Liesse n Les Algériens ont célébré la retentissante victoire des Verts contre l'Egypte, juste après le coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain. Les ruelles de tout l'Algérois étaient bondées de monde de tous âges et de différents sexes. Klaxons, pétards, feux d'artifice, chants de victoire, les Algériens ont célébré avec faste la retentissante victoire de la sélection algérienne contre l'Egypte sur le score sans appel de 3 à 1. Dès le coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain Daniel Bennett, des dizaines de milliers d'Algériens, qui ont suivi le match en direct à la télévision nationale convergeaient vers le centre ville pour célébrer la victoire historique des hommes de Rabah Saâdane. Trompette, derbouka et drapeau national à la main, les jeunes et les moins jeunes ont pris d'assaut les principaux quartiers de la capitale. «C'est un jour historique. C'est formidable ce qui nous arrive aujourd'hui. Un grand merci à Saâdane et aux joueurs pour cette formidable soirée. Nous sommes sur un nuage», s'exclamaient, à l'unisson, les supporters des Verts, fous de joie. Certains à moto, d'autres en voiture se sont adonnés à un véritable concert de klaxons. D'autres encore, à pied, chantaient et dansaient, alors que les youyous fusaient des balcons. «L'Algérie a prouvé que c'est un grand pays de football et notre victoire sur les champions d'Afrique prouve que nous sommes les plus forts», a commenté un habitant de la capitale. Des milliers de personnes sont venues grossir la foule plus tard dans la soirée qui s'annonçait chaude et longue. Ailleurs, loin de la capitale, c'est le même constat. Toutes les cités, tous les quartiers, toutes les rues, en un mot, tout Constantine a laissé exploser sa joie. Dès le coup de sifflet final de la rencontre, la ville des Ponts a exulté. Ils étaient partout des milliers à courir dans tous les sens, à s'engouffrer dans des camionnettes, sur le toit des voitures et même dans les bennes des camions, tous parés des couleurs nationales, criant à tue-tête une joie immense, incommensurable, à la mesure, en tout cas, du retentissant exploit des verts. Sur la place de la Brèche – le cœur de la cité du Rocher –, à Saint-Jean, à Bab El-Kantara, à Bellevue, mais aussi à Sidi-Mabrouk, à la cité Boussouf, à la cité Daksi et plus loin encore, à Hamma Bouziane, Didouche-Mourad, Zighoud-Youcef, El-Khroub, l'allégresse était à son comble, illustrée par des centaines de voitures, klaxonnant à tout rompre et supportant, comme par miracle, sept, huit, parfois dix ou douze jeunes survoltés. Ouahabi Lamri, 57 ans, soutient n'avoir jamais vu ça depuis l'indépendance ! Il jure que même au soir du 16 juin 1982, lorsque l'équipe nationale avait terrassé à la régulière l'ogre teuton au cœur des Asturies, ce n'était pas pareil. «C'est que notre football est tombé bien bas depuis près de 20 ans, et c'est ce qui explique cette démesure, car cette fois, il n'y a plus de complexe, notre sport-roi renaît et nous irons en Coupe du monde», dit-il avec une inébranlable assurance. A Mila aussi, prise littéralement d'assaut dès 22 h 45, dans la capitale des Aurès et ses fameuses allées Benboulaïd, à Sétif et sa mythique fontaine de Aïn Fouara, à Annaba et son cours de la Révolution, à Skikda et à Jijel également, et partout ailleurs dans l'Est algérien, un extraordinaire climat de réjouissance auquel même les femmes ont participé en poussant de stridents youyous depuis leurs balcons. Il ne fait pas de doute, quoi qu'il en soit, que le tonitruant 3 à 1 infligé aux Pharaons, un soir de juin 2009 dans la ville des Roses, fait partie, désormais, de la légende du football algérien, surtout si l'on considère, avec un peu de recul, qu'une victoire aussi nette et sans bavures sur le rival de toujours, n'était en réalité il faut bien le dire, qu'un rêve impossible que 35 millions d'Algériens n'osaient pas imaginer même à la mi-temps du match.