Ils sont en protestation depuis avant-hier. Regroup�s � l�int�rieur du si�ge de l�UGTA, ils sont pas moins de 300 employ�s de l�Entreprise publique d�insertion des handicap�s (EPIH) � �tre venus des quatre coins du pays pour protester contre la d�cision unilat�rale des pouvoirs publics de fermer leurs 27 unit�s de production. Mehdi Mehenni - Alger Le Soir) - La gen�se de l�affaire remonte au 11 f�vrier 2008, lorsque le ministre de la Solidarit� nationale, Djamel Ould- Abb�s, accompagn� de son staff, s�est r�uni avec les repr�sentants de la direction et du syndicat de l�EPIH afin de trouver une solution aux dol�ances des employ�s. Lors de cette r�union, Ould-Abb�s s�est engag� � r�soudre tous les probl�mes des employ�s, notamment l�augmentation des salaires, qui devaient passer de 8 000 � 12 000 DA, conform�ment au d�cret pr�sidentiel de janvier 2009 relatif � la grille des salaires de la Fonction publique. Mais la surprise fut grande, lorsque les employ�s de l�Entreprise publique d�insertion des handicap�s ont appris, quelques jours plus tard, le 23 f�vrier plus pr�cis�ment, que le ministre, bien qu�ayant promis d��tudier leur cas, a d�cid� de la fermeture de leur unit� de production. �Ils nous a men� en bateau. Nous avons cru qu�il allait vraiment nous apporter son soutien. Il est avant tout ministre de la Solidarit� ?�, nous dira un employ�. Devant cette d�cision unilat�rale, le personnel de cette entreprise a pris une s�rie de mesures � travers sa structure syndicale, mais la direction de l�entreprise s�est refus�e � r�pondre � leur pr�occupation. �Nous avons �t� priv�s de notre droit l�gal, qui nous assure le droit de prot�ger nos postes de travail et d�cider de l�avenir de notre entreprise�, clament-ils. En effet, selon le secr�taire g�n�ral du syndicat de l�entreprise, Ben Arab Abdellah, depuis le d�but de la crise, le directeur de l�EPIH, M. Hamadi, a refus� d�entrer en contact avec les repr�sentants du personnel de son entreprise. Plus grave encore, selon toujours les pr�cisions de notre interlocuteur, apr�s l�intervention de la Centrale syndicale et la formation de plusieurs commissions mixtes compos�es de repr�sentants des syndicats, de la direction de l�entreprise, du minist�re de l�Emploi et de celui de la Solidarit� nationale, �le directeur de l�EPIH a plus d�une fois tent� de saboter les n�gociations �. �Il est venu pour dissoudre l�entreprise�, souligne- t-il. Le 28 juin dernier, le directeur en question ordonna aux personnels de la direction d�informer les employ�s que le dernier d�lai pour la d�position des dossiers est fix� au 30 juin, � savoir le dernier jour avant la fermeture d�finitive de l�entreprise. Les conditions non n�gociables de la dissolution de l�entreprise sont le d�part � la retraite anticip�e pour les personnes �g�es entre 50 et 59 ans, le recours � la caisse de ch�mage pour ceux �g�s de 47 � 49 ans et, enfin, le d�part volontaire pour les moins de 46 ans avec une indemnit� de deux mois de salaire par ann�e d�activit� sur une dur�e de 15 ans. Aujourd�hui les employ�s non-voyants de l�EPIH r�clament un minimum de consid�ration de la part des autorit�s comp�tentes, tout en qualifiant la d�cision des pouvoirs publics d�antir�glementaire. Ils exigent, entre autres, dans ces conditions, le payement des dettes des dix unit�s, qui doivent � l�entreprise entre 67 et 100 mois de salaires. Ils r�clament �galement les rappels de salaire qu�ils n�ont pas per�us depuis 2004 et les allocations familiales auxquelles ils n�ont pas eu droit depuis 1999. �Tout ce que nous revendiquons, c�est notre d�. On n�a pas demand� la lune�, clament-ils. Effectivement, pour ces pauvres malheureux, il y a deux solutions : soit travailler, soit recourir � la mendicit�. Pourtant, ils ne demandent pas l�impossible, juste un minimum pour vivre dignement dans leur pays. Mettre � la porte quelque 1 090 employ�s � la veille du mois de Ramadan renseigne parfaitement sur la charit�, le sens des responsabilit�s et, enfin, l�humanisme de nos gouvernants.