Nuit rouge, verte et surtout blanche � Alger. Dimanche soir, des milliers de personnes ont pris d�assaut les rues de la capitale pour c�l�brer la victoire de l�Alg�rie contre l�Egypte. Alger a enfin retrouv� son �quipe. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - 22 heures 30 minutes, le coup de sifflet final de l�arbitre sud-africain Daniel Bennet met le feu aux poudres : Alger explose de joie. Des centaines de milliers de personnes prennent d�assaut les routes, les rues et les places de la ville. �One, two, three, viva l�Alg�rie�� les Alg�rois sortent en masse pour rendre hommage aux S�adane, Matmour, Ghezzal, Djebour, Ziani et � tous les autres membres de l��quipe nationale. Une �quipe qui les aura fait r�ver durant 1 heure 30 d�un fabuleux spectacle. Toutes les voies de circulations sont bloqu�es en quelques minutes seulement. Les bouchons sont l�occasion de danser et de chanter. L�ambiance est bon enfant. Des familles enti�res sont de la f�te. La fi�vre touche tout le monde : � Birkhadem, des membres des forces de l�ordre allument des fumig�nes tandis que d�autres n�h�sitent pas � danser au niveau d�un barrage install� sur la route de Z�ralda. A Baba-Hassen et Beni- Messous, les f�tards ont sorti la grosse artillerie. Des coups de baroud ont retenti toute la nuit. Spectacle insolite � la cit� Amirouche de Hussein-Dey. Un nombre incalculable de voitures est gar� autour du jet d�eau. Porti�res grandes ouvertes et sono cal�e sur la fr�quence de Radio El-Bahdja, elles diffusent les tubes � la gloire des Verts. Minuit. La d�ferlante humaine avance vers le centre-ville de la capitale. Les rues Hassiba- Ben-Bouali, Didouche-Mourad, Larbi-Ben-M�hidi, Zighout- Youcef sont vertes et rouges de monde. A hauteur du parc de la Libert�, le minibus d�une entreprise de construction �gyptienne est pris dans le flot de supporters. Les passagers ont la mine d�faite. Le chauffeur, alg�rien, est partag� entre la joie et la compassion. Des f�tards osent quelques taquineries � l�adresse des �perdants�. Ils reprennent � tue-t�te une chanson du groupe Terrano : �Voil� les haramia, Egyptiennes accueillez-les avec des youyous! � Les Egyptiens esquissent un sourire� Le tunnel des Facult�s semble �tre un passage oblig�. Impossible d�y voir � deux m�tres � cause des fumig�nes. Les sc�nes de liesse se poursuivront ainsi jusqu�� quatre heures du matin. Il y a toutefois quelques fausses notes. On regrette malheureusement un d�c�s � Bordj-El-Kiffan. Un jeune homme qui a perdu la vie dans un carambolage. De 10 heures 30 � 3 heures du matin, la Protection civile a d�nombr� une vingtaine d�accidents de la circulation dans le Grand Alger. Une situation regrettable. Mais gr�ce aux Verts, Alger aura v�cu une nuit intense, inoubliable. Les Alg�rois en redemandent encore et encore� �One, two, three, viva l�Alg�rie�. T. H.
B�JA�A Yemma Gouraya fi�re des Verts Jamais une rencontre de football n�a suscit� autant de passion dans la capitale des Hammadites que celle qui a oppos� dans la soir�e de dimanche dernier la s�lection nationale alg�rienne et l��quipe �gyptienne dans le cadre des �liminatoires combin�es de Coupe du monde et de la CAN-2010. Au coup de sifflet final de cette joute footballistique, consacrant une tr�s large victoire des Fennecs sur les Pharaons, une v�ritable d�ferlante humaine a inond� les diff�rents quartiers de la cit� des Hammadites pour saluer dans une ambiance folle ce succ�s alg�rien apr�s plusieurs ann�es de disette. Les B�jaouis ont chant�, dans� jusqu�� une heure tardive de la nuit pour f�ter la victoire alg�rienne sur la redoutable s�lection nationale �gyptienne double championne d�Afrique. Dans les coins, les plus recul�s de la Basse- Kabylie, les m�mes sc�nes de liesse populaire sont observ�es � la