Le carr�ment pl�biscite que le candidat Abdelaziz Bouteflika s�est offert � la faveur du scrutin pr�sidentiel du 9 avril dernier se traduira-t-il, � l�avenir, par un resserrement de l��tau d��tranglement autour de l�opposition ? Le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), qui a de plus en plus maille � partir avec le pouvoir en place, anticipe lucidement les repr�sailles qui pourraient pleuvoir sur l�exercice politique partisan. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le parti, qui, � en croire le ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, ferait l�objet de poursuites judiciaires pour avoir, en signe de deuil, hiss� un fanion noir sur les frontons de ses si�ges, ne tremble pas de pusillanimit� politique. Bien au contraire, il s�est rendu l�auteur de la seule et rare audace d�ester en justice le chef de l�Etat, le Premier ministre et d�autres commis de l�Etat. Cette pluie de plaintes est � inscrire au chapitre de la symbolique politique, tant son irrecevabilit�, notamment pour cause d�immunit�, ne fait, disons-le, du tout pas myst�re. Mais peut�tre que� il faut s�attendre que les plaintes soient formul�es et d�pos�es pour voir. Car, pour l�instant, le parti n�a pas formellement saisi les tribunaux. De m�me qu�il n�a, par ailleurs, toujours pas accus� r�ception de la notification de l�action judiciaire � son encontre dont a fait cas vendredi Yazid Zerhouni. Ce chass�-crois� judiciaire, qui certainement tiendra place dans la chronique politique, ne distrait cependant pas le parti qui, sans attendre que s�apaisent les exc�s de fi�vre �lectorale chez les partisans du candidat Bouteflika, a fait part de sa volont� de r�investir le terrain du militantisme. �Nous allons r�investir le terrain avec davantage d�engagement et de d�termination. Nous poursuivrons, � parler vrai, notre action d�j� engag�e en faveur de la jeunesse et des universitaires�, a expliqu� Belabes Mohcen, d�put� et secr�taire national au RCD charg� de la coordination. Fort convaincu que �les marges de man�uvre de l�opposition vont encore se r�tr�cir�, apr�s l��lection pr�sidentielle du 9 avril, le responsable du RCD �voquera aussi l�option prise par son parti � travailler � structurer des alliances politiques les plus larges possibles. �Nous sommes ouverts aux alliances politiques avec tous ceux qui s�opposent au r�gime et au pouvoir en place qui l�incarne�, dit-il. Samedi dernier, au cours d�une conf�rence de presse, Sa�d Sadi, le pr�sident du parti, a pr�figur� ces alliances projet�es. Il a parl� d�union sans exclusive, � la seule condition que les pr�tendants au rapprochement croient � l�alternance et soient contre la violence mais aussi qu�ils ne se recrutent pas dans les client�les claniques inscrites � la rente. Sa�d Sadi a insist� sur la d�termination du parti � s�ouvrir � la jeunesse. C�est cons�quent avec le travail de rajeunissement de ses structures, ex�cutif, secr�tariat national et �lus, y compris, qu�il a entam� il y a quelques ann�es. Le RCD, par ailleurs, compte proc�der � des �valuations plus approfondies de ce que la sc�ne politique venait d�accoucher. Ceci � partir du 20 avril prochain o� il est attendu les r�unions successives de l�ex�cutif et du conseil national du parti. A l�occasion, il sera �galement question de l�universit� d��t� que le parti a pour tradition d�organiser.