Bessalem Abdellah est une figure de proue du mouvement sportif national, au sein duquel il a occup� diverses fonctions. R�cemment, actualit� du COA oblige, son nom est revenu maintes fois sur les l�vres des acteurs du MSN et des lecteurs. Dans cet entretien, nous avons essay� d�aborder avec lui toutes les questions li�es au fonctionnement de la FAB et aux p�rip�ties ayant marqu� le feuilleton du COA. Le Soir d�Alg�rie : L�actualit� sportive a �t� tr�s mouvement�e ces derniers temps et il y a beaucoup de questions que l�on voudrait vous poser. Mais si vous le voulez bien, commen�ons par la boxe. Cela fait presque cinq mois que vous �tes � la t�te de la FAB, quel bilan en faites-vous ? Bessalem Abdellah : Comme vous le savez, il y a eu un processus de renouvellement sur la base du d�cret ex�cutif 05-405, un texte avec lequel l�ensemble des f�d�rations s�est mis en conformit�, pour ensuite le d�noncer. Ce proc�d� rel�ve de la malhonn�tet� intellectuelle. Permettez-moi de souligner que ce d�cret a permis non seulement la refonte du personnel dirigeant au niveau f�d�ral, mais aussi de hisser aux commandes des f�d�rations un personnel jouissant d�un niveau d�instruction allant du secondaire au cycle l�universitaire. Pour revenir au bilan de la FAB , les passations de consignes ont �t� effectu�es le 15 mars, soit apr�s quatre mois de gestion propre. Je dois vous avouer que ce laps de temps m�a paru tr�s long. A l�issue de ces passations, il fallait lister les actions en d�finissant les priorit�s. D�abord rassurer nos prestataires de service quant � l�issue des diff�rents contentieux, ensuite organiser les comp�titions nationales dans toutes les cat�gories, puis pr�parer convenablement nos �quipes nationales (seniors- juniors et cadets), faire un �tat des lieux sur la situation de la boxe au niveau national, mettre en place une cellule de prospection avec comme objectif les JO de 2012 et ceux de 2016, r�organiser la boxe professionnelle, r�fl�chir au d�coupage g�opugilistique et � la mise en place d�un nouveau syst�me de comp�tition qui permette aux boxeurs d�augmenter le volume de comp�tition et �tablir une fiche de suivi des boxeurs s�lectionn�s au niveau des �coles de boxe et dans la cat�gorie des cadets. Le choix des boxeurs � proposer au niveau du lyc�e sportif et les modalit�s de mise � disposition au niveau de leurs clubs lors des comp�titions locales ou r�gionales est �galement � l��tude. Enfin, il convient de mettre en �uvre un chantier fort de plusieurs actions, ce qui n�cessite l�engagement de ressources humaines cons�quentes et un esprit d�initiative �prouv�. Quelles sont les difficult�s relev�es jusque-l� pour la mise en �uvre d�un tel chantier ? Il n�y a pas de difficult�s insurmontables. Sur le plan financier, le MJS demeure notre seul bailleur de fonds et il nous assure de sa pleine disponibilit� � nous aider en fonction, bien entendu, du programme de d�veloppement pr�sent�. Certaines difficult�s sont, par contre, � relever. Elles sont li�es aux ressources humaines dont l�engagement et la disponibilit� font d�faut, et ce pour la construction d�une administration performante. Ces ressources s�accrochent � des habitudes proc�durales en d�phasage avec la r�glementation. l'exigu�t� des locaux dont nous disposons repr�sente �galement une forme de contrainte pour l�activit� des personnels affect�s � la FAB. Cela au niveau de l�instance f�d�rale. Au niveau local, les difficult�s s�expriment autrement. Les sections et les ligues re�oivent des subventions d�risoires. A cette insuffisance financi�re, qui se met au travers de tous les plans de d�veloppement et m�me de la participation aux diff�rentes comp�titions, vient s�ajouter un manque de mat�riel p�dagogique. Sur ce dernier point, le MJS s�est engag� � assister la FAB, selon ses possibilit�s. Un point fondamental qui reste en suspens, en l�absence d�une salle f�d�rale sp�cifique � la boxe. Certes l�ISTS nous propose une salle pour les entra�nements de l��lite, mais une salle f�d�rale devient une n�cessit�, pour permettre � la FAB de concr�tiser tous les programmes li�s � la formation et au suivi des s�lections et autres jeunes talents. A vous entendre, vous avez arr�t� de nombreux programmes, mais qui tardent � se concr�tiser. Peuton dire pour autant que vos actions rencontrent une forme de blocage ? Un blocage, non. Mais un rendement qui ne correspond pas aux r�sultats obtenus par les athl�tes, qui sont performants. C�est l� une v�rit�. Les derniers Jeux m�diterran�ens l�ont d�montr�. Mais la performance, ce n�est pas que les r�sultats des boxeurs. C�est un tout. C�est une administration performante, une bonne volont� � tous les niveaux dans l�int�r�t du sport en g�n�ral et de la boxe en particulier, ainsi