fin de cette confrontation Alg�rie- Egypte. Que ce soit � travers la r�gion du Sahel ou dans la vall�e de la Soummam, des foules de jeunes ont investi les rues pour manifester leur joie. A. Kersani MILA Comme un conte de f�es A Mila aussi, prise litt�ralement d�assaut d�s 22 heures 45, dans la capitale des Aur�s et ses fameuses all�es Benboula�d, � S�tif et sa mythique fontaine de A�n Fouara, � Annaba et son cours de la R�volution, � Skikda et � Jijel �galement, et partout ailleurs dans l�est alg�rien, une �norme liesse s�organisa (si l�on peut dire) dans un extraordinaire climat de r�jouissances auquel m�me les femmes particip�rent en faisant fuser de stridents youyous depuis leurs balcons. Il ne fait pas de doute, quoi qu�il en soit, le tonitruant 3 � 1 inflig� aux Pharaons, un soir de juin 2009 dans la ville des Roses, fera partie, d�sormais, de la l�gende du football alg�rien, surtout si l�on consid�re, avec un peu de recul, qu�une victoire aussi nette et sans bavures sur le rival de toujours, n��tait en r�alit� -il faut bien le dire - qu�un r�ve impossible que 35 millions d�Alg�riens n�osaient pas imaginer m�me � la mi-temps du match. ORAN Un mort et une quarantaine de bless�s La sortie en masse des supporteurs, investissant les diff�rentes routes et art�res principales de la ville d�Oran, pour exprimer leur joie, et ce, � la fin du match de foot disput� par l�EN contre l��quipe d�Egypte et qui s�est achev� par la victoire des Verts, n�a pas �t� sans cons�quence f�cheuse. Selon nos sources, 19 accidents de circulation ayant entra�n� la mort d�un jeune enfant et 32 bless�s dont 7 personnes �g�es de 7 � 11 ans, ont �t� signal�s. L�enfant d�c�d�, explique-t-on, a �t� mortellement heurt� par un v�hicule roulant � toute allure sur la RN 11, au niveau de la localit� de Sidi El Bachir � la p�riph�rie nord est de la ville d�Oran, alors qu�il �tait sorti pour manifester sa joie. D�autre part, 11 personnes ont �t� �galement bless�es sur la m�me route nationale alors qu�elles �taient � bord d�un bus. Apparemment, selon nos sources, l�accident, qui s�est produit vers les coups de 19h, serait d� l�exc�s de vitesse. Au pavillon 2 du CHU d�Oran, confirment nos sources, au moins une dizaine de jeunes supporteurs, sortis la m�me nuit manifester leur joie, ont �t� re�us, transf�r�s des urgences chirurgico-m�dicales. Un jeune de 18 ans souffrant de br�lures au visage est toujours hospitalis�. Des br�lures dues � un retour de flamme des bombes � insecticides. Ben Aziz BATNA Les Aur�s en transe Au coup de sifflet final de l�excellent arbitre sud-africain, les Batn�ens comme un seul homme sont sortis saluer la belle victoire des Verts. Il est vrai que ceux qui ont pr�f�r� l�ambiance des caf�s, comparable � celle du stade, ont f�t� cette victoire � chaque but et beaucoup ont commenc� la tourn�e de la ville bien avant. Fumig�nes, feux d�artifice, banderoles et surtout drapeaux, ambiance comparable � celle du stade Tchaker et baroud lanc� � partir des fen�tres, des balcons ont �gay� la ville o� des milliers de jeunes et moins jeunes et beaucoup de femmes, en t�moignent leurs youyous, ont dans� et chant� tard dans la nuit. BLIDA Un mort et cent bless�s enregistr�s Un mort et cent bless�s, dont 37 graves. Tel est le bilan des incidents provoqu�s par les supporters lors du match Alg�rie- Egypte, sans compter les d�g�ts occasionn�s dans la commune de Ouled Ya�ch par ceux qui n�ont pu acc�der au stade Tchaker. Blida ne sort pas indemne apr�s chaque �v�nement sportif de l�envergure du match de dimanche dernier. Et c�est pour cette raison qu�au lendemain de cette rencontre, les habitants de Blida ont pouss� un grand ouf de soulagement. Un soulagement pas uniquement en raison du succ�s de notre �quipe sur son homologue �gyptienne