Le sang manque dans les h�pitaux alg�riens. Le constat est �tabli par l�ensemble des intervenants dans ce domaine. Le 30 mars dernier, � l�occasion de la c�l�bration de la journ�e maghr�bine du don de sang, la sonnette d�alarme a �t� tir�e et des appels pressants ont �t� lanc�s en direction des pouvoirs publics pour �pallier cette situation�. Abder Bettache - Alger (Le Soir) -Selon des sources hospitalo-universitaires, les banques de sang ont connu une baisse sensible de leurs stocks depuis fin 2008. Les besoins de sang ont �t� fortement ressentis au niveau des diff�rentes structures sanitaires � la fin du premier trimestre de l�ann�e en cours. Face � cette situation, la sonnette d�alarme a �t� tir�e et une campagne de sensibilisation sera lanc�e tr�s prochainement aupr�s de la population pour encourager le don de sang. Selon nos sources, cette baisse de sang est la r�sultante de deux facteurs. Le premier est relatif � la r�duction significative du nombre de donneurs de sang, alors que le second � la hausse de la demande, notamment durant ces deux derni�res ann�es. Cette situation n�est pas sans r�percussion sur les thalass�miques, les h�mophiles ou encore les canc�reux, qui ont lanc� des appels de d�tresse car ils peinent � chaque fois � trouver des donneurs. D�ailleurs, le secr�taire g�n�ral de la F�d�ration alg�rienne des donneurs de sang, Kaddour Gherbi, avait reconnu que �les donneurs r�guliers ne sont pas nombreux et la plupart des dons sont familiaux �. Ce qui est �inqui�tant�, �d�autant que les besoins sont �normes�. Mais ce dernier att�nue ses propos en affirmant que la situation n�est pas aussi alarmante puisqu��on ne parle de p�nurie que lorsque les besoins ne sont pas satisfaits, ce n�est pas le cas aujourd�hui. Certes, le probl�me se pose pour certains groupes sanguins rares, mais, dans l�ensemble, les demandes sont honor�es�. �A ce que je sache, aucun malade n�est mort � cause d�un manque de sang�, a-t-il rassur�. De son c�t�, l�Agence nationale du sang relativise la gravit� de ce probl�me. Selon les chiffres qu�elle a rendus publics r�cemment, le nombre de donneurs de sang a doubl� en dix ans : de 174 405 en 1994, il est pass� � 305 869 en 2004. En 2005, les dons ont encore augment� pour atteindre 322 191, ce qui repr�sente 9,79 dons pour 1000 habitants. L�augmentation du don de sang a �t� �galement palpable ces trois derni�res ann�es, pr�cise-t-on encore. Pour preuve, la moyenne nationale est aujourd�hui de l�ordre de 10,81 dons pour 1 000 habitants. Selon cette agence, on n�est pas loin de la moyenne mondiale. �Cependant, et c�est l� que le b�t blesse, de nombreux m�decins rel�vent que nos structures hospitali�res �prouvent des difficult�s � constituer des stocks de produits sanguins pour satisfaire les besoins lors d�interventions chirurgicales. De plus, la plupart des h�pitaux ont besoin de nouveaux �quipements de s�paration des composants du sang. Quant aux centres de transfusion sanguine (CTS), la majorit� d�entre eux sont dans un mauvais �tat et n�cessitent une mise � niveau�. Certes, l�Alg�rie enregistre environ 340 000 dons de sang par an et compte � peu pr�s entre 60 000 et 65 000 donneurs de sang � travers le territoire national, mais cela reste insuffisant puisque 80 % de ces dons sont familiaux intervenant g�n�ralement en cas d�urgence. Un autre facteur � l�origine du manque de sang : �Des citoyens appr�hendent beaucoup le manque de s�curit� et de contr�le relev� au sein des CTS. C�est ce qui explique cette baisse sensible du nombre de donneurs d�une mani�re significative. A la lumi�re de ces donn�es, il est clair que la promotion du don de sang en Alg�rie est tributaire de la mise en place des meilleures conditions pour rem�dier � ces carences. Une prise de conscience est plus qu�urgente.� Il est � noter que du point de vue potentiel humain, l�Alg�rie dispose de 250 m�decins travaillant dans le secteur de la transfusion sanguine. Ces moyens sont toutefois loin d��tre satisfaisants. �Pour cela, � l�instar des citoyens qui sont appel�s � offrir un peu de leur sang, l�Etat alg�rien, en l�occurrence le minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, est aussi partie prenante et doit mettre en �uvre une strat�gie � m�me de faciliter cette op�ration�, ajoute-t-on. A. B.