La quatrième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc s'est ouverte hier à Manhasset (New York) pour une durée de deux jours sous l'égide des Nations unies. Cette rencontre a lieu à huis clos à la résidence de Greentree Estate. Tenue il y a un peu plus d'un mois depuis le troisième round informel, cette nouvelle réunion se déroule sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, à savoir l'Algérie et la Mauritanie. La délégation sahraouie, conduite par le président du Conseil national (Parlement), Khatri Addouh, est composée du coordinateur avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad, et du représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari. Lors de leur précédente rencontre en novembre, rappelle l'APS qui a rapporté l'information, les deux délégations avaient décidé de se réunir à nouveau au mois de décembre, ainsi qu'au début de l'année prochaine, afin de poursuivre le processus de négociations qui a été demandé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. En application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, la semaine dernière, la résolution appuyant le processus de négociations en vue de parvenir à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Louant les efforts déployés à cet égard par le secrétaire général et son envoyé personnel, l'Assemblée générale a demandé à la quatrième commission onusienne, chargée de la décolonisation, de continuer à suivre la situation au Sahara occidental. Le Maroc et le Front Polisario avaient engagé, en juin 2007, des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, suivis de trois réunions informelles à Vienne et à Manhasset. Parallèlement à la réunion entre le Polisario et le Maroc, les autorités marocaines avaient programmé l'ouverture du procès de sept militants sahraouis des droits de l'homme arrêtés en 2009 à Casablanca à leur retour des camps de Tindouf. Ce procès – qualifié jeudi de «procès des droits du peuple sahraoui» par la presse italienne – a finalement été reporté au 7 janvier 2011 après une audience tendue à laquelle des observateurs internationaux ont assisté pour la première fois. «Nous sommes des accusés, sans être des criminels. Le gouvernement marocain parle d'atteinte à la sécurité de l'Etat, il s'agit plutôt du droit des peuples à décider de leur avenir», écrit notamment le journal la Repubblica citant les militants sahraouis, rappelant que «certains (d'entre eux) sont en prison depuis plus d'un an». Le journal souligne que les avocats italiens des accusés sahraouis, Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Lachgare Degia, Yahdih Ettarrouzi Rachid, Sghavar Lebaihi et Saleh, «se battent contre les caprices de la bureaucratie marocaine» pour assister au procès.