mais surtout parce que l��v�nement lui a caus� beaucoup de pr�judices apr�s. S�il est vrai que Blida est devenue le porte-bonheur de l��quipe ch�re � Sa�dane gr�ce quelque peu � la baraka de Sidi-Ahmed El K�bir, son saint fondateur, il faut toutefois signaler que les infrastructures h�teli�res de Blida ne sont pas en mesure d�accueillir tout ce grand monde en m�me temps. La preuve : plusieurs supporters venus des quatre coins du pays ont pass� la nuit � la belle �toile. Et avant le match, des d�g�ts consid�rables avaient �t� enregistr�s. De m�me que les Blid�ens ont difficilement pu acc�der � leurs domiciles � cause des routes barr�es par les processions de voitures des supporters en folie et aussi par la fermeture de certains acc�s, et ce avant et apr�s le match. Il y a lieu de signaler qu�un septuag�naire est mort chez lui d�une crise cardiaque � la suite de l�ouverture du score par l'Alg�rie et que quatre personnes poignard�es lors du match sont dans un �tat critique. M. B. BOUIRA Une nuit peu ordinaire A Bouira sp�cialement, on avait comme un pressentiment que ce match serait une grande f�te. Depuis plus d�une semaine, des centaines de jeunes sillonnent les rues du chef-lieu de wilaya en scandant des �one, two, three, viva l�Alg�rie�. C��tait vraiment pr�monitoire et un porte-bonheur ce �one, two, three� puisque notre �quipe nationale, que nous n�avons pas vu jouer pareil depuis belle lurette, a vraiment excell� dans ce match, surtout en seconde mi-temps. Trois buts, et les �one, two, three� viennent d��tre exaus�s. A Bouira, l�Odej, Office des �tablissements de la jeunesse, a pr�par� la f�te depuis plus d�un mois en annon�ant l�installation d��crans g�ants � travers plusieurs placettes de la ville mais �galement au niveau de Lakhdaria, A�n-Bessem, Sour-El-Ghozlane et M�chedallah. Dans les quartiers o� des �crans g�ants n�ont pas �t� install�s, les jeunes ont eu recours au syst�me D. Ils ont install� des t�l�viseurs dehors pour pouvoir voir le match en groupes. Et comme ces rassemblements sont aussi chauds que dans un stade, vous imaginez l�explosion de joie des centaines des jeunes mais �galement des personnes de tout �ge, apr�s le premier, puis le deuxi�me et enfin le troisi�me but. Ce troisi�me but qui lib�rera tout le monde tant il �tait difficile d'imaginer un seul instant les Egyptiens revenir au score. Et juste apr�s la fin du match, la joie a explos� et il y avait une d�fil� de voitures de toutes marques, et m�me de camions et� un tracteur qui arboraient le drapeau national, et les jeunes allumant des fumig�nes et scandant � tue-t�te des �one, two, three, viva l�Alg�rie�. Des chansons � la gloire de l��quipe nationale �taient diffus�es. Les m�mes sc�nes de joie ont eu lieu au niveau de toutes les communes de la wilaya. Ce dimanche soir du mois de juin 2009 sera grav� dans la m�moire du peuple alg�rien. Un p�re de famille que nous avons rencontr� juste apr�s la fin du match, au niveau du carrefour Harkat o� des centaines de jeunes ont converg� pour danser et chanter, nous lancera cette phrase avec des pleurs : �Vous savez, ces jeunes qui sont en train de danser et chanter sont n�s dans les ann�es 1990 ou � la fin des ann�es 1980. Croyez-moi, pour la plupart d�entre eux, c�est la premi�re fois qu�ils s�exultent. Ils le m�ritent. Il �tait temps.