Le Parlement espagnol a approuvé jeudi par majorité la réforme du statut de la Catalogne. Le chef du gouvernement espagnol, José-Luis Zapatero, a considéré les expectatives réalisées. Le leader de l'opposition, Mariano Rajoy, a réaffirmé que « nous sommes au début de la fin de l'Etat espagnol », et les catalans républicains pensent, pour leur part, que le texte est encore insuffisant. Un chapitre de l'histoire du statut de la Catalogne est clos jeudi. Les députés espagnols ont adopté le texte qui renforce les compétences de la communauté autonome dans un vote qui signifie une victoire (encore une) politique de José Luis Zapatero, après une polémique de plusieurs mois sur le modèle d'Etat autonome. Le texte approuvé par une majorité de 189 députés sur 345. Pour des motifs diamétralement opposés, les députés du PP et de la gauche républicaine catalane (ERC) ont voté contre ce texte ainsi que Euseko Alkartasuna et il y eu deux abstentions. Durant le débat, l'absence de José-Luis Zapatero est fortement remarquée, remplacé par la vice-Premier ministre Maria Teresa de la Vega qui a défendu le texte. Durant toute la séance, la tension politique générée par la réforme du statut était grande. Le leader du PP, Mariano Rajoy, qui s'est réuni mardi passé avec José-Luis Zapatero dans le cadre de la situation, engendrée par le cessez-le-feu de l'ETA, a critiqué le texte : « Nous sommes devant le début de la fin de l'Etat espagnol tels que définit en 1978. » L'opposition populaire considère que le texte est anti-constitutionnel, pour définir la Catalogne comme nation, qui fera de l'ombre à la nation espagnole. Le PP fait circuler une pétition pour que le texte fasse objet d'un référendum espagnol et pas seulement catalan. Effectivement, le statut revu et approuvé jeudi sera soumis à un référendum populaire le 18 juin seulement en Catalogne. Le parti de gauche républicaine (ERC) a voté contre, car il voulait donner un caractère juridique de la nation catalane, mais il n'a pas encore décidé de sa position pour le référendum du 18 juin. Son porte-parole au Parlement espagnol a déclaré que « le statut est bon, mais ne sert pas la Catalogne ». Malgré l'attention médiatique qui entoure le statut de la Catalogne, c'est la région de Valencienne qui a vu son nouveau statut approuvé lundi, le premier de la législature socialiste. Entre temps, les attentions de plusieurs autres régions sont concentrées sur le nouveau statut de la Catalogne - mis à part les régions « historiques », les Pays basques et la Galice où le nationalisme est très fort - et cherchent en lui un modèle qui servira de base de négociation. L'Espagne a 17 régions. José-Luis Zapatero, pour qui la diversité ne signifie pas la division, est sur le point de réaliser un de ses chers objectifs politiques : l'Espagne plurielle. La Catalogne en quelques chiffres Superficie : 32,114 km2 Population : 7 millions d'habitants qui représentent 15% de la population espagnole Langue : Le catalan PIB par capital (2001), 101% de la moyenne de l'Union européenne Pourcentage du PIB de l'Espagne : 18,4% Sources : Eurostat et Commission européenne