Lors des travaux de construction, d�molition ou d�expansion lanc�s par l�administration fran�aise au lendemain de la colonisation, de nombreux cimeti�res ont �t� d�couverts, parfois par hasard. Ainsi, des cimeti�res antiques datant de l��poque romaine ont �t� d�couverts au-del� des quartiers de Bab-Azzoun et Bab-el-Oued. En creusant la terre pour l��dification des fondations du lyc�e Bugeaud (actuellement lyc�e Emir- Abdelkader), plusieurs caveaux fun�raires ainsi que d�importants vestiges arch�ologiques (vases, plats, lampes...) furent mis � jour. La pr�cipitation avec laquelle ces travaux furent entrepris conduisit � la destruction de pr�cieux documents arch�ologiques datant de l��poque antique et musulmane. M�me les ossements humains n�ont pu �chapper aux coups de pioche comme l��crivit E. P�lissier, capitaine d��tat-major et chef du bureau des Arabes entre 1833 et 1834. �Il fallait proc�der avec ordre et d�cence, et transporter les ossements dans un lieu convenable. Au lieu de cela, ces tristes d�bris furent dispers�s au hasard, et l�ont vit des hommes grossiers jouer ignoblement avec des t�tes humaines... Ces s�pultures b�antes �taient comme autant de bouches accusatrices d�o� les plaintes des morts semblaient sortir pour venir se joindre � celles des vivants, dont nous d�molissions en m�me temps les demeures, ce qui a fait dire � Hamdan... que les Fran�ais n�ont laiss� aux Alg�riens ni un lieu pour vivre ni un lieu pour mourir.� Avant le d�barquement colonial fran�ais, Alger disposait de nombreux cimeti�res am�nag�s sur une superficie de 30 ha environ. La plupart des tombes appartenaient � d�anciennes familles d�Alger. Outre ces cimeti�res, des mausol�es et qobba abritant les s�pultures de saints hommes respect�s par la population �taient �rig�s ici et l�. A la mort de Sidi-Ouali Dada en 1554, un mausol�e fut construit � sa m�moire, � la rue du Diwan. Mais en 1864, il fut d�moli en perspective de l�expansion du couvent de la Mis�ricorde. Les ossements du saint homme, qui repoussa les troupes de Charles Quint gr�ce � son �p�e magique, furent alors transf�r�s au mausol�e de Sidi Abderrahmane. (A suivre...) Sabrinal