La situation des travailleurs de l'unité de production des brosses et balais de Boghni (wilaya de Tizi Ouzou), à l'instar des 27 autres unités à l'échelle nationale, dépendant des EPIH (Etablissements publics d'insertion sociale des personnes handicapées), est on ne peut plus alarmante. Et pour cause, depuis que le gouvernement a retiré son monopole, il y a 16 ans, sur ce secteur, la subsistance des travailleurs et de leurs familles dépend directement des subventions du ministère de la Solidarité nationale. “L'avenir de cette unité est la fermeture, décision entérinée dans le dernier conseil des ministres”, indique M. Terrar Slimane, secrétaire général de la section syndicale de cette unité affiliée à l'UGTA. Notre interlocuteur nous a retracé, par ailleurs, toutes les démarches entreprises depuis mars dernier en vue de débloquer la situation après le sit-in devant le ministère de la Solidarité nationale, puis devant le siège du gouvernement. “Nous avons demandé l'application de la grille des salaires fixant le SNMG à 12 000 DA. Mais dix jours après la première rencontre, on nous a finalement dit que la décision prise est la fermeture avec un plan social : départ en retraite pour ceux âgés de plus de 50 ans, ceux de moins de 50 ans vont bénéficier de micro-entreprises et affectation vers d'autres corps dans la fonction publique”, a ajouté M. Terrar, gagné par un pessimisme par rapport à ce plan. “Nous avons peur tout d'abord pour le calcul de la retraite des travailleurs concernés. Comment sera-t-elle calculée ? Leurs salaires sont déjà insuffisants. Quel sera l'avenir des autres ?”, s'est-il interrogé. A Boghni, 32 travailleurs n'ont touché que 4 000 DA chacun pour le mois de juin. Douze d'entre eux sont concernés par la mesure du départ en retraite obligatoire. À l'échelle nationale, 1 147 travailleurs font partie de ces EPIH répartis sur 27 unités. Le ministère a décidé de débloquer la subvention pour les six derniers mois de l'année, nous apprend encore le même syndicaliste. O. Ghilès