qu�un esprit d�initiative efficient. C�est aussi une cellule administrative professionnelle digne de ce nom, c'est-�-dire orient�e vers la performance et l�efficacit�, ainsi qu�une cellule de communication professionnelle. En clair, peut-on savoir ce qui a, pour le moment, �t� r�alis� � travers les actions que vous avez projet�es ? Vis-�-vis de nos prestataires, 82 % du contentieux a �t� r�gl�. Concernant le programme des �quipes nationales, toutes les op�rations programm�es par la DTN ont �t� r�alis�es aussi bien au niveau national qu�au plan international. Toutes les comp�tions nationales (championnats nationaux cadets, filles, juniors et seniors et coupes d�Alg�rie dans les m�mes cat�gories) ont �t� r�alis�es. Pr�s de 300 boxeurs, � Annaba et un peu moins � B�ja�a, car ces derniers sont issus des phases r�gionales, et environ 200 boxeurs des �coles d�Oran ont �t� align�s � l�occasion des diff�rentes manifestations officielles de la FAB. C�est dire tout l�engouement qui pr�vaut. Tous ces acteurs, b�n�voles pour la plupart, attendent de nous des signes � m�me de les encourager � pers�v�rer. Les phases r�gionales pour les cat�gories cadettes, juniors et seniors ont �galement �t� concr�tis�es. 90 % des frais d�organisation des phases nationales et r�gionales ont �t� pris en charge par la F�d�ration. Les membres du bureau f�d�ral ont tous �t� mis � contribution dans le processus organisationnel. Les cellules de suivi, compos�es de techniciens, ont particip� aux comp�titions au niveau des cat�gories cadets et juniors, aussi bien � Annaba qu�� B�ja�a. Leur �valuation nous permettra de les suivre � l�horizon 2012. La cellule de suivi mise en place lors du Festival des �coles de boxe � Oran nous permettra de suivre les boxeurs avec comme objectif celui de 2016, apr�s celui interm�diaire de 2012. En ce qui concerne le dossier ��tat des lieux de la boxe� au niveau national, des membres du bureau f�d�ral ainsi que des experts membres de l�AG et certains pr�sidents de ligue ont �t� sollicit�s. Des d�placements ont �t� organis�s � travers le territoire national, avec des r�unions avec les ligues. L�expos� de ces r�sultats sera pr�sent� le 28 ou le 29 juillet prochain, lors de la r�union mixte Ligues - Coll�ge technique national. Ce qui n�a pas �t� mis en place, c�est la cellule de communication, qui recherche de nouvelles sources de financement autres que les subventions de l�Etat ; c�est une cellule compos�e de professionnels dont il faut d�finir les contours contractuels ; c�est aussi une projection de la boxe professionnelle avec des championnats d�Alg�rie en permanence. Il y a eu des retards quant � une r�union du BF, dus aux charges de travail des uns et des autres. Les aspects li�s � la formation n�ont pas constitu�, pour cette p�riode, une priorit�. Le programme de formation, en collaboration avec la direction de la formation du MJS, sera propos� pour le d�but de la saison prochaine. Pour les actions non r�alis�es, citons le retard accus� par certaines parties qui n�ont pas encore transmis � la FAB l��tat des lieux, qu�ils devaient formuler au niveau r�gional. Il y a �galement la difficult� pour la FAB � satisfaire les demandes d�aide en mat�riel p�dagogique pour les ligues et clubs. La boxe alg�rienne est face � un nouveau d�fi, celui du championnat d�Afrique 2009, d�autant plus que nous occupons la premi�re place depuis 2007. Vos commentaires ? Avant de r�pondre � cette question, je dois �galement vous informer de la tenue d�une r�union devant regrouper les Ligues, le Coll�ge technique national et la FAB les 29 et 30 juillet. L�ordre du jour portera sur l��tat des lieux, les propositions de nouveaux syst�mes de comp�tition, le d�coupage g�o-pugilistique, ainsi que le programme 2010 et bien d�autres points. Concernant le Championnat d�Afrique 2009, il �tait pr�vu au Togo en mai , avant les JM. Il a �t� report� au mois de juillet, � l��le Maurice, et ce avant le Championnat du monde qui est pr�vu � Milan du 28 ao�t au 10 septembre. Le comit� d�organisation m�a confirm� la participation de 14 pays, chiffre bien en de�� de la derni�re �dition � Madagascar o� 21 pays �taient pr�sents. De nombreuses f�d�rations se sont excus�es. Les difficult�s financi�res du moment pour certaines et les probl�mes internes pour d�autres seraient � l�origine de ces d�sistements. Concernant la boxe alg�rienne, elle sera pr�sente pour d�fendre ses titres, m�me si le nombre de boxeurs engag�s est inf�rieur � celui de l��dition pr�c�dente. Mais ne doit-on pas rappeler que les 11 boxeurs qui ont particip� � la pr�c�dente �dition, celle de 2007, avaient tous arrach� leur qualification apr�s le championnat de la Zone 1 � Alger ? Effectivement, en 2007, 11 boxeurs alg�riens ont r�ussi � se