Les d�l�gations sahraouie et marocaine se rencontrent aujourd�hui � Vienne pour deux jours de n�gociations. Un nouveau round que supervise l�Administration am�ricaine et qui intervient apr�s un gel du processus de dialogue d�cid� unilat�ralement par le Maroc. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La table de n�gociations entre le Front Polisario et le gouvernement marocain a d�m�nag� de Manhasset, dans la banlieue de New York, � Vienne, la capitale autrichienne. Mais que l�on ne s�y trompe pas : les Etats-Unis sont les v�ritables initiateurs de cette rencontre informelle qui se d�roulera sous l�arbitrage de l�envoy� personnel du secr�taire g�n�ral de l�ONU pour le Sahara occidental, l�Am�ricain Christopher Ross. Doit-on y voir la d�termination de l�Administration Obama � r�gler ce conflit vieux de plusieurs d�cennies ? Il est peut-�tre trop t�t de tenir une telle conclusion. La lettre de Barak Obama adress�e le 3 juillet dernier au roi du Maroc comporte cependant quelques �l�ments probants. �Je r�alise l�importance que rev�t la question du Sahara occidental pour vous, votre royaume et toutes les populations qui ont souffert � cause de ce conflit. Je partage votre engagement que les n�gociations men�es sous les auspices des Nations unies constituent le cadre appropri� permettant de parvenir � une solution mutuellement acceptable, et j'esp�re que Christopher Ross, un diplomate chevronn� ayant une large exp�rience de la r�gion, pourra promouvoir un dialogue constructif entre les parties. Mon gouvernement travaillera avec le v�tre et d�autres parties dans la r�gion afin de parvenir � une solution qui r�ponde aux besoins des populations, en termes de gouvernance transparente, de confiance de l�Etat de droit et d�une administration de justice �quitable�, a �crit Barak Obama � Mohamed VI. L�ensemble des observateurs auront constat� l�absence de r�f�rence au �plan d�autonomie� que tente d�imposer le Maroc depuis quelques ann�es. Un fait qui atteste que les Etats-Unis se d�marquent ouvertement de cette initiative unilat�rale que seule la France a accept� de soutenir officiellement. La r�f�rence aux Nations unies comme �tant le �cadre appropri� permettant de parvenir � une solution mutuellement acceptable � vient confirmer cette th�se. Autre �l�ment important � retenir dans la correspondance du pr�sident am�ricain, le soutien � Christopher Ross. En mettant en avant l�action de l�envoy� personnel du secr�taire g�n�ral de l�Organisation des Nations unies, Barak Obama a affich� ouvertement son soutien �diplomate chevronn� ayant une large exp�rience de la r�gion�. A ce titre, il est utile de rappeler que le Maroc avait temporis� plusieurs mois avant de reconna�tre officiellement le rempla�ant de Peter Van Walsum. Mais il semblerait que les Etats-Unis ne se soient pas content�s d�adresser des missives au Maroc mais auraient m�me �convaincu� le palais � reprendre les n�gociations avec le Front Polisario. Un processus, rappelons-le, gel� par Rabat depuis la rencontre de Manhasset IV les 18 et 19 mars 2008. Mais cette reprise des pourparlers n�a pas emp�ch� les Marocains de faire dans la provocation. A commencer par la reconduction de Khalihenna Ould Errachid, le pr�sident du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes, en qualit� de membres de la d�l�gation qui prendra part ces deux prochains jours � la rencontre de Vienne. �La pr�sence de cet individu � la table des n�gociations est � elle seule une preuve du manque de volont� du Maroc � discuter d�une solution au conflit dans le cadre de la l�galit� internationale�, a indiqu�, hier, Mohamed Yeslem Beissat, ministre sahraoui charg� des relations avec les pays africains. Reste aujourd�hui l�essentiel : la rencontre qui s�ouvre aujourd�hui � Vienne ouvrira-t-elle la voie � l�organisation d�un r�f�rendum d�autod�termination au Sahara occidental comme le stipule 1754 du Conseil de s�curit� de l�ONU ? Si l�on s�en tient au caract�re �informel� impos� � ce round, d�autres cycles de n�gociations seront encore n�cessaires avant d�atteindre cet objectif. Une situation qui fait le jeu du Maroc pass� ma�tre dans les man �uvres dilatoires. A moins que Washington ne soit r�ellement d�cid� � passer � la vitesse sup�rieure.