Mardi 2 juin, cela fera 16 ans que Tahar Djaout nous a quitt�s, succombant � l�attentat perp�tr� contre lui le 26 mai 1993 par les terroristes sanguinaires, ennemis de tous ceux qui pr�naient la lumi�re et la libert�. De notre bureau � Paris, Khadidja Baba-Ahmed L�Association de culture berb�re (ACB) lui a rendu, dans ses locaux � Paris, un tr�s bel hommage qui a fait la preuve que si l��crivain-journaliste n�est plus de ce monde, ses assassins n�ont pas r�ussi � tuer son �uvre. Pour Arezki Metref responsable de l�ACB, qui con�ut cet hommage, �la meilleure fa�on d�avoir une pens�e pour Djaout �tait, nous semble-t-il, de revivre ses textes au pr�sent�. Metref ne pouvait mieux faire en choisissant de sortir des discours dithyrambiques convenus en des circonstances pareilles et en allant � l�essentiel, � la restitution d�extraits de l��uvre de son ami Tahar Djaout dont il �tait si proche et en compagnie de qui il fonda en janvier 1993 (avec Abdelkrim Dja�d) l�hebdomadaire Ruptures qui a tant marqu� le paysage m�diatique de l��poque et dans lequel Tahar Djaout offrait aux lecteurs d�aller � la connaissance d��crivains, d�hommes de lettres et d�artistes dont la parole libre �tait trop souvent �touff�e par les porte-voix de la culture cire-pompes officielle. C�est au trio form� par Christiane Corthay, Paule Abecassis et Dominique Bauer que l�ACB a confi� la lecture d�extraits de l��uvre de Djaout. Ces trois femmes (membres de l�atelier de th��tre de l�ACB) n�ont pas connu Djaout et n�ont d�couvert son �uvre qu�� l�occasion de la pr�paration de cet hommage. Et ce fut un enchantement, pour un public venu tr�s nombreux � beaucoup ont d� rester debout tout au long de la soir�e � se souvenir de Tahar et revivre ses textes. Des extraits judicieux qu�il s�agisse de ceux du roman Les Vigiles, �crit en 1991, ou de son premier roman L�Expropri� (1981) ou encore Les Chercheurs d�os qu�il publia en 1984, ou l�agr�able L�invention du d�sert ou encore Le Po�me pour Nabila, tous magnifiquement d�clam�s au ton juste, et qui ont permis � l�assistance (dont le fr�re de Alloula, un autre martyr de la libert�) de sortir convaincue qu�on ne meurt jamais lorsque sa vie a �t� faite de combats pour toujours plus de lumi�re. L�on retiendra en particulier de ces restitutions d�extraits, ce que disait Tahar Djaout dans Les Chercheurs d�os : �J�imagine que la mort qui se pr�senterait chez nous comme n�importe quel h�te de Dieu, elle n�entreprendrait rien qui puisse attirer particuli�rement l�attention. Elle s�assoirait avec le ma�tre de maison sur une natte. Elle prendrait le caf� sans fa�on, puis au bon milieu d�une discussion, elle te dirait le plus naturellement du monde : �Je suis la mort.� �Et pour ne pas t�effrayer outre mesure : oh je ne suis pas trop press�e. Fais lentement tes valises et va dire adieu aux personnes ch�res. C�est un voyage comme un autre, sauf qu�on en revient pas.� Eh bien Djaout, tes assassins ne t�ont pas laiss� autant de temps � toi pour te ravir mais contrairement � ce que tu pensais, � savoir qu�on n�en revient pas�, des gens de ta trempe reviennent et sont toujours l�, et les criminels qui t�ont mis une balle dans la t�te n�y peuvent rien. C�est toute la le�on donn�e par l�hommage de l�ACB.