L�urologue fran�ais Alain Ioualalen, d�origine alg�rienne, a r�ussi, la semaine pass�e, � la clinique El-Hidhab de S�tif l�ablation d�un rein (n�phrectomie) et l�intervention sur une prostate (r�section) au moyen de la technique de la laparoscopie. Plusieurs urologues de la r�gion ont pris part � cette exp�rience, la premi�re du genre au niveau de la wilaya de S�tif. Les op�rations, qui ont n�cessit� la mobilisation de moyens techniques de nouvelle technologie, existant au niveau de cette clinique, ont dur� moins de quatre heures. C�est dans le cadre d�une formation des urologues que ces interventions ont eu lieu. En effet, c�est une premi�re � S�tif, � laquelle nous avons �t� convi�s � assister au sein m�me du bloc op�ratoire de la clinique El-Hidhab, ponctu�e par un v�ritable cours magistral auquel les chirurgiens ont adh�r�. La premi�re intervention du Dr Ioualalen, assist� des Dr Siouan, Aribi et Bousseboula (chirurgiens de la clinique El- Hidhab), consistait en l�ablation d�un rein malade et non fonctionnel sur une patiente �g�e d�une quarantaine d�ann�es. �Je fais une ouverture pour introduire une cam�ra qui transf�rera les images sur un moniteur qui permet � tout le staff de suivre l�op�ration avec une r�solution 15 fois meilleure qu�avec l��il nu. J�introduis ensuite par une autre ouverture les outils avec lesquels j�enl�verai le rein�, nous explique le Dr Alain Ioualalen. Quelques heures avant d�entrer dans le bloc op�ratoire, notre interlocuteur nous avait affirm� : �Je suis content de rentrer dans mon pays natal et pouvoir faire profiter de ma technique un malade alg�rien qui m�rite d�acc�der aux soins, premi�re r�gle de l��galit� entre les hommes.� Les urologues qui ont particip� � cette op�ration ont montr� un grand int�r�t et se sont dits pr�ts � s�initier � cette technique qui n�cessite beaucoup de temps. Le docteur Ioualalen a indiqu�, en marge de la formation, que le minist�re de la Sant� a pris conscience du retard consid�rable enregistr� dans ce domaine et a pris l�initiative de former les chirurgiens. Le programme, qui touchera 300 m�decins ainsi que les �quipes chirurgicales des centres hospitaliersuniversitaires de plusieurs r�gions du pays s��talera sur trois ans. Le formateur, selon une convention sign�e avec le minist�re de la Sant� publique, se d�placera une dizaine de fois par an pour assister les chirurgiens alg�riens afin de mieux ma�triser cette technique, notamment en urologie, tout en assurant des interventions plus d�licates, � savoir la cystectomie. Par ailleurs, le docteur Ioualalen a �t� agr�ablement satisfait par le plateau technique et le mat�riel derni�re g�n�ration dont dispose la clinique El- Hidhab de S�tif. �Sinc�rement, je suis tr�s surpris de constater que la clinique dispose d�un laser Green light, le premier au Maghreb et d�un plateau technique (bloc op�ratoire) des plus performants, ainsi que d�un personnel de haute qualit�, a-t-il affirm�. Imed Sellami �La laparoscopie, une m�thode r�volutionnaire� La laparoscopie (ou c�lioscopie) est une technique chirurgicale minimalement invasive. Elle consiste � pratiquer une intervention en regardant l�image obtenue sur un �cran vid�o par une cam�ra que l'on ins�re dans l'abdomen, pr�alablement insuffl� avec du gaz carbonique, tout cela � travers une incision de 10 mm. Les instruments chirurgicaux (pinces, ciseaux, porte-aiguilles, etc.) sont ensuite introduits par des orifices (trocarts) dont le diam�tre varient entre 5 et 10 mm. Si l�on doit retirer un sp�cimen en fin d'intervention, par exemple, un rein apr�s une n�phrectomie, on place ce dernier dans un sac �tanche qu�on extrait en �largissant au besoin l�orifice. Une cicatrice grande comme une boutonni�re Lors d'une op�ration classique, dite �� ciel ouvert�, le chirurgien pratique une large incision, mais en chirurgie mini-invasive (appel�e c�lioscopie pour l'abdomen et arthroscopie pour les articulations), il se contente d'ouvertures de la taille d'une boutonni�re. Dans chacune, il introduit un trocart, tuyau m�tallique dans lequel glissent les fibres optiques reli�es � une micro-cam�ra et les instruments (bistouri, scalpel�), manipul�s � distance. Le m�decin suit ces mouvements sur un �cran vid�o. �L'image est grossie de 5 � 10 fois, ce qui permet des gestes plus pr�cis qu'en chirurgie classique�, explique le Dr Alain Ioualalen. Dans certains domaines, une technique de r�f�rence D'abord utilis�e comme m�thode de diagnostic pour visualiser l'int�rieur de l'abdomen, la c�lioscopie s'est tr�s vite d�velopp�e en chirurgie gyn�cologique, urologique et digestive. �Aujourd'hui, il est inimaginable d'op�rer une v�sicule biliaire ou un reflux gastro�sophagien autrement que par c�lioscopie. Pour certaines interventions, c'est devenu la technique de r�f�rence�, explique le Dr Ioualalen Moins de douleurs, moins de complications Objectif : une intervention moins lourde, des saignements et douleurs postop�ratoires moins importants, des complications moindres, en particulier de phl�bite et d'infections nosocomiales (contract�es � l'h�pital). �Qui accepterait aujourd'hui une intervention agressive alors que le voisin est op�r� par chirurgie mini-invasive et n'a rien senti ?� interroge Alain Ioualalen. I. S. Biographie du Dr Alain Ioualalen Le docteur Alain Ioualalen est chirurgien urologue. N� le 25 f�vrier 1953 � Ighil-Imoula en Alg�rie, il est p�re de deux enfants. Il est chevalier de la L�gion d�honneur depuis 2006. Interne des h�pitaux de Toulouse (1978) et r�sident de l�universit� de Mac-Gill de Montr�al (Canada 1983). Il r�alise, en 1985, une prostatectomie radicale p�rin�ale qui fut alors une premi�re fran�aise. En 1988, il encha�ne avec une autre intervention chirurgicale de cystectomie et remplacement par vessie ileo-coecale de Mayence, puis une op�ration de curage ganglionnaire laparoscopique, en 1993. Une autre premi�re du genre en France. Sa cystectomie radicale et le remplacement v�sical totalement laparoscopique, en 2005, lui ont valu le titre de chevalier de la L�gion d�honneur en 2006. Actuellement, il est formateur en laparoscopie au sein du �Groupe Sud g�n�rale de Sant� de Paris�, et ce, depuis 2006.