� Oui, il �tait temps et cela, seul le football sait le faire ; seule l�EN poss�de cette magie d�unir tout un peuple et de rendre heureux les plus chagrin�s. Merci Sa�dane, Merci Ziani and Co ! Y. Y. CONSTANTINE Cirta n�a pas dormi Pas une cit�, pas un quartier, pas une rue, pas un recoin de Constantine n�a pas explos� (et le mot est � peine trop fort) de joie, dimanche soir. D�s le coup de sifflet final de la rencontre de football qui a oppos�, dimanche soir � Blida, le onze alg�rien � son homologue �gyptien pour le compte des �liminatoires jumel�es de la CAN-CM-2010 (2e journ�e, groupe C), match remport� par les Verts 3 buts � 1, la ville des Ponts a �tonn� de joie. Ils �taient partout des milliers � courir dans tous les sens, � s�engouffrer dans des camionnettes, sur le toit des voitures et m�me dans les bennes des camions, tous abondamment bard�s des couleurs nationales, criant � tue-t�te une joie immense, incommensurable, � la mesure, en tous cas, du retentissant exploit des Verts. Sur la place de la Br�che, coeur fr�missant de la cit� du Rocher, Saint-Jean, � Bab-El- Kantara, � Bellevue, mais aussi � Sidi-Mabrouk, � la cit� Boussouf, � la cit� Daksi et plus loin encore, � Hamma Bouziane, Didouche- Mourad, Zighoud-Youcef, El Khroub, l�all�gresse �tait � son comble, illustr�e par des centaines de voitures, klaxonnant et supportant comme par miracle, sept, huit, parfois dix ou douze jeunes survolt�s. Ouahabi Lamri, 57 ans, soutient n�avoir jamais vu �a depuis l�ind�pendance ! Il jure que m�me au soir du 16 juin 1982, lorsque l��quipe nationale avait terrass� � la r�guli�re l�ogre teuton au c�ur des Asturies, ce n��tait pas pareil. �C�est que notre football est tomb� bien bas depuis pr�s de 20 ans, et c�est ce qui explique cette d�mesure, car cette fois, il n�y a plus de complexe, notre sport-roi rena�t et nous irons en coupe du Monde�, dit-il avec une in�branlable assurance. P�tards, fumig�nes, chansons � la gloire de l�EN, m�me les plus anciennes, celles de Driassa (Mabrouk A�lina, Hadhi l�bidaya mazal, mazal�), du groupe El Bahara (Djibouha ya louled), et bien s�r les plus r�centes, en particulier le dernier tube du duo Hassiba Amrouche- Cheb Tewfik (allez les Verts) r�sonnaient dans un formidable tohu-bohu. MASCARA Une nuit de folie Nous avons fouill� dans notre m�moire en cette soir�e d�apr�s-match Alg�rie-Egypte et parmi les souvenirs imp�rissables, nous n�avons pas trouv� celui d�une telle folie qui a gagn� la ville de Mascara o� la nuit fut tr�s longue. Quand il s�agit de l��quipe nationale de football, ses supporters et particuli�rement les jeunes savent rester optimistes. Pour la circonstance, ils ont mis leurs probl�mes, leur malvie et leur frustration de c�t�. Certains ont ralli� la ville de Blida, en d�pensant leurs �conomies, la veille du match. Le jour J, la fi�vre est mont�e. En face de la Maison de la culture de Mascara, la circulation �tait bloqu�e avant le coup d�envoi et pour cause, on avait install� un �cran g�ant. Fay�al, Toufik et les autres voulaient savourer la joie du succ�s ensemble. Il n��tait pas question d��chec pour eux. Ailleurs, la ville �tait d�serte et nous entendions les clameurs quand une occasion se pr�sentait pour les Verts. Et l�explosion de joie suite aux trois buts inscrits apr�s une premi�re mi-temps difficile. �Il y eut un moment de d�ception apr�s le but �gyptien parmi ce groupe de jeunes qui ont install� leur t�l�viseur pr�s de l��picier du coin. Ils attendaient le coup de sifflet final car ils ne r�alisaient pas encore ce qui venait d�arriver. Les premiers cort�ges se formaient. V�hicules l�gers, motos, bus et m�me camions surcharg�s de monde sillonnaient la ville de Mascara. P�tards, feux de Bengale et le tout dans un concert de klaxons stridents. La ville �tait en folie et l�EN y avait mis le feu. M�me les femmes �taient de la f�te, les youyous fusaient de partout. Les �l�ments de la police, mobilis�s dans la perspective de cet �v�nement grandiose, avaient fort � faire pour �viter tout d�bordement. Longue, longue aura �t� cette soir�e � Mascara qui, jamais au grand jamais, n�a v�cu autant de folie. Equipe nationale quand tu nous tiens. C�est peut-�tre une nouvelle g�n�ration qui voit le jour.