Le second round des négociations entre Sahraouis et Marocains aura lieu les 10 et 11 août à Manhasset, une banlieue de New York. C'est au cours d'un point de presse, qui a eu lieu mercredi, que Jackie Sanders, représentante américaine aux Nations unies, a annoncé le soutien des Etats-Unis au projet marocain d'autonomie pour le Sahara occidental. «Nous prenons acte, à nouveau, de la proposition marocaine d'autonomie présentée le 11 avril (...) et nous saluons les efforts sérieux et fiables du Maroc pour faire avancer le processus vers une résolution», a-t-elle dit. L'avenir du Sahara occidental est en train de se négocier sous les auspices de l'Organisation des Nations unies (ONU). Le but est de parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le 30 avril 2007, le Conseil de sécurité avait appelé les deux belligérants (Maroc et Front Polisario) à s'asseoir autour d'une même table et à reprendre des négociations directes sans conditions. Dans sa résolution 1754, le Conseil de sécurité a souligné que son initiative tenait à favoriser l'émergence d'une solution politique qui serait acceptée par les deux parties. Il n'imposera pas sa propre solution à la question du Sahara occidental. Le dernier mot devrait revenir au peuple sahraoui, lui assurer le droit de s'exprimer par autodétermination. Le premier round des négociations sur le Sahara occidental s'est tenu les 18 et 19 juin 2007 à Manhasset, une banlieue de New York. Depuis mercredi, le Conseil de sécurité se penche sur le rapport de M.Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, et l'état d'avancement de ces premières négociations sur le Sahara occidental. C'est l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, M.Peter Van Walsum, qui a présenté le rapport au Conseil de sécurité. «Le secrétaire général, dans son rapport, a informé le Conseil de sécurité que les deux parties en négociations, le Front Polisario et le Royaume du Maroc, ont accepté la poursuite des discussions sous l'égide du secrétaire général, et retenu la date du prochain rendez-vous au 10 août prochain, toujours dans la proche banlieue de New York», a indiqué une source onusienne. Sous la présidence de l'ambassadeur de Chine aux Nations unies, M.Wang Gungya, le Conseil de sécurité, à l'issue de sa réunion, a pris note des conclusions et propositions du rapport ainsi que de la décision de poursuivre les négociations. «Le Conseil de sécurité maintient son soutien au processus de négociations déjà entamé», a souligné l'ambassadeur de Chine. Mme Michèle Montas, porte-parole des Nations unies, a, pour sa part, évoqué le caractère «d'un processus lent qui demandera beaucoup de temps et d'efforts». L'ONU, qui arbitre ces négociations, a la lourde responsabilité de «mener à bon port ces rencontres» au même titre que les autres parties impliquées dans ce conflit, a-t-elle fait remarquer. Ces négociations, qui seront, à n'en pas douter, des négociations de longue haleine, doivent, de toutes les façons, aboutir à déterminer les conditions dans lesquelles le référendum sera organisé. La proposition marocaine d'autonomie du Sahara occidental ne représente qu'une proposition parmi d'autres. Les Américains, comme il était prévisible, ont mis les pieds dans le plat. Ils apportent leur soutien à un allié traditionnel, le Maroc. Pèseront-ils sur le Conseil de sécurité? Peter Van Walsum, interrogé sur l'amputation du rapport de trois paragraphes (dans sa version publiée sur le site de l'ONU le 27 juin) des observations et recommandations, a déclaré qu'«il ne fallait pas y voir plus qu'un problème de calendrier et d'une décision d'être plus discret sur les négociations». Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU et négociateur de Manhasset, M.Boukhari, a déclaré: «Le Front Polisario participera au second round des négociations avec la même volonté politique, conformément aux dispositions de la résolution 1754 adoptée, le 30 avril dernier, par le Conseil, qui appelle à des négociations directes, sans conditions préalables entre les deux parties en conflit.» Les négociateurs du Front Polisario ne seront pas conviés à une sinécure pour le deuxième round de négociations. Deux projets sont sur la table. Ils sont diamétralement opposés. L'un marocain prônant un projet de «large autonomie» pour le Sahara occidental, l'autre sahraoui qui revendique l'indépendance du territoire par le biais d'un référendum d'autodétermination.