Après la France et l'Angleterre, c'est au tour de l'Espagne de mener sa chasse aux «sorcières». La chasse aux immigrés en situation irrégulière se poursuit. La guerre contre les sans-papiers prend une autre tournure. Après la France et l'Angleterre, c'est au tour de l'Espagne de mener sa chasse aux «sorcières». La presse espagnole a rendu publique dimanche, une note interne d'un commissariat madrilène dans laquelle il ordonne aux policiers d'arrêter, chaque semaine dans la capitale, un quota de sans-papiers en fonction du nombre d'habitants des quartiers relevant de chaque commissariat. Bien mieux, crise financière oblige, il est même recommandé aux agents d'arrêter en priorité les Marocains en situation irrégulière, car les démarches pour leur rapatriement sont les plus faciles et les moins coûteuses par rapport aux immigrés d'Amérique latine. Leur expulsion et rapatriement reviennent moins chers aux autorités ibériques et étant accueillis sans trop de réticences par le gouvernement de leur pays d'origine et moins coûteux par rapport aux immigrés d'Amérique latine. Une mesure dénoncée par des partis politiques et syndicats de police espagnols. Réagissant à cette mesure, le coordinateur général d'Izquierda Unida «IU-Gauche-Unie», Cayo Lara, a dénoncé cette mesure émanant d'un gouvernement se disant de gauche. Cayo Lara a souhaité voir l'organisation d'une protestation populaire pour dénoncer cette mesure. Le dirigeant d'IU a estimé qu'en «recourant à ce genre de mesures l'on est en train de pourchasser les victimes au lieu de ceux qui exploitent les immigrés». Le groupe municipal de ce parti à Madrid a qualifié, de son côté, de «racisme institutionnel» l'ordre donné aux policiers de procéder à l'arrestation des étrangers en situation irrégulière. «Il s'agit aussi d'une irresponsabilité lorsque, après l'application de la directive de retour, les centres d'internement ne respectent pas les règles les plus élémentaires de la dignité humaine», a ajouté la porte-parole des services sociaux d'IU, Milagros Hernandez. La même responsable a souhaité également une prompte réaction du défenseur du peuple pour éviter que ces mesures n'encouragent la xénophobie dans une conjoncture marquée par une sévère crise économique. Le Parti populaire «PP-droite, principal parti de l'opposition» a annoncé, pour sa part, qu'il demandera des explications au ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, pour cette note interne qui démontre, selon lui, que la politique d'immigration du gouvernement socialiste est erronée, fausse et mortelle pour les émigrés. «Le ministre doit informer de cette question délicate et portant gravement atteinte aux droits et libertés reconnus aux étrangers en Espagne», a souligné la secrétaire générale du PP, Maria Dolores de Cospedal, dans une conférence de presse. Par ailleurs, au moins 21 personnes ont trouvé la mort dont 14 adolescents, hier soir près d'Arrecife sur l'île canarienne de Lanzarote, suite au naufrage d'une embarcation chargée d'immigrés clandestins. Pour rappel, quelque cinq millions de travailleurs étrangers sont arrivés en Espagne depuis le début des années 90, fournissant la main-d'oeuvre de la bulle immobilière qui s'est depuis effondrée.