qualifier pour le Championnat d�Afrique. Cette fois-ci, il n�y a pas eu de tournois qualificatifs. C�est donc un engagement pris et le staff technique a pr�f�r� s�lectionner seulement 8 boxeurs. En 2012, la boxe f�minine fera son apparition aux Jeux olympiques. La FAB est-elle pr�te pour cette �ch�ance ? C�est un aspect tr�s important. Oui, la boxe f�minine devrait faire partie du programme des Jeux olympiques de 2012, dans trois cat�gories de poids. C�est pour cela qu�une formule comp�titive pour les filles est en cours d��laboration. Elle entrera en vigueur d�s la saison 2009-2010. Cette nouvelle formule pr�voit une comp�tition individuelle et par �quipe. L�objectif �tant de donner un volume de comp�tition efficient � nos filles pour aborder les qualifications en 2012. Ce point sera �galement discut� lors de la r�union du Coll�ge technique national. En somme, c�est tout un projet que vous ambitionnez de r�aliser pour la relance de la boxe, pour lequel nous vous souhaitons pleine r�ussite. Mais si vous le permettez, pourrait-on passer � la situation du COA. Ce dernier a connu des perturbations qui ont jet� sur lui un certain discr�dit, au point o� il a fallu une intervention du CIO. Pourriez-vous livrer aux lecteurs du Soir d�Alg�rie, et � l�opinion publique plus g�n�ralement, vos appr�ciations ? Il est regrettable d��tre arriv� � une situation pareille. Il est regrettable pour le mouvement sportif national d�essuyer un tel revers. Comme si chez nous, il n�y avait pas de comit� de conciliation ou de structures � m�me de nous �viter un arbitrage ext�rieur. C�est le refus du dialogue qui s�est �rig� pendant plus de 5 mois comme seule r�ponse aux dol�ances des f�d�rations qui a �t� � l�origine de ce conflit. Des arguties juridiques de bas �tage ont vu le jour au d�triment du bon sens et se sont �loign�es de toute approche pour un dialogue constructif. Vous avez � maintes reprises retir� votre candidature, m�me quand vous �tiez seul � vous pr�senter, comme lors de l�AG du 30 avril... Cerla r�pond de principes auxquels j�ai librement adh�r�. Avec des coll�gues pr�sidents de f�d�ration, nous avons arr�t� un certain nombre de d�marches que nous avons suivies jusqu�au bout. Par �gard � ces engagements et aux r�solutions que nous avons adopt�es, m�me �tant seul candidat, je me suis retir�. Car que pourrait me faire gagner une �lection, si je devais perdre ma dignit� et, surtout, la confiance et le respect de mes pairs. R�cemment, le CIO a d�p�ch� une commission pour le r�glement de la situation du COA. Que s�est-il dit lors de la r�union avec la d�l�gation du CIO, puisque vous en faisiez partie ? Malgr� certaines d�rives vite corrig�es, les membres de la d�l�gation ont constat� qu�un climat serein, loin de toute animosit�, avait sanctionn� la r�union. Une r�union � l�issue de laquelle un consensus, avec une feuille de route identique � celle sugg�r�e le 10 juin dernier par les f�d�rations et lors de la r�union du 27 avril dernier, a �t� obtenu. Un point relatif � des mesures coercitives � �t� retir� du communiqu�, sur notre insistance. Il est regrettable de relever les �crits de certains organes de presse rapportant des faits non conformes � la r�alit� des d�bats et au d�roulement de la r�union. La pr�sidence de la commission de pr�paration de l�AG a �t� sugg�r�e par le pr�sident de la commission du CIO. Le nom de M. Larfaoui y a �t� propos�. M. Larfaoui est membre du CIO, pr�sident de la FINA. Il a �t� propos� par les F�d�rations olympiques lors de la r�union du 27 avril, pour pr�sider la commission de pr�paration de l�AGE. Ce n�est pas un �parachut�, il s�est fait un nom. Alors, pourquoi toutes ces supputations ? Une autre proposition a �t� faite dans le cadre de la pr�sidence de ladite commission, mais il se trouve que cette personnalit� sportive nationale n�est pas membre de droit de l�AG. Dans un organe de presse, il a �t� rapport� que M. Larfaoui n�a pas assist� � la r�union, ce qui est faux. A la fin de la r�union, la sagesse semblait au rendez-vous. Alors, qui a int�r�t, par des articles de presse, � nourrir l�opinion publique de fausses informations ? Les brasseurs de vent ont sugg�r� la mise en place de cette commission en date du 27 avril. Les brasseurs de vent vous souhaite un tr�s bon app�tit ! Un dernier mot ? Confucius disait : �Quelle que soit la distance qui s�pare deux �tres, il faut toujours faire un petit pas. C�est le plus sage qui le fait.� Le dialogue s�est instaur�. Il aboutira � une issue heureuse pour le mouvement olympique. Quant � la boxe, je lance un appel aux pouvoirs publics, centraux et locaux, afin de porter r�ellement assistance � cette discipline qui manque cruellement de moyens, aussi bien financiers qu�infrastructurels et mat�riels.