Le c�l�bre commando Ali Khodja a r�alis� au village de Djerrah, le 18 mai 1956, une op�ration militaire qui avait remont� le moral des populations. A la demande de cet intr�pide chef militaire, les femmes de Djerrah ont d�clench� un concert de youyous, rendant la br�ve bataille grandiose. Le bilan que nous ont communiqu� quelques t�moins fait �tat de 21 rappel�s du contingent tu�s et 4 autres captur�s vivants. Les djounouds, que commandait Ali Khodja, ont eu un comportement exemplaire. C��tait un survivant, fait prisonnier, qui l�affirmait devant la presse � l�issue de sa lib�ration. Evidemment, les moudjahiddines du commando, une trentaine, ont r�cup�r� les armes individuelles, le FM du groupe, les munitions et les moyens de transmission. L�accrochage a �t� bref, mais violent. Ce peloton de reconnaissance, que commandait le sous-lieutenant Arthur, �tait � sa troisi�me journ�e de sorties sur le terrain, dans la r�gion appel�e douar Ammal. Il a �t� compl�tement d�cim�. Le bilan nous a �t� indiqu� par un t�moin encore en vie, et qui habitait � proximit� du lieu de la bataille. Les combattants de l�ALN ont perdu un homme qui aurait �t� tu� par inadvertance par ses compagnons. Il se serait pr�cipit� pour r�cup�rer les armes des soldats morts. Les pertes, c�t� fran�ais, consid�r�es comme tr�s importantes, ont eu pour cons�quence une violente campagne m�diatique. �Depuis seize mois, attentats et guets-apens font des ravages sur la terre alg�rienne. Mais, cette fois, la France est v�ritablement bless�e� �, lit-on dans la page 713 de la revue Historia de l��poque. Il �tait question, par ailleurs, de l�interpellation du gouvernement par les parlementaires fran�ais. C�est dire l�impact que cet �v�nement, majeur durant cette p�riode, a eu sur l�opinion fran�aise. Ce qui avait mis l�arm�e d�occupation sous pression. Elle tendra, deux jours apr�s, une embuscade d�une f�rocit� sans pareille pour venger cet acte de guerre. Le journaliste d� Historia �crivait cyniquement , dans le m�me article, que �pendant cinq jours, 7 bataillons vont traquer le commando rebelle dans le quadrilat�ral de Souk-El-Had, Bahara et la route M�nerville-Alger. Des h�licopt�res ont amen� de toute urgence les paras du 13e dragon. Cinquante montagnards du douar Ammal sont abattus. Mais Ali Khodja court toujours� �. On l�aura s�rement remarqu� que l�ex�cution de 56 montagnards, donc des civils, est une simple information. Par cons�quent, le journaliste cautionnait le massacre de montagnards, des civils sans d�fense. La r�volution de novembre est �toff�e d�actes de bravoure des officiers et des djounoud, les authentiques de l�ALN, de quoi s�enorgueillir l�gitimement des hauts faits d�armes de cette arm�e. Mais, jusqu�en 2009 des associations et quelques m�dias fran�ais persistent � faire passer des actes de r�sistance, notamment celui de Djerrah, pour des massacres d�innocents. Etrangement, le bourreau devient victime. Qui a massacr� qui ? A l��poque, le bilan des pertes �tant consid�r� comme tr�s lourd, la presse fran�aise s��tait d�cha�n�e. Le mot massacre revenait dans toutes les �unes� des journaux. Il n��tait nullement question de bataille entre soldats de deux camps. Or, un militaire fran�ais, rescap� de cette bataille, t�moignait, selon l� Echo d�Alger du 28 mai 1956, que les djounoud (soldats) de l�ALN �taient tous habill�s de tenues militaires. �Ils �taient bien organis�s et appelaient leur chef, qui avait deux �toiles, �mon lieutenant��, pr�cisait ce militaire. Ne voulant s�rement pas admettre une d�faite devant des hommes r�solus et pr�ts � se sacrifier pour leur id�al, et � qui on d�niait la qualit� de combattants, des accusations �taient prof�r�es. Une association de victimes a publi� sur le Web que �le FLN leur a z�br� les pieds de coups de couteau et leur a coup� les testicules.� Les r�dacteurs n�indiquent pas leurs sources, et ne fournissent aucune preuve tangible pour �tayer leur r�quisitoire contre les �l�ments du commando Ali Khodja. Un autre journaliste tente d�innocenter les victimes �innocents parce que pour eux, jeunes Fran�ais � peine arriv�s en Alg�rie, ils ne pouvaient imaginer la sauvagerie de l�ennemi qu�ils devraient combattre�. Ce confr�re n�expliquait pas, au plan �thique, comment un homme qui r�pondait � l�appel de l�arm�e de son pays, qui a travers� la mer, mis la tenue militaire, pris une arme, parti patrouiller en zone de guerre � la recherche d�ennemis � tuer, pourrait �tre class� d�individu sans vell�it� de violence ? Concernant l�accusation de profanation des cadavres de soldats tu�s, nous avons questionn� avec instance, � l�occasion de nos recherches sur le gazage des grottes de Djerrah, M. M. Rabah, 76 ans, et Mme B. Mina, deux villageois encore en vie. Nos deux t�moins habitaient pr�s du lieu de l�accrochage, au moment des faits. Da Rabah d�ment, cat�goriquement, ces atteintes aux corps des soldats fran�ais. De son c�t�, lla Mina nous a avou� qu�une herbe am�re a �t� mise dans les bouches de quelques soldats morts. Elle n�a pas expliqu� le pourquoi de la chose. Une chose est par contre s�re, sept mules ont �t� r�quisitionn�es pour transporter les cadavres des soldats le plus loin possible de Djerrah. C��tait, selon nos interlocuteurs, une instruction de Khodja �pour tenter d�induire en erreur l�arm�e fran�aise et essayer d��viter des repr�sailles aux villageois. Les soldats ne sont malheureusement pas tomb�s dans le pi�ge. Ils ont d�couvert des traces de sang�, expliquera Da Rabah. Sur le comportement des djounoud de Ali Khodja � l�endroit des prisonniers, l� Echo d�Alger rapportait le t�moignage du soldat Pierre Dumas, le rescap� de cette courte, mais violente bataille. �Le soir, nous sommes arriv�s dans une grotte, o� nous devions �tre trouv�s. Nous sommes rest�s du vendredi au mercredi. Nos gardiens n��taient pas durs avec nous. Nous mangions tr�s mal, eux aussi. Un jour, ils nous ont oblig�s � �crire des lettres � nos familles, pour faire savoir que nous �tions prisonniers.� Revenons sur l��crit du journaliste de Historia. Il a fait une erreur, en �crivant que �56 montagnards sont abattus�. En effet, il s�agit de 80 innocents qui ont �t� massacr�s dans des villages avoisinants � A�t Toulmout et L�Hdadda. Habitu�s aux repr�sailles de l�arm�e, apr�s chaque attaque de l�ALN, les villageois de Djerrah s��taient tr�s rapidement dispers�s pour se faufiler, comme � l�accoutum�e, dans les grottes pr�s du village. �Les repr�sailles �taient terribles. 80 personnes ont �t� tu�es. Nous avions relev� qu�une famille de 6 personnes a �t� totalement d�cim�e. Les soldats �taient enrag�s. Ils s��taient post�s sur les hauteurs des villages et tiraient, sans discernement, sur tout ce qui bougeait. M�me les animaux domestiques, mulets, ch�vres, chiens et chats ont �t� abattus�, se rappelle Da Rabah.