident de la R�publique, parce qu�il distingue nettement entre l�un et l�autre. Un pr�sident de la R�publique jouit d�une l�gitimit� �lectorale alors qu�un chef de l�Etat n�est que l�auteur de la confiscation physique de l�Etat. Et c�est en cette qualit� qu�il interpelle Abdelaziz Bouteflika. Pour lui dire qu�effectivement, la nation est trahie mais pas par ceux qu�on voue aux g�monies mais par ceux qui crient � la trahison. Mais d�abord, il explique, comme pour rappeler une notion de droit au pr�sident de la Commission nationale de surveillance de l��lection, qu�un parti politique n�est pas une institution administrative qui devra se soumettre � l�obligation de hisser le drapeau national. Pour Sa�d Sadi, ceux qui se sont relay�s � vilipender l�action de son parti, ne sont que des castes lesquelles n�existent que par le d�tournement de l�argent du contribuable gr�ce � la complaisance de Bouteflika. Nullement effray� par cette lev�e de boucliers, Sa�d Sadi poste ses v�rit�s � l�adresse du chef de l�Etat. �Vous avez grev� le budget de l�Etat dans une campagne hyst�rique qui rel�ve du viol de la cit� alg�rienne, vous confisquez les m�dias, vous avez transform� toutes les institutions en comit� de soutien. Tout cela, � votre d�charge, faisait partie des traditions politiques alg�riennes depuis l�ind�pendance, notamment en p�riode �lectorale. Il est vrai que vous en avez, comme vous le faites en tout du reste, souvent exag�r� l�outrance, l�exc�s �tant chez vous une seconde nature �, �crit-il. Sa�d Sadi a affirm�, hors texte, qu�au 11e jour de campagne, le candidat Bouteflika a d�pens� 869 milliards de centimes, rien qu�entre d�placements et affiches. Et, en mati�re d�affiches, Sadi a d�nonc� l�exploitation �lectorale des martyrs de la r�volution dont les portraits servent d�arri�re-fond d�coratifs aux affiches du candidat. �Non content d�attenter � l�honneur du citoyen, vous asservissez les h�ros qui ont lib�r� le pays.� Pour Sa�d Sadi, ce d�tournement de la m�moire des martyrs s�appelle �au mieux du cynisme au pire une forfaiture�. Le pr�sident du RCD a affirm� par ailleurs que, pour mener sa campagne �lectorale, Bouteflika a ordonn� � tous les op�rateurs �conomiques publics et priv�s de menacer de licenciement leurs employ�s s�ils ne se rendaient pas � ses meetings. A Bouteflika il est reproch� �galement la tribalisation de l�Etat �en offrant tous les postes de souverainet� et de plus en plus les fonctions subalternes � des personnes issues d�une m�me tribu�. Pour Sa�d Sadi, Bouteflika, qui est � l�automne de sa vie, est � son troisi�me coup d�Etat, apr�s 1962 contre le GPRA et 1965 contre Ben Bella. �Est-il vraiment impossible de vous amener � admettre qu�il y a des mani�res plus saines de mener une existence ?� Sa�d Sadi termine sa missive par dire que �pour l�instant vous voulez enterrer l�Alg�rie ; nous sommes d�termin�s � la faire vivre�. Sur un autre registre, le pr�sident du RCD s�est interrog� sur la gestion des recettes des hydrocarbures et a revendiqu� un audit ind�pendant sur les grands chantiers. �L�autoroute Est-Ouest est un scandale financier, � c�t� le scandale Khalifa n�est rien.� S. A. I. Campagne de proximit� emp�ch�e Le pr�sident du RCD, ses principaux collaborateurs et le collectif militant ont �t� emp�ch�s de mener hier � El-Biar une campagne de proximit� en faveur du boycott de l��lection. Un dispositif de s�curit� d�ploy� devant le si�ge du parti a stopp� net tout mouvement. Sa�d Sadi a pris la parole pour dire : �Dites � Bouteflika que nous avons les �chos de l��migration, le taux de participation a �t� nul.