Une nouvelle pol�mique est servie sur la sc�ne politique � la suite des d�clarations de Maria Dolores de Cospedal, la secr�taire g�n�rale du Parti populaire (principal parti d�opposition) qui a accus� derni�rement le gouvernement espagnol d�intercepter ill�galement les conversations t�l�phoniques des dirigeants de son parti. La num�ro deux du parti que pr�side Mariano Rajoy d�nonce l�instrumentalisation des moyens de l�Etat par le gouvernement socialiste. De notre bureau en Espagne Mhamed Elmansouri �Le gouvernement utilise de mani�re partisane le minist�re public, la police judiciaire, les services du minist�re de l�Int�rieur et les services de renseignements �, a-t-elle d�clar� � l�agence espagnole EFE. Elle ajoute que l�Espagne vit en ce moment un �Etat policier�. Face � ces accusations, Maria Teresa Fernandez de la Vega, vice-pr�sidente du gouvernement, a r�agi en exigeant de Cospedal qu�elle saisisse les tribunaux en pr�sentant des preuves de ce qu�elle avance, ou bien qu�elle se r�tracte, car, pr�cise- t-elle, les accusations d��coutes t�l�phoniques ill�gales �jettent une ombre de suspicion sur le fonctionnement de l�Etat de droit�. Les syndicats de policiers, qui se sont sentis vis�s, abondent dans le m�me sens que la vice-pr�sidente du gouvernement, en pr�cisant que les �coutes t�l�phoniques ne s�effectuent jamais sans l�autorisation d�un juge. M�me ton du c�t� des syndicats de magistrats qui demandent � Cospedal de fournir les preuves des graves accusations qu�elle lance. Le PP r�torque qu�il a d�pos�, le 24 juillet dernier, une plainte aupr�s des tribunaux au sujet de fuites affectant le secret d�instruction de �l�affaire G�rtel�, dues � l�interception de ses communications. Il faut rappeler que �l�affaire G�rtel� a r�v�l� au grand jour, d�s le mois de f�vier 2009, les accointances de deux hommes d�affaires, incarc�r�s pour des d�lits de blanchiment d�argent et de corruption avec des membres influents du PP. Dans le cadre de l�instruction de cette affaire de corruption, une centaine de personnes ont �t� appel�es � d�clarer devant les tribunaux, et parmi elles le pr�sident de la r�gion autonome de Valence, Francisco Camps, et le tr�sorier du PP, Luis Barcenas, qui a �t� oblig� de d�missionner de son poste �afin de ne pas nuire � l�image du parti�. En lan�ant ses accusations d�espionnage politique, la secr�taires g�n�rale du PP insiste sur le fait que les membres de son parti font l�objet d�une pers�cution de la part du Parti socialiste et du gouvernement. �La justice est l� pour poursuivre les d�linquants, les d�lits et les activistes de l�ETA, et non pour pers�cuter ou an�antir l�opposition, comme veut le faire le Parti socialiste�, souligne-t-elle. Ce � quoi r�pond la vice-pr�sidente du gouvernement, en disant que �s�il y a des indices de d�lits (au sein de la classe politique), une enqu�te est ouverte, que ces d�lits se produisent � Madrid, Valence ou Palma de Mallorca, et qu�ils impliquent quelque personne que ce soit�. En citant Madrid et Valence, elle fait r�f�rence � �l�affaire G�rtel� et en �voquant Palma de Mallorca, elle fait allusion � �l�Op�ration Espada�, qui a d�voil� la derni�re affaire connue de corruption urbanistique mettant en cause des dirigeants r�gionaux du PP dans l��le, responsables pr�sum�s de malversations de fonds publics. En un sens, Cospedal semble avoir raison de signaler que son parti subit une pers�cution polici�re et judiciaire, car �l�affaire G�rtel� et �l�Op�ration Espada� ne sont que deux exemples parlant de multiples autres op�rations qui ont r�v�l� des cas de corruption, de subornation, de malversations de fonds publics ou de pr�varication, au sein des municipalit�s ou des r�gions gouvern�es par le PP. D�apr�s le quotidien El Mundo, les donn�es cumul�es de 2004 jusqu�� nos jours montrent que 43 membres du PP, responsables municipaux r�gionaux ou nationaux, ont �t� arr�t�s et 50 autres, inculp�s, dans des affaires de corruption. Les rangs socialistes ne sont pas �pargnes : le quotidien rapporte que ce sont 20 responsables municipaux ou r�gionaux qui ont �t� arr�t�s et 51 autres, inculp�s, pour des cas de corruption aussi. Il faut savoir aussi que la majorit� de ces cas, que cela soit dans les files du PP ou celles du Parti socialiste, sont des affaires de corruption dans le secteur juteux de l�urbanisme. La situation en est l� pour l�instant : un regain de tension entre le PP d�une part et le Parti socialiste et le gouvernement d�autre part, d� aux derni�res accusations d��coutes t�l�phoniques d�nonc�es par la secr�taire g�n�rale du PP, en butte aux affaires de corruption qui l�ont affect� et qui l�affectent encore.